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Politique Publié le mardi 22 novembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Chantage politique, roublardise et défiance permanente : Le parti de Gbagbo est-il indispensable au gouvernement Ouattara ?

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Rôle de la jeunesse dans la nouvelle sphère politique: le président de l’Alliance pour le changement (APC), Alphonse Soro rencontre le secrétaire national par intérim de la jeunesse du Front populaire ivoire (JFpi), Justin Koua
Samedi 29 octobre 2011. Abidjan, siège du Cnrd.
Que cherche le Fpi ? Où conduit-il ses militants ? Cette question continue de tarauder tout Ivoirien épris de paix et de démocratie. Et pour cause. Quand il prend l’intérim du Fpi le 23 juillet 2011, Miaka Ouréto dit qu’il n’est pas fermé au dialogue. Il dit qu’il ne fait pas de la libération de l’ex président Laurent Gbagbo un préalable à la réconciliation. Il fait croire aussi qu’il suffit que la Commission Electorale Indépendante (Cei) leur fasse plus de place, pour qu’ils présentent des candidats aux législatives du 11 décembre. On le croit sur parole lorsqu’il dit enfin que son parti a des cadres en prison qu’il entend lancer dans la compétition pour la future Assemblée nationale. Le pouvoir du président élu, Alassane Ouattara, fait montre d’ouverture. Il engage les discussions, et obtient pour l’ancien parti au pouvoir un poste de vice-président à la Cei. 20 ex-détenus sont, le 11 novembre 2011, libérés des prisons de Bouna et Boundiali au nom de la réconciliation. Dès lors, l’on attend du Fpi un geste d’apaisement, quand, à l’issue de son comité central extraordinaire du 17 novembre 2011, le parti de Laurent Gbagbo se rebiffe. Comme en mai 2011 où il a refusé d’entrer au gouvernement pour, dit-il, faire de l’opposition, il refuse encore de faire partie du parlement où se joue précisément la démocratie. C’est un peu l’histoire de celui à qui, lorsqu’on lui donne la main, il réclame le bras entier sans rien céder. L’on en était là, lorsque le Fpi décide de pousser ses militants, contre les Forces républicaines, le samedi 19 novembre dernier à Bonoua. Le Fpi menace d’aller libérer Laurent Gbagbo. Fait notable : Miaka Ouréto qui a presque tout obtenu des autorités, manque à l’appel. Il semble avoir, pour la sale besogne, passé le relais à son adjoint Laurent Akoun, dont les enseignants ivoiriens se souviennent que son intransigeance a fait capoter les négociations en 1983 avec le pouvoir de Félix Houphouët Boigny sur les baux. Intransigeance, mauvaise foi, changement de paroles : le Fpi a peut-être mal à ses propres dirigeants. Des dirigeants qui passent et se remplacent au gré des saisons, pendant que sa légion extérieure multiplie ses tentacules. Où va donc le Fpi ? Il n’est pas sûr que ses dirigeants eux-mêmes le sachent. Surtout qu’on ne sait plus qui dirige vraiment. Alors, ne faut-il pas ignorer purement et simplement ce parti ? Que perdrait le pouvoir s’il ne l’appelait plus à la table des négociations ? En un mot, le Fpi est-il indispensable pour le gouvernement, pour la mise en œuvre de sa politique de redressement et pour la réconciliation ? C’est à cette réflexion qu’amènent l’aveuglement et les pirouettes des compagnons de Gbagbo. On comprend que le président de la République ait décidé le 25 mai 2011 de mettre fin aux négociations. Une façon de dire que le Fpi sera ce qu’il voudra qu’on en fasse. C’est-à-dire, qu’il prendra toute sa place dans le processus de réconciliation, s’il le veut. Sinon, il sera laissé à la marge, si c’est là qu’il se sent le mieux. Car, il faut bien un temps pour construire, faire remettre le pays sur les rails des chantiers énormes et nombreux laissés en ruine par les dix ans de gestion calamiteuses du Fpi et aggravés par la crise électorale qu’il a entrainée. A moins que certains militants frontistes choisissent d’intégrer la République en se libérant du « rien sans Gbagbo ». Plus qu’une libération de l’ancien président, le Fpi a d’abord besoin de se libérer, de libérer la nation de la menace permanente.

Benoît HILI
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