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Santé Publié le mardi 20 décembre 2011 | Nord-Sud

Chu de Treichville / La souffrance des enfants victimes de cancers

© Nord-Sud Par EMMA
Santé : Le Chu de Treichville a rouvert ses portes
Vendredi 14 Octobre, Treichville. Le Centre Hospitalier universitaire a rouvert ses portes
Les cancers pédiatriques sont souvent méconnus. En Côte d’Ivoire, le service d’oncologie pédiatrique du Chu de Treichville prend en charge les enfants malades. Cette mesure est d’autant plus difficile que celle élaborée pour les adultes n’est pas forcément adaptée aux plus jeunes.


Le cancer fait des victimes. Autant chez les grandes personnes que chez les tout-petits. Au service d’oncologie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville, une cinquantaine de nouveaux cas de cancer est dépistée chez les enfants de six mois à 17 ans, chaque année. Et, ce vendredi soir, à notre passage, une dizaine d’enfants était internée. Ces tout-petits sont atteints de plusieurs types de tumeurs. Une fillette de 4 ans a le ventre très gros. Amaigrie par la maladie, elle n’arrive plus à marcher. L’éducatrice préscolaire la porte dans ses bras. Elle prend place sur une chaise pendant quelques instants. Puis elle retourne dans la chambre, toujours en compagnie de l’éducatrice préscolaire. Deux autres garçonnets d’environ trois ans sont aussi malades. L’un a un gros pansement à l’œil droit. L’autre a une grosse masse à la joue gauche. Contrairement à la fillette, ils arrivent à marcher seuls. Le gosse qui a une grosse masse au niveau de la joue gauche souffre de lymphome de Burkitt. C’est un type de cancer pédiatrique assez répandu sous les tropiques. Selon Dr Couitchéré Line, médecin au service d’oncologie, cette tumeur représente plus de 50% des cas. En effet, selon les spécialistes, le lymphome est une tumeur qui se développe dans les tissus appelés organes lymphoïdes, mais qui a la particularité de pouvoir également apparaître dans d’autres organes. Il existe plusieurs lymphomes, mais la majeure partie d’entre eux se développe dans les ganglions lymphatiques. Il concerne plus fréquemment les garçons que les filles. Dans environ 60 % des cas, c’est la mâchoire supérieure qui est touchée. Mais aussi l’abdomen. Dans ce cas, le lymphome se situe dans la région rétro péritonéale ou encore au niveau des ovaires ou du mésentère c’est-à-dire la partie du péritoine qui unit l’intestin grêle à la paroi de l’abdomen. « Il n’existe pas de signes établis, mais, des constats qui ont été faits permettent de déterminer des facteurs », affirme-t-elle. Ces facteurs ont permis de démontrer que le lymphome sévit plus en zone forestière. C’est-à-dire là où le paludisme fait rage. Selon ses dires, en Côte d’Ivoire, plus on va vers le Nord, moins on enregistre des cas de lymphome.

Des parents fuient le traitement

Il existe quelques symptômes. Lorsque le lymphome se situe au niveau de la mâchoire, l’enfant se plaint des douleurs dentaires pendant une longue période. Quelques mois après, les parents constatent la naissance d’une masse au niveau de la joue. Et, qui grossit par la suite. C’est pareil pour le lymphome localisé dans le ventre. L’enfant se plaint de douleurs abdominales. Le ventre commence à grossir comme celui d’une femme en grossesse. Des infections virales connues sous le nom de virus E.B.V. entraînent souvent l’apparition de la tumeur. Les soins sont difficiles à supporter, selon les spécialistes. Les enfants internés sont soucieux et anxieux. Les cancers chez l’enfant sont traités de la même façon chez l’adulte: chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie. La prise en charge de la douleur est difficile : les médicaments destinés aux adultes ne fonctionnent pas forcément sur les plus jeunes. De plus, les médecins peuvent rencontrer des difficultés à soulager un enfant qui peut être dans l’incapacité de parler et d’expliquer là où il ressent la douleur. Et selon le Dr Couitchéré Line, 30% de ces enfants guérissent. Soit 15 sur les cinquante reçus. En effet, le traitement des cancers de l’enfant se heurte à des difficultés: pauvreté des populations et du système de santé et autres. « Le dépistage tardif et le coût du traitement ne permettent pas aux parents de faire prendre en charge leurs enfants. Le coût du traitement est compris entre 1,5 et 2 millions », a-t-elle signifié. C’est le cas d’un petit malade dont la mère s’est confiée à nous. Son fils de six ans a été admis depuis plus d’une dizaine de jours dans cette unité. «Nous venons de l’intérieur du pays. Mon époux est paysan et nous n’avons pas les moyens de payer les soins de notre fils. Si la situation ne s’améliore pas, nous serons obligés de retourner au village », confie-t-elle la voix transie de douleurs. Pas toujours facile de trouver les mots. D’autres parents que nous avons rencontrés non loin du service d’oncologie pédiatrique, plus précisément aux urgences, préfèrent taire le mal qui les ronge. Située dans l’enceinte du service pédiatrique, l’unité d’oncologie compte des lits répartis dans plusieurs chambres, une salle de soins et une salle d’éveil de jeu. Cette unité, selon Dr Couitchéré Line, a besoin d’une salle de soins appropriée et adaptée avec toutes les commodités et du matériel de protection pour ses agents. La spécialiste indique aussi que le personnel médical et soignant est en nombre insuffisant et manque de qualification. Car, il n’existe aucune possibilité de se former sur place.

Adélaïde Konin
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