La représentation de la Gauche allemande en Côte d’Ivoire, Freidrich Ebert Stiftung, a convié jeudi les acteurs politiques ivoiriens, la société civile et les chefs traditionnels à une rencontre autour du rôle de la majorité et de la minorité dans une démocratie à son siège des Deux-Plateaux. L’occasion a été saisie par les participants pour dire des vérités crues. Mamadou Koulibaly, président de LIDER, Danon Djédjé du FPI, Nanan N’Depo Dodo Didas de la chefferie traditionnelle, ne se sont pas fait de cadeaux. C’est le secrétaire général et porte-parole de l’association des chefs et rois de Côte d’Ivoire, Nanan Dodo Didas, ôtant ses attributs de chef traditionnel en faveur de la veste politique, qui a ‘’dégainé’’ le premier. «Je ne comprends pas les gens qui quittent leur parti au moment des difficultés. Cela me fait mal de voir des gens quitter les partis quand les navires traversent des moments de trouble. Est-ce cela la démocratie?», a-t-il interrogé Mamadou Koulibaly relativement à son départ du FPI. Le président de l’Assemble nationale n’a pas fait, à son tour, la fine bouche pour apporter la réplique à l’accusation. «De 1960 à 1990, on était tous militants du PDCI. Pourquoi, tu n’en veux pas à Laurent Gbagbo d’avoir quitté le PDCI pour créer le FPI au moment où le PDCI prenait l’eau de toutes parts. Je suis désolé que cela puisse faire mal. Mais, Il y a des moments propices, historiques qui permettent à des gens de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de l’histoire de leur pays. Ce sont des choix qui se font. Je suis vraiment désolé que cala fasse mal. Mais je dirai que je ne suis pas parti du FPI. On m’a plutôt foutu à la porte», a-t-il sèchement répondu. Avant de regretter le fait que la chefferie traditionnelle en Côte d’Ivoire se soit dénaturée pour servir les causes politiques au détriment de son rôle d’arbitre. «Les chefs traditionnels que je respecte, sont tous politisés et militants», a-t-il regretté. Le président de LIDER qui s’est appesanti sur le rôle de la majorité dans une démocratie, a proposé, à l’opposé de son ancien camarade de lutte, Danon Djédjé Sébastien, le régime parlementaire pour le développement des Etats africains. Selon Kafondo Samba, qui a planché sur le rôle de la minorité, l’opposition doit bénéficier d’un statut particulier pour rendre toute la splendeur à la démocratie dans son application. On le voit, la tribune a été agrémentée par de belles empoignades entre Mamadou Koulibaly et ses anciens compagnons de lutte. Pour Jens Hettmann, représentant résident de Friedrich Ebert Stiftung, les débats entre pouvoir et opposition vont contribuer à forger la démocratie en Côte d’Ivoire. Car, dira-t-il, « une démocratie sans opposition n’en est pas une ».
LO
LO