Abidjan est en train de s’étouffer à cause des embouteillages qui signent leur grand retour. Les conducteurs les moins disciplinés sont au centre des critiques et les agents régulateurs sont débordés.
Gnamien S. n’est plus à l’heure au service. Son calvaire commence d’Abobo-Macaci au Plateau, son lieu de travail. A cause des embouteillages inextricables qui ont refait surface au grand dam des usagers. Et pourtant, il y a quelques mois, la circulation sur les grandes artères de la capitale économique était fluide. « Il est difficile de franchir la zone de Macaci les matins. À cause des ‘’gbakas’’ qui garent sur la voie publique pour prendre des clients. Cela, parce que la plupart d’entre eux préfèrent déverser leurs passagers à cet endroit qu’ils ont transformé en un terminus.
La zone dénommée ’’En-bas du pont’’ à Adjamé-gare nord n’est pas en reste», se plaint le fonctionnaire. Il ajoute que ‘’la majorité des automobilistes ne respectent plus les panneaux de signalisation. Car, chacun veut aller plus vite que son ami’’. Ce que partage un agent de l’Unité de régulation de la circulation(Urc), rencontré au carrefour ‘’Nostalgie’’ du quartier des affaires.
On ne respecte plus les feux tricolores…
En service ce mercredi matin, il relève que l’indiscipline des conducteurs est l’une des causes des bouchons observés ces derniers temps. «Il n’y a plus de courtoisie dans la conduite. Les taxi-maîtres ont l’habitude de stationner en pleine chaussée pour embarquer un client. Cela crée des accrochages à n’en point finir. Et lorsqu’il y à un carambolage sur une voie de dégagement, c’est la catastrophe.
La circulation se bloque dans les deux sens. Et sur plus de deux cents mètres, aucun véhicule ne peut avancer», explique l’agent régulateur sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, la plupart des embouteillages qui ont lieu au Plateau sont le fait des mauvais stationnements. Effectivement, «les encombrements visibles au niveau de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) au carrefour de l’immeuble ‘’Pyramide’’, sont le fait des parkings débordants de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Les véhicules occupent les trois parties de la voie publique. Dans presque toutes les rues du Plateau, des voitures sont garées faute de parking.
Cela fait que les automobilistes stationnent à l’emporte-pièce», déplore l’agent. Selon Abdoul Cissé, ’’Djosseur de naman’’, c’est pour pallier cette situation que la place de l’ex-Sorbonne est en train d’être transformée en parking public. « On demande aux visiteurs de venir garer leurs voitures sur cette place. Il n’y a plus de parking au Plateau. Maintenant que le pays bouge, les voitures garent n’importe comment. Tous les travailleurs qui avaient fui sont de retour », justifie-t-il. A l’en croire, les nouveaux horaires de travail ont aussi un impact sur le flux de véhicules qui entrent et ressortent de la cité des Affaires aux heures de pointe. Ouattara Michel, chauffeur de taxi compteur, pense autrement.
Pour lui, c’est la dégradation de la voirie qui pose problème. «Il n’y a plus de route à Abidjan. Alors personne n’est prêt à s’aventurer dans les crevasses et immobiliser sa voiture ensuite dans un garage. Heureusement que le président de la République a engagé les grands travaux dans ce sens», se soulage-t-il. Pendant que certains se réjouissent de ces travaux de réhabilitation, d’autres trouvent que le moment est mal choisi.
…Qui ne fonctionnent presque plus d’ailleurs
«Les bouchons interminables que l’on rencontre sur le boulevard lagunaire, du coté de la cathédrale, sont causés par des travaux qui ont cours dans cette zone. Il en est de même au niveau de l’immeuble Djékanou en provenance de Treichville. Au lieu de quatre, la voie est réduite à trois. Cela crée beaucoup de désagréments aux heures de pointe. Il serait mieux que les travaux se fassent à la tombée de la nuit pour décongestionner les routes», propose Julien Koffi, employé dans une société à Marcory. Aussi, l’occupation des voies à grande circulation par certains malades mentaux créée des encombrements.
