''Poursuite judiciaire à l’encontre de ces 7 éléments (Frci qui ont tué à Vavoua, Ndlr). Retour immédiat des anciens Chefs d’Unité dans leurs bases d’origine pour procéder à l’encadrement et au désarmement de leurs éléments, avant d’éventuels regroupements. Création d’une Police militaire pour procéder sous 48 heures à l’inspection et à la traque dans les rues d’éléments incontrôlés et de tous véhicules et motos estampillés Frci inconnus dans les fichiers du parc automobile de l’Armée afin que ces voitures et motos ne circulent plus''. Telles sont les décisions draconiennes prises par le président de la République Alassane Ouattara, le lundi 18 décembre 2011, après les événements de Vavoua qui ont fait 6 morts au sein de la population. A l’échéance de l’ultimatum de 48 heures données à la hiérarchie militaire pour traquer dans les rues, les éléments incontrôlés, les véhicules et motos estampillés Frci, la situation est multiforme sur le terrain. Dans plusieurs communes d’Abidjan notamment Koumassi, Marcory, Plateau, Cocody et Yopougon que nous avons sillonnées avant-hier mardi et hier mercredi 21 décembre 2011, les Frci étaient quasiment invisibles dans les rues. Des véhicules militaires stationnés à certains points, avaient visiblement bénéficié d’un toilettage circonstanciel. L’estampille ‘’Frci’’ et autre appellation d’animaux, avaient disparu du décor des véhicules supposés appartenir aux hommes du général de brigade Soumaïla Bakayoko. Il en est de même pour les motos. Les plaques d’immatriculation fantaisistes ou portant l’appellation Frci, ont été visiblement arrachées sans être remplacées. Un tour dans des espaces où des Frci ont l’habitude de se regrouper, a permis de constater un manque d’affluence de ces éléments. Renseignements pris, la plupart des personnes qui s’y trouvaient, étaient des ‘’supplétifs’’ des Frci en tenue civile. Dans les communes susmentionnées, nous avons pu observer un début d’application des mesures du chef de l’Etat. Par contre, à Abobo, le décor est tout autre. Une tournée dans la commune, a indiqué que même s’il n’y a pas de parades des éléments des Frci comme c’est souvent le cas, ils sont perceptibles à plusieurs endroits de la cité. C’est le cas à Abobo rail, Anador, Bc, et dans les environs de la mairie. Nous n’avons toutefois pas vu de véhicules militaires surmontés d’arme de guerre. Dans le périmètre du camp commando d’Abobo, la présence des hommes en tenue, était impressionnante. Une source proche des Frci que nous avons jointe, a soutenu sans entrer en profondeur, qu’ ‘’Abobo est un cas particulier, et que les décisions du chef de l’Etat y seront appliquées mais progressivement’’. En ce qui concerne la police militaire dont le chef de l’Etat a annoncé la création, elle n’a été aperçue nulle part au cours de notre randonnée. Une autre source militaire a fait savoir que la mise en place de cette police spéciale devrait prendre du temps parce qu’il faut procéder au recrutement des hommes et les équiper. ‘’En ce moment, la hiérarchie militaire s’évertue à sensibiliser les chefs des commandements qui à leur tour, vont sensibiliser leurs éléments sur les mesures qui ont été prises par le président de la République’’, a précisé notre source.
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa