Le Front populaire ivoirien (Fpi) demande que l’accord politique de Ouagadougou soit réactivé. En face de lui, les nouvelles autorités semblent ne pas en faire leur priorité. Devant cette situation, il y a des raisons de s’interroger sur l’avenir de cet accord.
Faut-il ranger maintenant l’Accord politique de Ouagadougou (APO), après la présidentielle et les législatives ? Cette question fondamentale fait débat dans le milieu politique. Au lendemain du changement de régime, nos politiques l’avaient quelque peu abordée, avant de s’en détourner. Les partisans du président déchu, Laurent Gbagbo, ont été les premiers à la mettre sur la table de discussions, sans être vraiment suivis par les nouvelles autorités. Il n’y a donc pas eu de discussions formelles. Toute chose qui fonde à penser que le sujet sur la continuité ou non de l’APO reste entier. Certes, les principaux signataires sont les seuls à pouvoir argumenter leurs positions respectives. Mais il n’en demeure pas moins que les Ivoiriens dans leur ensemble ont suivi l’avènement de l’APO. Remontons donc le cours du processus de sortie de crise, histoire de rappeler le contexte dans lequel il est né. Et passons en revue les principaux objectifs qu’il est censé permettre d’atteindre.
Signé à Ouagadougou, le 4 mars 2007, sous l’égide du président burkinabé, Blaise Compaoré, l’APO visait à ramener la paix et à réunifier le pays. Car, bien avant son avènement, la Côte d’Ivoire, divisée par une rébellion, avait peine à retrouver l’unité perdue. Les signataires de l’accord, le chef d’Etat d’alors Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles, ont ainsi matérialisé la fin de la belligérance. Ils sont convenus de mettre en œuvre un certain nombre d’actions. Celles-ci devaient conduire le pays à la sortie de crise définitive. Entre autres actions majeures qu’ils ont arrêtées, figurent la réunification de l’armée, le désarmement et le processus électoral.
Cinq ans après cet acte majeur , il est aisé d’en faire un bilan. De façon globale, des avancées notables ont été réalisées. Aucune frontière ne partage le pays, après le démantèlement de la zone de confiance. Une nouvelle armée est née, le 7 mars dernier, sous l’appellation de Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). L’armée réunit de toute évidence les ex-belligérants. Enfin, les élections présidentielles et celles des législatives se sont tenues.
A priori, on peut dire : mission accomplie ! Cependant, l’opposition appelle à la relance des discussions toujours dans le cadre de l’APO. Le Front populaire ivoirien (Fpi) en l’occurrence invite le régime à mettre au centre des débats le « rééquilibrage » de la Commission électorale indépendante (Cei), « le désarmement » des ex-combattants et la réinsertion de ces derniers. Pour le parti de Laurent Gbagbo, c’est à ce prix que le chantier de la réconciliation peut être achevé. Avis partagé par International crisis group, un observateur de la politique ivoirienne. Certes, l’organisation ne milite pas pour la relance de l’APO, mais il préconise, dans son dernier rapport, que la réforme de l’armée soit achevée.
Une chose est de demander l’activation de l’Apo, une autre est de reconnaître que le décor de cet accord a changé. Les principaux signataires ne sont plus dans la position de côte à côte. L’un, Laurent Gbagbo, est à La Haye pour être jugé. L’autre, Guillaume Soro, est Premier ministre, sous un autre régime. Dans ces conditions, doit-on encore parler d’accord politique de Ouagadougou, surtout que nos politiques s’accordent à dire que « les élections consacrent la fin de sortie de crise »?
Bidi Ignace
Faut-il ranger maintenant l’Accord politique de Ouagadougou (APO), après la présidentielle et les législatives ? Cette question fondamentale fait débat dans le milieu politique. Au lendemain du changement de régime, nos politiques l’avaient quelque peu abordée, avant de s’en détourner. Les partisans du président déchu, Laurent Gbagbo, ont été les premiers à la mettre sur la table de discussions, sans être vraiment suivis par les nouvelles autorités. Il n’y a donc pas eu de discussions formelles. Toute chose qui fonde à penser que le sujet sur la continuité ou non de l’APO reste entier. Certes, les principaux signataires sont les seuls à pouvoir argumenter leurs positions respectives. Mais il n’en demeure pas moins que les Ivoiriens dans leur ensemble ont suivi l’avènement de l’APO. Remontons donc le cours du processus de sortie de crise, histoire de rappeler le contexte dans lequel il est né. Et passons en revue les principaux objectifs qu’il est censé permettre d’atteindre.
Signé à Ouagadougou, le 4 mars 2007, sous l’égide du président burkinabé, Blaise Compaoré, l’APO visait à ramener la paix et à réunifier le pays. Car, bien avant son avènement, la Côte d’Ivoire, divisée par une rébellion, avait peine à retrouver l’unité perdue. Les signataires de l’accord, le chef d’Etat d’alors Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles, ont ainsi matérialisé la fin de la belligérance. Ils sont convenus de mettre en œuvre un certain nombre d’actions. Celles-ci devaient conduire le pays à la sortie de crise définitive. Entre autres actions majeures qu’ils ont arrêtées, figurent la réunification de l’armée, le désarmement et le processus électoral.
Cinq ans après cet acte majeur , il est aisé d’en faire un bilan. De façon globale, des avancées notables ont été réalisées. Aucune frontière ne partage le pays, après le démantèlement de la zone de confiance. Une nouvelle armée est née, le 7 mars dernier, sous l’appellation de Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). L’armée réunit de toute évidence les ex-belligérants. Enfin, les élections présidentielles et celles des législatives se sont tenues.
A priori, on peut dire : mission accomplie ! Cependant, l’opposition appelle à la relance des discussions toujours dans le cadre de l’APO. Le Front populaire ivoirien (Fpi) en l’occurrence invite le régime à mettre au centre des débats le « rééquilibrage » de la Commission électorale indépendante (Cei), « le désarmement » des ex-combattants et la réinsertion de ces derniers. Pour le parti de Laurent Gbagbo, c’est à ce prix que le chantier de la réconciliation peut être achevé. Avis partagé par International crisis group, un observateur de la politique ivoirienne. Certes, l’organisation ne milite pas pour la relance de l’APO, mais il préconise, dans son dernier rapport, que la réforme de l’armée soit achevée.
Une chose est de demander l’activation de l’Apo, une autre est de reconnaître que le décor de cet accord a changé. Les principaux signataires ne sont plus dans la position de côte à côte. L’un, Laurent Gbagbo, est à La Haye pour être jugé. L’autre, Guillaume Soro, est Premier ministre, sous un autre régime. Dans ces conditions, doit-on encore parler d’accord politique de Ouagadougou, surtout que nos politiques s’accordent à dire que « les élections consacrent la fin de sortie de crise »?
Bidi Ignace