Motus : Opinion

Innocent Anaky Kobenan, l’ancien pourvoyeur de fonds du FPI dans la clandestinité et président du Mouvement des Forces d’Avenir(MFA) pouvait rempiler au poste de député dans son village de Kouassi Datekro. Il a préféré viser la législative de Cocody. Tant il voulait proposer ses « conviction et vérité ». Or, comme nous l’enseigne le philosophe et penseur Ahmadou Hampaté Bah, « entre ma vérité et ta vérité, il y a la Vérité ». Celle des urnes qui ne mentent pas, n’ont pas été favorable à l’ancien ministre du gouvernement Banny et membre du RHDP. Il a été quasiment laminé et malmené dans la commune de Cocody par les candidats du PDCI et du RHDP. Aussi, l’opinion ne manque pas de se poser des questions sur la légitimité et la représentativité du patron du MFA. Lors du premier tour de la Présidentielle, l’homme est venu, loin derrière des candidats de peu d’assise populaire et quelque fois même, des illustres inconnus. Pour la présente législative, il a mordu la poussière devant la candidate du PDCI, Yasmina Ouégnin, jusque là en retrait de la scène politique. Anaky Kobenan est-il fini ? A-t-il, du reste, été une figure qui compte dans le landerneau politique ivoirien ? Le débat a le mérite d’être ouvert, tant il est de grande actualité. Quand on regarde les déconvenues du chef du MFA, à la présidentielle et aux législatives à Cocody, on voit aisément qu’en politique, il faut savoir raison garder et ne pas se surestimer. A deux reprises, il a raté le coche. La lecture n’est pas si compliquée à faire. Il va sans dire que le temps passant, l’homme a perdu de sa superbe. Tant qu’il était martyrisé par l’ancien parti unique pour son soutien financier au FPI, Anaky était admiré par les Ivoiriens pour sa bravoure à affronter le Président Félix Houphouët Boigny et son obsession à opérer le changement. Cependant depuis qu’il a créé le MFA, il n’arrive pas à décoller. Plus grave, en dépit de son innocence, il faut reconnaitre que l’affaire des déchets toxiques, envoyés par la refondation, a quelque peu entamé sa crédibilité. C’est un sentiment partagé par de nombreux citoyens tant la question des déchets toxiques continue d’animer la chronique ivoirienne.
Par Bakary Nimaga