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Politique Publié le vendredi 18 novembre 2011 | Le Quotidien d’Abidjan

Après lui avoir offert l’Ouest lors de la campagne présidentielle : Comment le RDR a roulé Mabri dans la farine

Le président de l’UDPCI fulminerait en ce moment une grosse colère mêlée à de la désillusion contre le chef de l’Etat ivoirien. Le premier reprochant au deuxième de n’avoir pas tenu ses promesses de campagne. Décryptage

Il y a de l’eau dans le gaz du Rdhp, du moins entre l’Udpci et le Rdr.La lune de miel entre le président de l’UDPCI, Albert Toikeusse Mabri, et le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, lors de la campagne présidentielle de novembre 2010 est belle et bien terminée. Mais sur des notes de regrets et d’amertume pour le successeur du Général Robert Guéi à la tête du parti arc-en-ciel. Le moins que l’on puise dire, c’est que cette « amitié circonstancielle » entre le patron de l’UDPCI et le candidat du RDR semble s’être transformée en vinaigre pour le premier cité. Et pour cause, l’actuel chef de l’Etat n’aurait pas tenu ses promesses électoralistes à l’endroit du porte flambeau du parti de Guéi. De quoi s’agit-il ?

Ouattara roule Mabri dans la farine…

Selon une source, Albert Toikeusse Mabri qui a mobilisé ses parents de l’Ouest montagneux à voter pour ADO en raison de certaines promesses fermes serait totalement déçu du chef de l’Etat. D’ailleurs, selon cette source digne de foi, Mabri ne cacherait plus sa déception et sa colère contre le « brave-tchê » en privé. C’est que, à en croire notre source, Alassane Dramane Ouattara avait promis à Mabri Toikeusse de lui donner l’Ouest et qu’il serait son « Dauphin». Au constat, les choses semblent ne plus se passer comme telles. Pis, Alassane Ouattara, toujours selon notre source avait promis à Mabri que dès qu’il serait élu président de la République, il mettrait tout l’Ouest à sa disposition. Là aussi, c’est la grosse désillusion. Car, pour les législatives du 11 décembre prochain, le RDR d’Alassane Ouattara a bel et bien présenté des candidats RDR contre ceux de l’UDPCI à l’Ouest. De sorte que les 12 sièges qui devait tomber dans l’escarcelle de l’Udpci et de son président en vue de permettre à Mabri d’avoir un groupe parlementaire mais une assise forte à l’Ouest n’est plus certain. Inutile de rappeler la banalisation des collaborateurs de Mabri tels Jean Blé Guirao qui sont sur le carreau plusieurs mois après l’accession de Ouattara au pouvoir.

… et s’apprête à s’emparer de l’Ouest !

Notre source affirme en effet que le chef de l’Etat, s’il ne fait pas preuve d’ingratitude à l’égard du président de l’UDPCI et de son parti, c’en a tout l’air. Car, comment comprendre que dans cette région qui passe pour être le fief de l’UDPCI, le RDR se présente en force ? « Je ne comprends pas le président Ouattara. Là où il avait promis que j’allais avoir tout l’Ouest, il met ses candidats pour les législatives. Vraiment, les gens du RDR sont ingrats », aurait-il confié récemment à Zouan Hounien. Les populations de l’ouest montagneux qui soutiennent leur fils Mabri ne comprennent pas pourquoi le chef de l’Etat ne nomme pas leurs « enfants » à des postes de responsabilité. Elles citent même l’exemple de Blé Guirao qui a été écarté au profit d’un cadre du Rdr à l’Agefop. S’en tenant aux promesses de Ouattara, le ministre du plan et du développement a fait des choix complaisants au niveau des candidats aux législatives. Mabri se disait convaincu que le Gueiland n’échappera pas au parti arc-en-ciel. Il tombe dans le piège posé par le Rdr et les Forces nouvelles à l’ouest en présentant des candidats de poigne. Le médecin doit se mordre les doigts actuellement d’ autant que le président Ouattara a tranché sur le report des législatives : elles auront bel et bien lieu le 11 décembre prochain.


