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Politique Publié le samedi 19 novembre 2011 | Nord-Sud

Conseil des ministres conjoint/ Burkina-Côte d’Ivoire: Compaoré et Ouattara prévoient une autoroute Yakro-Ouaga

Un conseil des ministres conjoint entre les gouvernements ivoirien et burkinabè s’est tenu, hier, au Palais de Kosyam, à Ouaga en présence des deux chefs d’Etat Alassane Ouattara et Blaise Compaoré. Des accords ont été signés pour la construction de plusieurs infrastructures dont une autoroute Yakro-Ouaga.


Burkina Faso. Après les brouilles nées de la rébellion de septembre 2002 exacerbées par la crise postélectorale, l’axe Abidjan-Ouagadougou se porte à nouveau mieux. Ce vendredi 18 novembre 2011, les complicités entre le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue burkinabé Blaise Compaoré se sont à nouveau manifestées, signe d’un renouveau entre les deux pays. Mieux, à l’occasion de la mise en œuvre de l’un des points cardinaux du Traité d’amitié et de coopération conclu en juillet 2008 entre les deux pays, Ouattara et Compaoré ont définitivement défini les nouveaux enjeux de la coopération entre leurs deux nations tournées désormais vers de grands projets intégrateurs et de développement. Réunis en conseil des ministres conjoint, les deux exécutifs burkinabé et ivoirien ont décidé de mettre, en effet, en commun les moyens budgétaires, humains et économiques pour le développement des deux Etats. Ainsi, à l’issue de ce conseil des ministres conjoint qui a duré moins de deux heures, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont pris plusieurs décisions portant notamment sur la prolongation de l'actuel chemin de fer Abidjan-Ouagadougou jusqu'à Niamey au Niger en passant par Dori au Nord du Burkina Faso. Ce chemin de fer actuellement long de 1300 km environ a été construit sous l’ère coloniale. Dans les années 80, notamment sous la révolution au Burkina Faso alors dirigée par le capitaine Thomas Sankara, les Burkinabè l’avaient prolongé sur environ 100km jusqu’à Kaya grâce aux travaux d’intérêt commun. Ce rail est rentable d’après les économistes car il permettra de transporter les minerais de manganèse du Burkina Faso, de manganèse et d’uranium du Niger jusqu’au port d’Abidjan. Ce chemin de fer permettra également de transporter le bétail du Burkina Faso et du Niger vers la Côte d’Ivoire.  L’Emirat du Qatar s’est déjà fermement engagé à financer ce projet, mais d’autres bailleurs sont à rechercher. Outre la réhabilitation et la construction de cette voie ferrée connue sous le nom de la RAN (Chemin de fer Abidjan-Niger), les deux pays ont prévu de construire un "nouveau", un autre chemin de fer Abidjan-Ouagadougou "conforme aux normes internationales". Dans le domaine des grandes infrastructures toujours, le conseil des ministres a aussi décidé de construire une  autoroute reliant la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro à Ouagadougou.   Abidjan s'est par ailleurs engagé à fournir de l'électricité à son voisin du Nord de façon régulière grâce à l'interconnexion électrique entre les deux pays. La Côte d'Ivoire qui fournit déjà le tiers de l’électricité au Burkina Faso a aussi prévu de fournir du gaz naturel au Burkina à partir d'un pipeline qui reliera les deux Etats.

De grands projets en vue

Sur l'épineuse question du foncier rural, "la conférence au Sommet a reconnu le caractère complexe et sensible des questions liées au foncier rural et a engagé les deux gouvernements à prendre des mesures pour la mise en œuvre effective des lois y afférentes dans chaque pays". "Ces décisions sont un pari pour le futur. Elles sont à la mesure de l'espérance de nos peuples, et à la portée de nos capacités de réalisation", a déclaré le président Compaoré. Ce conseil des ministres conjoint, le premier du genre sous l'ère Ouattara, a également décidé de faire appel à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) pour la construction d’un poste de contrôle juxtaposé à la Léraba, à la frontière Burkina-Côte d’Ivoire. Ce poste devrait faciliter les transactions économiques puisque tous les services de police, de douane, des eaux et forêts seront regroupés en un même endroit pour faciliter la transaction des marchandises de part et d’autre.
Dans ces accords signés par les deux gouvernements, les deux pays sont également convenus de normaliser leurs relations postales avant la fin de 2012. Il a été également décidé que les médias publics des deux pays produiront et diffuseront des programmes communs dans le cadre des échanges culturels. Tous ces dossiers signés par les deux chefs ont été soigneusement préparés par les experts relayés par les ministres jeudi et vendredi. En effet, peu avant l’ouverture des travaux du conseil des ministres ivoiro-burkinabè sous la direction des deux chefs d’Etat dans la salle polyvalente du palais présidentiel à Ouaga 2000, les Premiers ministres burkinabé Luc Adolphe Tiao et ivoirien Guillaume Soro avaient d’abord jeté un coup d’œil dans les dossiers en discussions lors d’un conseil de gouvernement tenu à la salle internationale de conférences de Ouaga 2000. Lorsqu’ils ont rejoint Kosyam, la soixantaine de ministres avaient déjà des dossiers bien préparés qu’ils ont soumis à l’appréciation des chefs d’Etat. Prenant la parole à l’ouverture des travaux, le président burkinabé a salué le come-back de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.
«Notre rencontre se déroule à un moment heureux où la République-sœur de Côte d’Ivoire retrouve la paix, la stabilité institutionnelle, la
confiance de la communauté internationale et le chemin pendant longtemps interrompu de son développement économique, social et culturel », a-t-il indiqué. «Je voudrais à cet égard, Monsieur le président (Ouattara), saluer l’homme d’Etat que vous incarnez, dont les qualités de rassembleur, d’homme de paix et de dialogue, épris de justice et de démocratie, ont permis ces accomplissements », a indiqué M. Compaoré à l’adresse de son homologue ivoirien.
Devant les trente-et-un ministres conduits par le Premier ministre
Guillaume Soro et les vingt-six dirigés par son homologue burkinabè
Luc Adolphe Tiao, Blaise Compaoré a plaidé pour que «l’espace» Côte d’Ivoire-Burkina Faso soit le «vecteur principal» de l’intégration
ouest-africaine. Pour le président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire reste reconnaissante au Burkina Faso et au président Compaoré pour son «implication personnelle» dans la résolution de la douloureuse crise ivoirienne déclenchée après le refus de l’ancien président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de décembre 2010. Pour conjurer une nouvelle crise, M. Compoaré, facilitateur dans la crise ivoirienne, a plaidé pour des élections législatives "apaisées" le 11 décembre prochain en Côte d'Ivoire.
"Au moment où la République de Côte d'Ivoire s'apprête à organiser les consultations électorales entrant dans le cadre des législatives, j'ai
une pensée fraternelle pour le peuple ivoirien et j'appelle l'ensemble des acteurs politiques, les filles et fils de Côte d'Ivoire à s'y investir pour assurer un scrutin libre et apaisé", a indiqué M. Compaoré dans son discours clôturant la rencontre. Interrogé sur une possible prolongation de la date des législatives pour permettre au Front populaire ivoirien (FPI) d'y participer, le président Ouattara a été ferme: "Non, il n'y aura plus de prolongation de la date du scrutin". "Il n'y a plus de débat sur la date, les élections ne seront pas
reportées. Nous irons aux élections le 11 décembre, que le meilleur gagne!", a-t-il indiqué.


Andy Traoré à Ouaga
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