Le préfet menace les auteurs de poursuites judiciaires
La pratique de l’excision est de retour dans la contrée de Dabakala depuis le 10 octobre. 50 filles ont été excisées depuis ce jour et l’une d’entre elles est décédée. Faisant réagir vivement les autorités de cette localité.
La mort de Ouattara Yénin, une fillette de trois ans, des suites d’une excision dans le canton Kotolo de Dabakala a fait réagir la communauté nationale et internationale. Depuis le début de la semaine, l’Unicef et le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa), appuyés des autorités préfectorales et judiciaires du pays Djimini, conduisent à travers ladite région une caravane de sensibilisation sur les lois réprimant les auteurs et co-auteurs des Mutilations génitales féminines (Mgf). Mercredi, lors de l’étape de Dabakala, le secrétaire général de préfecture, Nogbou Marcel, a fait une sévère mise en garde aux personnes qui continuent de perpétuer cette pratique proscrite par les lois du pays. « Si vous ne prenez pas garde, c’est toute votre famille qui se retrouvera en prison, car la loi punit les auteurs, les co-auteurs et les complices. Le préfet me charge de vous dire qu’à partir de maintenant, il n’interviendra pas dans les problèmes d’excision. Hier, on ignorait la loi, aujourd’hui tout le monde est censé connaître la loi et les dangers de l’excision. Si demain on apprend qu’il y a eu une excision, qu’on ne vienne plus demander au préfet d’intervenir, car l’affaire sera portée à la justice. Je veux compter sur vous pour transmettre le message aux autres», a espéré le Sg de préfecture. Le commandant de Brigade de gendarmerie de Dabakala a embouché la même trompette. Adama Fanny est revenu sur les détails de la loi qui réprimande l’excision. Quant au Dr Kramo médecin chef de l’équipe médical pour la prise en charge des victimes, il a regretté que ce ne soit pas la première fois que des jeunes filles perdent la vie dans des situations similaires. « Dans notre tournée, nous avons été informés qu’il y a trois ans, trois jeunes filles ont connu le même sort. Dans les villages et dans les familles, l’on dénombre de nombreux décès causés par les Mgf. Dans les maternités, ce sont 90 % des femmes mutilées qui décèdent lors des accouchements », a-t-il condamné. Aux responsables de familles, le coordonnateur régional de l’Unfpa, Dr Ané Ambroise, a averti que l’excision a pour conséquence lointaine le divorce des enfants dans leur couple. « La mauvaise cicatrisation qui peut entrainer la fermeture de l’urètre et provoquer le ballonnement du ventre, des problèmes psychologiques et d’harmonie sexuelle. Au sein du foyer, il peut y avoir des difficultés d’enfantement et une forte mortalité infantile parce que la verge perdra de son élasticité et l’enfant parviendra difficilement à sortir », a prévenu Dr Ané.
Marcel Konan, Correspondant regional
La pratique de l’excision est de retour dans la contrée de Dabakala depuis le 10 octobre. 50 filles ont été excisées depuis ce jour et l’une d’entre elles est décédée. Faisant réagir vivement les autorités de cette localité.
La mort de Ouattara Yénin, une fillette de trois ans, des suites d’une excision dans le canton Kotolo de Dabakala a fait réagir la communauté nationale et internationale. Depuis le début de la semaine, l’Unicef et le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa), appuyés des autorités préfectorales et judiciaires du pays Djimini, conduisent à travers ladite région une caravane de sensibilisation sur les lois réprimant les auteurs et co-auteurs des Mutilations génitales féminines (Mgf). Mercredi, lors de l’étape de Dabakala, le secrétaire général de préfecture, Nogbou Marcel, a fait une sévère mise en garde aux personnes qui continuent de perpétuer cette pratique proscrite par les lois du pays. « Si vous ne prenez pas garde, c’est toute votre famille qui se retrouvera en prison, car la loi punit les auteurs, les co-auteurs et les complices. Le préfet me charge de vous dire qu’à partir de maintenant, il n’interviendra pas dans les problèmes d’excision. Hier, on ignorait la loi, aujourd’hui tout le monde est censé connaître la loi et les dangers de l’excision. Si demain on apprend qu’il y a eu une excision, qu’on ne vienne plus demander au préfet d’intervenir, car l’affaire sera portée à la justice. Je veux compter sur vous pour transmettre le message aux autres», a espéré le Sg de préfecture. Le commandant de Brigade de gendarmerie de Dabakala a embouché la même trompette. Adama Fanny est revenu sur les détails de la loi qui réprimande l’excision. Quant au Dr Kramo médecin chef de l’équipe médical pour la prise en charge des victimes, il a regretté que ce ne soit pas la première fois que des jeunes filles perdent la vie dans des situations similaires. « Dans notre tournée, nous avons été informés qu’il y a trois ans, trois jeunes filles ont connu le même sort. Dans les villages et dans les familles, l’on dénombre de nombreux décès causés par les Mgf. Dans les maternités, ce sont 90 % des femmes mutilées qui décèdent lors des accouchements », a-t-il condamné. Aux responsables de familles, le coordonnateur régional de l’Unfpa, Dr Ané Ambroise, a averti que l’excision a pour conséquence lointaine le divorce des enfants dans leur couple. « La mauvaise cicatrisation qui peut entrainer la fermeture de l’urètre et provoquer le ballonnement du ventre, des problèmes psychologiques et d’harmonie sexuelle. Au sein du foyer, il peut y avoir des difficultés d’enfantement et une forte mortalité infantile parce que la verge perdra de son élasticité et l’enfant parviendra difficilement à sortir », a prévenu Dr Ané.
Marcel Konan, Correspondant regional