Voici comment l’Udpci va perdre Man, Biankouma et Danané

A Man, capitale des 18 Montagnes, le Rdr est venu en tête de la présidentielle d’octobre 2010 avec plus de 17 mille voix contre 7 mille au compte du Fpi et 6 mille pour l’Udpci. Le ministre Konaté Sidiki des Forces nouvelles (Rdr), candidat arrive déjà en tête des sondages même s’il arrivait que l’Udpci et le Fpi fassent alliance. Il est donc, clair que la candidate de l’Udpci, Touré Mousso aura du fil à retordre.
Quant à Biankouma commune et sous-préfecture région natale de Robert Guéi, les dés semblent pipés. D’abord par le choix des différents candidats qui n’ont aucune notoriété sur le terrain et ensuite, le doute qui plane sur la bonne moralité et la probité qui entache leur candidature. La moindre vigilance du Conseil constitutionnel qui doit dire le droit finira par les écarter de la course. En effet, si Biankouma commune prend fait et cause pour l’Udpci, c’est bien à cause de Robert Guéi. La seule personne qui continue de l’incarner dignement et biologiquement sur le plan politique c’est bel et bien Guéi Pédou Francis. Celui que le président de l’Udpci, Albert Toikeusse Mabri n’a jamais tari d’éloges à son égard aux grandes rencontres politiques tant à Biankouma qu’à Kabakouma. Une région qui en retour dans trois bureaux de vote, lui a donné 441 voix au premier tour de la présidentielle contre 160 pour le Fpi. Mieux au second tour, Kabacouma est resté fidèle au candidat du Rhdp, Alassane Ouattara en lui donnant 502 voix contre 184 à Lmp. Cette confiance ne méritait-elle pas en récompense un poste ministériel, de direction ou une nomination par compétence et par militantisme engagé ? En tout état de cause, le fils du général Robert Guéi, le nommé Guéi Pédou Francis n’aura que ses yeux pour observer. Après avoir été purement et simplement licencié de la société Compagnie internationale d’aménagement de terrain (Ciat) sis à Cocody, en qualité de contrôleur des gestion en septembre sous prétexte « économique », il n’aura pas la chance d’être retenu par le président de l’Udpci, Albert Toikeusse Mabri, comme candidat aux législatives. Et pourtant, il a perdu son poste de la Ciat, société appartenant au porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Melo. Un motif qui pour le commun des mortels n’est autre que pour appartenance et son engagement ferme aux côtés du président de l’Udpci, Albert Toikeusse Mabri.

Les choix qui divisent et mettent fin aux rêves de l’Udpci à Biankouma, Danané

La grogne des électeurs de l’Udpci monte à Biankouma commune où déjà le choix de Dély Mamadou, candidat de l’Udpci divise. Natif de Klapleu, cette région a donné 17 voix à Mabri contre 100 à Gbagbo Laurent. Au second tour 105 à Gbagbo Laurent et 16 à Alassane Ouattara. Il apparait clairement ici que le chef de cabinet de Mabri, Dely Mamadou, a du pain sur la planche. car son peuple de Klapleu dans la sous-préfecture de Biankouma avait sanctionné et l’Udpci et le Rdr à la dernière présidentielle. Pourra-t-il redresser la barre ? Ce n’est pas si sur. A moins que ses dernières missions et tournées dans sa région natale influencent ses parents, d’autant que les législatives restent des élections locales. A l’analyse, le président de l’Udpci a creusé la tombe de son parti là où il est minoritaire sur la base de complaisance et d’amitié en lieu et place de l’intérêt du parti. A Sipilou (Biankouma), Dr Manga, membre du Bp de l’Udpci part en candidat indépendant pour les mêmes raisons évoquées. A Danané commune, les populations ont réclamé un certain Droh mais, là encore, ATM, comme l’appel affectueusement ses militants a porté son choix sur Dan Ouello. Au regard de ce qui précède, l’on a pas besoin de jeter des cauris pour savoir qu’après les législatives, on ne parlera plus de bastion de l’Udpci à Man, Biankouma et Danané. L’on se demande si Albert Toikeusse Mabri qui a hérité d’un groupe parlementaire à l’ouest pourra consolider cet acquis et voire l’améliorer. On peut le dire sans risque de se tromper, rien ne va en ce moment entre Alassane Ouattara et Albert Mabri Toikeusse. Le patron du parti sis aux-II-Plateaux se dit être roulé dans la farine par le président du parti sis à la Rue Lépic. Ne pouvant affronter de façon frontale le chef de l’Etat , le ministre du plan joue le mort et se rapproche encore plus du couple Ouattara pour « porter l’estocade » au bon moment. Sur le terrain, des proches de Mabri préparent des mouvements de protestations à l’ouest et des actions de dénigrements des cadres du Rdr et des Forces nouvelles dans les 18 montagnes. La première victime est le ministre Konaté Sidiki, à qui l’on a prêté des propos tribalistes et menaçants vis-à-vis des Dan. Une source indique que ce sont les « hommes » de Mabri qui ont distillé l’information dans la presse.

Koné Mamadou
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