« Entre 7h et 8h ce mercredi matin, un couple totalement nu a empêché la circulation des usagers de la route au niveau de la Caréna. Tous ceux qui venaient de Yopougon ont eu des problèmes de passage », révèle un agent de la Fonction publique. Malgré tout, la quasi-totalité des populations interrogées soutiennent que les embouteillages des carrefours stratégiques, comme celui de l’Indenié, de Liberté à Adjamé, d’Agban à Williamsville, en passant par Cocody-Angré sont dus à l’absence de feux tricolores. « Les feux tricolores ne fonctionnent plus dans les rues d’Abidjan.
Cela donne le champ libre aux conducteurs véreux. Il faut que l’Etat songe à régler ce problème. Non seulement il n’y a pas assez de feux, mais le peu que nous avons n’est pas entretenu», s’inquiète Oula Franck, coursier dans une structure de la place. Même son de cloche à Cocody-Angré où le feu du carrefour du commissariat du 22ème arrondissement ne fonctionne plus. « Un gros camion a écrasé l’un des poteaux. Depuis lors, tous les autres feux ne fonctionnent plus. Nous sommes toujours confrontés aux embouteillages sur le boulevard Latrille.
Alors qu’aucun détachement de police n’est commis pour réguler la circulation. Au départ, c’étaient les Frci qui s’occupaient de la régulation. Mais avec le retour des policiers du 22ème, ils ne viennent plus », confie un élément Frci de l’unité Udis. A côté de cela, un agent de police régulant la circulation au Cercle du rail au Plateau, reconnait que les interminables cortèges de personnalités perturbent également la circulation. «Quand nous sommes avertis du passage d’un cortège, nous ‘’coupons’’ la route. Mais très souvent, pendant que nous régulons le trafic, deux ou trois véhicules de passage lancent leur gyrophare pour se frayer un chemin.
Cela crée un embouteillage au moment où nous donnons le top départ à certaines rangées de véhicules», confie un agent de police sous le sceau de l’anonymat. Cependant, Alexandre Blé pense plutôt qu’il faut passer à la phase de sanction des chauffeurs indélicats. Car, « malgré le bon fonctionnement des feux tricolores, beaucoup de conducteurs font fi du code de la route.
C’est aussi de l’incivisme. Il faut donc passer à un système de contravention plus rigoureux. Les agents doivent être sur le qui-vive afin de verbaliser ces chauffards qui pensent griller impunément les feux ou stationner dans des endroits inappropriés. Pour cela, il faut les doter de moyens matériels et logistiques afin de mieux travailler», propose le sergent de police détaché à l’Urc. L’exemple a été donné dans la commune d’Adjamé sur le boulevard Nangui Abrogoua où la circulation est fluide. Vivement qu’il en soit de même ailleurs.
Dacoury Vincent, Stagiaire
Lég : Abidjan roule au ralenti depuis quelques temps du fait des embouteillages.
Encadré : Le coup de massue des Frci !
Qui peut douter de la force de frappe des éléments du commandant Koné Zakaria à Adjamé ? Depuis le retour à la normalité, cette commune est en train de faire sa toilette. On ne stationne plus n’importe comment. Les boulevards Nangui Abrogoua et Général De Gaulle qui étaient devenus des ruelles du fait des installations anarchiques, sont désormais praticables avec la normalité.
Grâce à la vigilance des ‘’môgôba’’, la circulation est fluide. Tous les automobilistes qui s’y rendent savent comment se comporter. Les chauffeurs de ‘’Gbaka’’ et ‘’wôrô-wôrô’’, les plus récalcitrants, se plient aux règles. « Si tu stationnes sur la voie publique, nous embarquons ton véhicule jusqu’au camp Génie. Et c’est sans pitié pour les fauteurs de troubles », avertit un élément des Frci qui veille au grain dans la zone d’Adjamé-Renault. Désormais, sur les principales artères de la commune, la forte présence de ces hommes en armes est très dissuasive. Une mesure qui sans doute est un remède aux nombreux bouchons. Car, « maintenant, chien mange chien Adjamé », ajoute la Frci.
