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Politique Publié le lundi 19 décembre 2011 | L’expression

Occupation du terrain politique : Le Rdr, un parti national

Le Rassemblement des républicains (Rdr), au regard des résultats des dernières législatives, prouve encore qu’il est présent sur toute l’étendue du territoire national.
Dès sa création en 1994, le Rdr n’a pas mis assez de temps pour faire parler de lui. Dix-sept ans après, le parti porté sur les fonts baptismaux par Feu Djéni Kobenan a totalement gagné le cœur des Ivoiriens, au point de devenir un parti national, au regard des derniers résultats des législatives du 11 décembre. Si en mars 2001, les Républicains l’ont prouvé, en décrochant les municipales à Gagnoa, Sinfra, Daloa, Bouaflé, San Pedro, Soubré, Bouaké, Abobo et Adjamé, ils en ont fait plus cette fois. En effet, à l’issue des dernières législatives, sur les 254 députés à l’Assemblée nationale, le parti de la ‘’case verte’’ a opéré une razzia, engrangeant 127 députés sur l’ensemble du territoire national. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, en passant par le centre, le parti aux couleurs orange et blanc, en plus de sa victoire à la présidentielle de 2010, s’est imposé, outre la partie septentrionale du pays, dans plusieurs circonscriptions électorales du Sud, du Centre-Ouest et de l’Ouest. Daloa, Gagnoa, Issia, San Pédro, Zuenoula, Toulepleu, Lakota, Sinfra, Dabou, Bodokro, Duekoué, Man, Agboville, Bassam, Vavoua, Bédiala et Gonaté, Ouragahio, Guéyo, Yamoussoukro, Bouaké, Bouaflé, Facobly, Taabo, Guiglo, du Zanzan, de Bingerville, d’Anyama, d’Abidjan…, sont tombées, dans l’escarcelle du Rdr, avec des candidats pour la plupart, issus de ces zones (voir tableau ci-contre).

Le Fpi, un parti circonscrit

Une preuve suffisante, pour reconnaître que cette formation politique est loin d’être un parti régional. Ce qui est tout à fait le contraire chez le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo, dont les militants racontent déjà que le parti au pouvoir ne compte que des députés issus du Nord. Le parti des Frontistes, bien qu’élu de façon ‘’calamiteuse’’ à la présidentielle du 22 octobre 2000, n’avait eu aucun poste aux législatives du 17 décembre, au Nord du pays. Pendant que tous les ministres de Ouattara ont obtenu un sans faute en décembre 2011, dans leurs localités respectives, Koné Dramane, le ministre de la Culture de Laurent Gbagbo en 2000, mordait la poussière à Tengrela. Lahoua Souanga Etienne alias César Etou, de son côté, se faisait battre à Languibonou au centre. La plupart des députés du Fpi, après les législatives de 2000, étaient issus du Centre-Ouest et de l’Ouest (Moyen-Cavally). Témoignage du sectarisme de ce parti dont des têtes fortes n’avaient pas hésité à torpiller Pascal Affi N’guessan, lui, du Centre-Est, qui avait été coopté par Laurent Gbagbo, pour lui succéder à la tête du Fpi, et Mamadou Koulibaly du Nord, choisi pour être le président de l’Assemblée nationale. Une géopolitique que les radicaux et les sectaires du Fpi n’avaient pas voulu comprendre. Pour eux, il fallait des personnes issues de l’Ouest, à la tête de ces deux entités. ‘’Le parti doit demeurer dans son giron originel’’, pouvait-on entendre en sourdine. C’est cette menace à peine voilée, qui avait amené Affi N’guessan, si réservé et si froid par le passé, à s’engager à partir de mars 2002, lors de la fête de la liberté à Daloa, dans une virulence indescriptible contre les opposants d’alors, pour prouver son militantisme et sa capacité à jouer les durs au sein de sa formation. Il avait à cet effet, traité ‘’Robert Guéi d’éternel putschiste, Henri Konan Bédié de pneu réchappé, et Alassane Ouattara d’apatride’’. On peut sans risque de se tromper, affirmer que si Affi N’guessan est libéré aujourd’hui, le Fpi risque de se fissurer davantage avec la guerre des clans, comme Mamadou Koulibaly en a fait récemment l’amère expérience, avant de créer par dépit, son propre parti. Cela dit, la formation politique montée de toutes pièces par Laurent Gbagbo est actuellement mal placée pour faire des leçons à qui que ce soit dans ce sens. Pourtant, il n’y a que des militants de ce parti, -soit atteints de cécité, soit pourvus d’une bonne dose de mauvaise foi- pour constater que le Rdr n’est pas un parti national. Mais la réalité est implacable, et la vérité infalsifiable. Le Rassemblement des républicains est un parti qui a tissé sa toile sur l’ensemble du territoire national, malgré la volonté du Fpi de l’empêcher d’évoluer depuis dix ans. ‘’On peut ne pas aimer le lièvre, mais il faut reconnaître qu’il sait bien courir ou qu’il a de grandes oreilles’’. Et le Fpi devrait faire sien cet adage. En toute honnêteté.

Ouattara Abdoul Karim
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