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Politique Publié le jeudi 1 décembre 2011 | Nord-Sud

Charles Konan Banny, pdt de la Cdvr, hier, à Ouaga : « Les uns et les autres doivent participer à la réconciliation»

Le président de la Commission de réconciliation en Côte d’Ivoire, Charles Konan Banny, a déclaré que tous les Ivoiriens doivent œuvrer à la réconciliation nationale. M. Banny qui s’exprimait, hier soir, au palais de Kossyam à l’issue d’un entretien d’une heure et quart avec le président burkinabé Blaise Compaoré, a jugé «important» le transfèrement de l’ancien président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale de La Haye.

Vous venez de vous entretenir avec le président burkinabé Blaise Compaoré et on s’imagine que ce n’est pas seulement de réconciliation qu’il s’est agi ?

Je suis venu à Ouaga pour participer aux cérémonies d'au revoir du président sortant de
l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé et d'accueil du nouveau président Cheikh Adjibou Soumaré. Evidemment, c'était un bon prétexte pour moi, une bonne occasion pour venir saluer le président Blaise Compaoré parce que chaque fois que je viens à Ouaga, je me fais un devoir de venir le saluer. Nous avons discuté non seulement des questions qui concernent la zone mais également la Côte d'Ivoire et le Burkina car, je n'ai pas besoin de vous dire le rôle important que le président Compaoré a joué dans la recherche des voies et moyens pour sortir de la crise et aller jusqu'aux élections. Je suis aussi venu lui dire ma reconnaissance à ce niveau-là et peut-être aussi à travers mes propos, la reconnaissance du peuple de Côte d'Ivoire pour les efforts qu'il a déployés pour que le pays puisse aller aux élections. La suite on l'a connaît, il y a eu une guerre malheureusement avec  beaucoup de dégâts. Aujourd'hui avec les efforts de tous, le gouvernement du président Alassane Ouattara cherche à consolider la paix mais il ne peut pas avoir de paix dans un pays qui a connu la guerre si les cœurs ne sont pas apaisés, en d'autres termes, s'il n'y a pas de réconciliation. Le président Ouattara m'a confié cette mission et cela a fait partie des questions que j'ai discutées avec le président Compaoré en réalité pour entendre son expérience, l'expérience de ce pays, ce qu'il n'a pas manqué de me communiquer. Je connais l'histoire du Burkina Faso, je sais que le pays a traversé des périodes difficiles, je sais aussi que grâce à la sagesse du président, à la volonté de mettre tout le monde ensemble, de rassembler, le président Compaoré a pu, dans une très grande mesure, apaiser les cœurs. Cette expérience est importante et il m'en a parlé.

L'ancien président Laurent Gbagbo a passé sa première nuit de prisonnier à la Cour pénale internationale (Cpi) où il a été transféré, mardi, quel est votre sentiment d'abord, ensuite est-ce que ce transfèrement permettra une réconciliation véritable des Ivoiriens?

Je suis président d'une commission pour réconcilier les Ivoiriens; j'ai l'habitude de dire que cette  réconciliation par définition est inclusive c'est-à-dire qu'elle doit concerner, inclure tout le monde, par construction elle est consultative et je ne veux donc pas commenter cet événement qui est important évidemment. Mais la troisième chose que je veux dire à mes compatriotes, c'est que la réconciliation dans laquelle je souhaite que tous les Ivoiriens s'engagent c'est pour éviter la vengeance, mais ce n'est pas pour établir l'impunité. J'ai coutume de dire ni vengeance, ni impunité et c'est ça la difficulté mais aussi la noblesse de la tâche, réconcilier sans vengeance mais dans la justice. Mais nous ne sommes pas juge, la commission n'est pas juge. Pour le reste, permettez que je rentre au pays, que je consulte les autres membres de la Commission, que j'entende leurs avis avant de pouvoir faire une philosophie sur l'événement que vous avez indiqué.


Vous avez annoncé votre volonté de rencontrer l'ancien président Laurent Gbagbo  pour lui dire ce que vous pensez faire pour la réconciliation nationale, est-ce que vous maintenez cette volonté et comment allez-vous vous organiser pour le rencontrer maintenant qu'il est à la Cpi?

Comme vous avez dit, il faut s'organiser. Ce que je sais c'est que quel que soit là où les uns et les autres sont, les uns et les autres doivent participer à la réconciliation de leur pays.


Y compris le président Gbagbo depuis La Haye?
Tous les vivants doivent participer à la réconciliation de leur pays où qu'ils soient.

Redoutez-vous de nouvelles violences lors des élections législatives qui sont prévues le 11 décembre?

J'espère que non. Je souhaite qu'il n'y ait pas de violences. Je ne pense pas qu'il y en aura, en tout cas il faut tout faire pour que ces consultations soient apaisées. Nous avons connu la violence extrême par la guerre, les Ivoiriens ont compris et je ne pense pas qu'on puisse craindre un regain de violences à l'occasion de ces consultations. En tout cas, je souhaite qu'il n’y en ait pas et on fera tout pour qu'il n’y en ait pas.

Propos recueillis par Andy Traoré à Ouagadougou
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