Le front de la révolte grossit au Fpi

La fronde interne contre les frontistes n’est pas près de s’arrêter. Après un certain Sery Dehoua, à la tête d’un collectif de caciques qui vont aux législatives sous la bannière indépendante, en voilà un qui rejoint le camp de la révolte. Député de Liliyo et Okrouyo, dans le département de Soubré, Justin Tapé tape du poing sur la table. Si «ce n’est pas encore le moment» pour lui de déballer toute sa bile contre son parti, le Fpi, il s’en démarque clairement par sa position et son propos. Sa position ? Il ira bel et bien aux législatives du 11 décembre envers et contre le mot d’ordre de son président intérimaire Miaka Ouréto. Quitte à être radié. Ce sont surtout ses arguments qui interpellent. Ne pas aller au parlement, c’est pour lui, signer «la mort politique du parti». Quid de l’insécurité alléguée par le camarade ? «S’il y a insécurité, il y a insécurité pour tout le monde. Ce ne serait pas pour le candidat Tapé seul», ni pour les candidats Fpi seuls. «Si elle préoccupait, répond-il, on ne serait pas allé aux présidentielles». Sa candidature, il l’inscrit, du reste, dans le droit fil de l’esprit de lutte du parti qui lui a appris «à combattre et non à rester dans l’immobilisme». Le boycott du Fpi est donc une non-assistance à militants désemparés, si l’on en croit Justin Tapé. «Je suis allé sur le terrain et ils ne sont pas contents. Ils ont peur», rapporte-t-il. A vouloir tout avoir du parti au pouvoir dans ses négociations, à n’écouter personne, ni ses élus ni ses militants, le Fpi laisse grande ouverte la porte à d’autres mécontentements du genre. Comme quoi, pendant que le Fpi menace de rendre le pays ingouvernable, c’est sa propre existence qui est menacée en interne
Benoit HILI