Les populations autochtones, allogènes et allochtones de Bangolo ont décidé d’emprunter ensemble la route du pardon, de la réconciliation et de la paix. Ils l’ont exprimé, récemment au cours d’une cérémonie dite “Journée de pardon, de réconciliation et de paix’’ parrainée par l’ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire, Jean-Marc Simon. Ce dernier, lors de son intervention, a déclaré que la réconciliation en Côte d’Ivoire ne se fera pas sans une justice équitable. « La réconciliation n’exclut pas la justice. Cette dernière en est même l’une des conditions, me semble-t-il. Dès lors qu’elle est équitable et impartiale. Le pardon vient après que la vérité soit apparue et qu’elle ait été reconnue et le cas échéant, sanctionnée », a argumenté le diplomate français. Le maire de Bangolo, Guiri Aimé, co-initiateur de la cérémonie avec les chefs traditionnels et l’Amicale des Burkinabè de l’extérieur pour le développement, a salué l’implication personnelle de l’ambassadeur français et les actions de son pays dans le cadre de la sortie de crise et de la normalisation de la vie publique. Pour le délégué du Conseil supérieur des Burkinabè du grand Ouest, Théodore Bonkoungou, les querelles entre Wê et Burkinabè doivent se taire à jamais. « Nous avons décidé d’enterrer définitivement la hache de guerre qui nous a été imposée par notre ennemi commun », a-t-il indiqué. Quant aux chefs traditionnels, ils disent accepter la main tendue de leurs frères allogènes qui ont toujours vécu en parfaite intelligence avec leurs tuteurs. « Au nom de nos populations, nous acceptons la main tendue de nos frères que nous avons accueillis et la reconnaissance de l’acte qu’ils ont posé, mais en même temps nous ne les incriminons pas. Nous leur demandons aussi pardon pour ce qu’ils ont subi. Nous reconnaissons que nous sommes condamnés à vivre ensemble », a souligné le chef de canton central de Bangolo, Patrice Goué dit Séhi Albert Kessé, cheville ouvrière de la cérémonie de réconciliation. Le porte-parole des cadres, Emmanuel Dolly, a renchéri pour dire que l’heure est venue de faire table rase des blessures du passé. « Ce qui compte pour nous après cette douloureuse parenthèse que notre pays a connue, c’est de marcher les yeux fixés sur un horizon éclairci par la paix grâce à une cohésion parfaite entre les hommes et les femmes vivant dans ce pays. Le représentant du facilitateur du dialogue inter-ivoirien et la représentante de l’Onuci ont tous pris la parole pour encourager les initiateurs de cette cérémonie de réconciliation et s’engagent à accompagner la Côte d’Ivoire sur le chemin qui mène à une paix durable.
Kindo Ousseny à Man
Kindo Ousseny à Man