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Art et Culture Publié le mardi 29 novembre 2011 | Le Temps

Littérature/ «Sombres bourreaux» : Serge Bilé offre du pain béni à l’Occident

La droite européenne applaudira cette fois. Sûrement qu’elle s’empressera dans les librairies pour se procurer de «Sombres bourreaux», la dernière publication du confrère franco-ivoirien Serge Bilé. Car la polémique qu’il soulève, et qui fait déjà du bruit dans la presse française ne dédouane pas cette fois, l’africain face à son traditionnel bourreaux européen. Il met plutôt en cause, les africains qui ont été des bourreaux sous l’Occupation. Serge Bilé est allé fouiller dans les archives du nazisme pour trouver des africains et des nègres bien assis à droite de Hitler. En fait, la France a eu ses collabos pendant la Libération. Il n’y a pas que des français. Les africains pourtant recherchés aussi par le régime nazis se sont mis dans les rangs de l’armée allemande. L’ouvrage qui n’est pas une enquête exhaustive est un travail de plusieurs années. Car il a commencé en 2004. Il y a juste une quinzaine de jours qu’il est sorti en France où déjà il commence par être la cible de la critique. Son travail qui est le fruit de recherches prend en compte juste une centaine de collabos noirs d’origines africaines, américaines ou surinamiennes dans l’armée allemande. Et parmi eux, se trouvent un ivoirien originaires de la région de Duekoue, un éthiopien, un camerounais et bien d’autres. Il n’y a pas que ça. Il y a aussi des volontaires français qui viennent des départements d’Outre-mer. «On se demande pourquoi des noirs se sont mis au service de Hitler. L’armée allemande payait très bien. Donc ça peut être l’appât du gain. Il y aussi le fait que des gens qui sont opprimées peuvent prendre fait et cause pour leurs bourreaux.» Fait remarquer à ce propos Serge Bilé. L’auteur se trouve fasciné par le passé douloureux de l’Afrique. C’est d’ailleurs ce qui le guide dans ses différents écrits. On espère bien qu’il s’intéressera à l’histoire coloniale de l’Afrique. Même si comme il le dit, le psychodrame qui se joue actuellement en Côte d’Ivoire ou au Sénégal ne l’intéresse pas. «J’ai une passion pour le passé. Pour les choses qui n’ont pas été dites.» Confi-t-il alors.
Guehi Brence
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