Le commissaire du gouvernement, le Colonel Ange Kessi Bernard a animé une conférence de presse, hier mercredi 21 décembre 2011, au siège du tribunal militaire au Plateau, pour faire le point sur les arrestations opérées au sein des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Il en a profité pour siffler la fin de la récréation et inviter les militaires indisciplinés à rentrer dans les rangs, au risque de se voir déférer devant le tribunal militaire. « Pendant que les autorités compétentes s’évertuent à ramener l’ordre à réinstaurer la confiance entre le peuple et son armée réunifiée après une décennie de crise qui a fortement ébranlé son peuple, certaines brebis galeuses se livrent à des actes répréhensibles .Pendant la crise post-électorale, nous avons toléré des comportements attentatoires aux règlements militaires, à la loi pénale ; mais il y a un temps pour accepter certaines choses et un temps pour y mettre fin », a prévenu le Commissaire du gouvernement, qui a averti les soldats indisciplinés en ces termes: « arrêtez de gâter votre nom! ». S'adressant aux soldats qui, une fois en difficulté, vont chercher leurs camarades pour des expéditions punitives, Ange Kessi a assimilé leurs actes à de la vengeance. Or, a-t-il soutenu, la vengeance ne s'est jamais adaptée à une légitime défense. « Ne revenez jamais sur les lieux pour vous venger! », a-t-il mis en garde, indiquant que les portes de la prison militaire sont grandement ouvertes pour accueillir ceux qui refusent d'appliquer la loi. Il a également souhaité que les personnalités n'utilisent pas les FRCI pour les surveiller sans autorisation préalable de la hiérarchie. D'ailleurs, il dit avoir demandé au Chef d'état-major général des FRCI, Soumaïla Bakayoko, au Commandant supérieur de la Gendarmerie, Gervais Kouassi et au directeur général de la Police nationale, Brindou M'Bia de lui fournir la liste de toutes les personnalités qui ont droit à une garde rapprochée. L'objectif pour lui, c'est de mettre de l'ordre conformément aux décisions prises par le chef de l'État, Alassane Ouattara. Pour prouver qu'il ne chôme pas, Ange Kessi a rappelé qu' « à la date d’aujourd’hui, tel qu’il résulte de notre saisine, par la gendarmerie, 35 éléments FRCI sont mis en cause dans des faits graves :3 pour vol et racket, 12 pour meurtre, 5 pour violation de consigne, 8 recherchés pour obstruction à la justice et 7 recherchés pour violence et voie de fait, coups et blessures et vol ». Et les procès seront ouverts à partir du 8 janvier pour juger les militaires coupables. Le Commissaire du gouvernement, tout en annonçant la tolérance zéro pour les militaires, compte en revanche les aider à mieux maîtriser le droit. Pour ce faire, il compte organiser, à partir du mois de janvier 2012, avec l'autorisation du Premier ministre, ministre de la Défense, Guillaume Soro, une tournée dans les casernes pour sensibiliser les militaires sur le respect des droits de l'Homme. L'objectif d'une telle initiative est d'amener, selon lui, les militaires à avoir un comportement exemplaire. « Nul n’est censé ignorer la loi mais nos frères d’armes ont besoin d’être formés à la chose du Droit ; ils ont droit à la formation juridique nécessaire à leur protection contre les abus, à leur inculquer le minimum pour exercer », a-t-il conclu.
Y.DOUMBIA
Y.DOUMBIA