D.V
Gnamien S. n’est plus à l’heure au service. Son calvaire commence d’Abobo-Macaci au Plateau, son lieu de travail. A cause des embouteillages inextricables qui ont refait surface au grand dam des usagers. Et pourtant, il y a quelques mois, la circulation sur les grandes artères de la capitale économique était fluide. « Il est difficile de franchir la zone de Macaci les matins. À cause des ‘’gbakas’’ qui garent sur la voie publique pour prendre des clients. Cela, parce que la plupart d’entre eux préfèrent déverser leurs passagers à cet endroit qu’ils ont transformé en un terminus.
La zone dénommée ’’En-bas du pont’’ à Adjamé-gare nord n’est pas en reste», se plaint le fonctionnaire. Il ajoute que ‘’la majorité des automobilistes ne respectent plus les panneaux de signalisation. Car, chacun veut aller plus vite que son ami’’. Ce que partage un agent de l’Unité de régulation de la circulation(Urc), rencontré au carrefour ‘’Nostalgie’’ du quartier des affaires.
On ne respecte plus les feux tricolores…
En service ce mercredi matin, il relève que l’indiscipline des conducteurs est l’une des causes des bouchons observés ces derniers temps. «Il n’y a plus de courtoisie dans la conduite. Les taxi-maîtres ont l’habitude de stationner en pleine chaussée pour embarquer un client. Cela crée des accrochages à n’en point finir. Et lorsqu’il y à un carambolage sur une voie de dégagement, c’est la catastrophe.
La circulation se bloque dans les deux sens. Et sur plus de deux cents mètres, aucun véhicule ne peut avancer», explique l’agent régulateur sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, la plupart des embouteillages qui ont lieu au Plateau sont le fait des mauvais stationnements. Effectivement, «les encombrements visibles au niveau de l’Agence ivoirienne de presse (Aip) au carrefour de l’immeuble ‘’Pyramide’’, sont le fait des parkings débordants de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Les véhicules occupent les trois parties de la voie publique. Dans presque toutes les rues du Plateau, des voitures sont garées faute de parking.
Cela fait que les automobilistes stationnent à l’emporte-pièce», déplore l’agent. Selon Abdoul Cissé, ’’Djosseur de naman’’, c’est pour pallier cette situation que la place de l’ex-Sorbonne est en train d’être transformée en parking public. « On demande aux visiteurs de venir garer leurs voitures sur cette place. Il n’y a plus de parking au Plateau. Maintenant que le pays bouge, les voitures garent n’importe comment. Tous les travailleurs qui avaient fui sont de retour », justifie-t-il. A l’en croire, les nouveaux horaires de travail ont aussi un impact sur le flux de véhicules qui entrent et ressortent de la cité des Affaires aux heures de pointe. Ouattara Michel, chauffeur de taxi compteur, pense autrement.
Pour lui, c’est la dégradation de la voirie qui pose problème. «Il n’y a plus de route à Abidjan. Alors personne n’est prêt à s’aventurer dans les crevasses et immobiliser sa voiture ensuite dans un garage. Heureusement que le président de la République a engagé les grands travaux dans ce sens», se soulage-t-il. Pendant que certains se réjouissent de ces travaux de réhabilitation, d’autres trouvent que le moment est mal choisi.
…Qui ne fonctionnent presque plus d’ailleurs
«Les bouchons interminables que l’on rencontre sur le boulevard lagunaire, du coté de la cathédrale, sont causés par des travaux qui ont cours dans cette zone. Il en est de même au niveau de l’immeuble Djékanou en provenance de Treichville. Au lieu de quatre, la voie est réduite à trois. Cela crée beaucoup de désagréments aux heures de pointe. Il serait mieux que les travaux se fassent à la tombée de la nuit pour décongestionner les routes», propose Julien Koffi, employé dans une société à Marcory. Aussi, l’occupation des voies à grande circulation par certains malades mentaux créée des encombrements.
« Entre 7h et 8h ce mercredi matin, un couple totalement nu a empêché la circulation des usagers de la route au niveau de la Caréna. Tous ceux qui venaient de Yopougon ont eu des problèmes de passage », révèle un agent de la Fonction publique. Malgré tout, la quasi-totalité des populations interrogées soutiennent que les embouteillages des carrefours stratégiques, comme celui de l’Indenié, de Liberté à Adjamé, d’Agban à Williamsville, en passant par Cocody-Angré sont dus à l’absence de feux tricolores. « Les feux tricolores ne fonctionnent plus dans les rues d’Abidjan.
Cela donne le champ libre aux conducteurs véreux. Il faut que l’Etat songe à régler ce problème. Non seulement il n’y a pas assez de feux, mais le peu que nous avons n’est pas entretenu», s’inquiète Oula Franck, coursier dans une structure de la place. Même son de cloche à Cocody-Angré où le feu du carrefour du commissariat du 22ème arrondissement ne fonctionne plus. « Un gros camion a écrasé l’un des poteaux. Depuis lors, tous les autres feux ne fonctionnent plus. Nous sommes toujours confrontés aux embouteillages sur le boulevard Latrille.
Alors qu’aucun détachement de police n’est commis pour réguler la circulation. Au départ, c’étaient les Frci qui s’occupaient de la régulation. Mais avec le retour des policiers du 22ème, ils ne viennent plus », confie un élément Frci de l’unité Udis. A côté de cela, un agent de police régulant la circulation au Cercle du rail au Plateau, reconnait que les interminables cortèges de personnalités perturbent également la circulation. «Quand nous sommes avertis du passage d’un cortège, nous ‘’coupons’’ la route. Mais très souvent, pendant que nous régulons le trafic, deux ou trois véhicules de passage lancent leur gyrophare pour se frayer un chemin.
Cela crée un embouteillage au moment où nous donnons le top départ à certaines rangées de véhicules», confie un agent de police sous le sceau de l’anonymat. Cependant, Alexandre Blé pense plutôt qu’il faut passer à la phase de sanction des chauffeurs indélicats. Car, « malgré le bon fonctionnement des feux tricolores, beaucoup de conducteurs font fi du code de la route.
C’est aussi de l’incivisme. Il faut donc passer à un système de contravention plus rigoureux. Les agents doivent être sur le qui-vive afin de verbaliser ces chauffards qui pensent griller impunément les feux ou stationner dans des endroits inappropriés. Pour cela, il faut les doter de moyens matériels et logistiques afin de mieux travailler», propose le sergent de police détaché à l’Urc. L’exemple a été donné dans la commune d’Adjamé sur le boulevard Nangui Abrogoua où la circulation est fluide. Vivement qu’il en soit de même ailleurs.
Dacoury Vincent, Stagiaire
Lég : Abidjan roule au ralenti depuis quelques temps du fait des embouteillages.
Encadré : Le coup de massue des Frci !
Qui peut douter de la force de frappe des éléments du commandant Koné Zakaria à Adjamé ? Depuis le retour à la normalité, cette commune est en train de faire sa toilette. On ne stationne plus n’importe comment. Les boulevards Nangui Abrogoua et Général De Gaulle qui étaient devenus des ruelles du fait des installations anarchiques, sont désormais praticables avec la normalité.
Grâce à la vigilance des ‘’môgôba’’, la circulation est fluide. Tous les automobilistes qui s’y rendent savent comment se comporter. Les chauffeurs de ‘’Gbaka’’ et ‘’wôrô-wôrô’’, les plus récalcitrants, se plient aux règles. « Si tu stationnes sur la voie publique, nous embarquons ton véhicule jusqu’au camp Génie. Et c’est sans pitié pour les fauteurs de troubles », avertit un élément des Frci qui veille au grain dans la zone d’Adjamé-Renault. Désormais, sur les principales artères de la commune, la forte présence de ces hommes en armes est très dissuasive. Une mesure qui sans doute est un remède aux nombreux bouchons. Car, « maintenant, chien mange chien Adjamé », ajoute la Frci.
D.V