A l’initiative de son commandant, le lieutenant-colonel Kouaho Amichia Edouard, la garde républicaine a fait, hier, une prière d’action de grâce pour le pardon et la réconciliation à sa caserne de Treichville.
«Takbir ! Allahou Akbar ! Alléluia ! Amen ! ». La symbiose entre le maître de cérémonie et l’assistance est parfaite. Le premier, dans une énième louange, lance : « si nous sommes vivants, ce n’est pas parce que nous sommes les plus méritants. Mais c’est par pure grâce de Dieu. Nous devons lui rendre gloire ». Le public, acquis à sa cause, lui répond par de vibrants applaudissements. Il ne peut en être autrement. Car, lorsque la réponse est trop timide, l’animateur n’hésite pas à interpeller son auditoire. « Je ne vous sens pas. Si c’était les gricata gricata, on vous aurait entendus. Répondez plus fort », exhorte-t-il. Alors, les « Allahou akbar » et les « Alléluia » gagnent en intensité. Le ton de la louange est élevé. Des chantres chantent à la gloire de Dieu et des prophètes. Et, comme pour témoigner la présence divine, une fine tombe. Pourtant, nous ne sommes ni dans une mosquée ni dans une église… Bienvenue à la caserne du groupement N° 1 de la garde républicaine (G.R.) sise à Treichville. Le maître de cérémonie, c’est le sergent-chef Dabé Eugène. Son auditoire est composé de militaires et de civils venus participer à la prière œcuménique d’action de grâce pour le pardon et la réconciliation initiée par le commandement des gardiens de la République. Le foyer de la caserne, dirigé par le chef de bataillon Fofana Mamadou, devient, pour une heure et demie, un lieu d’adoration de l’Eternel Dieu. Toutes les places assises sont occupées.
Dieu au centre de tout
Plusieurs militaires restent debout dans le fond de la salle. « Le pardon ne s’obtient pas sans effort », lâche quelqu’un. 15h 07 minutes, le lieutenant-colonel Kouaho Amichia arrive en compagnie des aumôniers militaires : Dolé Mohamed, Akman Donatien et Monney Luc, respectivement pour les musulmans, les catholiques et les protestants.
A l’opposé du visage que l’unité a offert aux Ivoiriens ces derniers mois, le nouveau patron de la garde républicaine a décidé d’en faire une institution basée sur l’amour, le respect et la cohésion. Voie infaillible pour y arriver : Dieu. « Pour moi, Dieu est l’Eternel des armées. Je suis militaire. Il y a une armée céleste. Tout ce qui se fait dans le ciel a sa copie sur terre. Dieu a un trône. Son représentant est ici également. Et, il m’a choisi pour appartenir au corps qui veille sur le trône terrestre. Il fallait donc confié ce trône à Dieu », explique-t-il sa vision. L’attitude du lieutenant-colonel Amichia, lors de la cérémonie, la considération pour l’autre dont il fait montre, sont le signe de sa conviction dans cette voie. Avant d’aller au pupitre, il s’incline, en signe de respect, devant les sages et les guides religieux présents. Il répète son geste au moment de regagner son fauteuil. Ses hommes semblent dans la mouvance. Ils se lèvent au début et à la fin de la cérémonie, à la demande du pasteur Monney, pour les bénédictions d’ouverture et de clôture. Le patron de la G.R. soutient qu’avec la crise, certains de leurs frères d’armes se sont égarés. « Quand dans une famille, certains s’égarent, c’est tout le monde qui en pâtit. Donc, lorsque le président de la République m’a confié le commandement de cette unité, je me suis dis qu’il fallait demander pardon à la population mais surtout à celle de Treichville », s’exprime-t-il. Il estime que la réconciliation, au-delà des civils, concerne les militaires. C’est pourquoi les aumôniers ont exposé sur le pardon et la réconciliation. Akman Donatien les a invité à valoriser la vérité en leur sein car, estime-t-il, c’est de la vérité que naît la confiance. De l’avis de Dolé Mohamed, les soldats doivent apprendre à se connaître pour se pardonner. « Les crises entre les hommes font partie de leur vie. Les meilleurs sont ceux qui se remettent en cause et qui pardonnent », enseigne-t-il. « Si vous ne parlez pas à vos frères parce qu’il y a des problèmes, vous ne les connaîtrez pas. Ils ont aussi des qualités », poursuit-il. Et, d’exhorter les militaires au respect de la hiérarchie.
Bamba K. Inza
«Takbir ! Allahou Akbar ! Alléluia ! Amen ! ». La symbiose entre le maître de cérémonie et l’assistance est parfaite. Le premier, dans une énième louange, lance : « si nous sommes vivants, ce n’est pas parce que nous sommes les plus méritants. Mais c’est par pure grâce de Dieu. Nous devons lui rendre gloire ». Le public, acquis à sa cause, lui répond par de vibrants applaudissements. Il ne peut en être autrement. Car, lorsque la réponse est trop timide, l’animateur n’hésite pas à interpeller son auditoire. « Je ne vous sens pas. Si c’était les gricata gricata, on vous aurait entendus. Répondez plus fort », exhorte-t-il. Alors, les « Allahou akbar » et les « Alléluia » gagnent en intensité. Le ton de la louange est élevé. Des chantres chantent à la gloire de Dieu et des prophètes. Et, comme pour témoigner la présence divine, une fine tombe. Pourtant, nous ne sommes ni dans une mosquée ni dans une église… Bienvenue à la caserne du groupement N° 1 de la garde républicaine (G.R.) sise à Treichville. Le maître de cérémonie, c’est le sergent-chef Dabé Eugène. Son auditoire est composé de militaires et de civils venus participer à la prière œcuménique d’action de grâce pour le pardon et la réconciliation initiée par le commandement des gardiens de la République. Le foyer de la caserne, dirigé par le chef de bataillon Fofana Mamadou, devient, pour une heure et demie, un lieu d’adoration de l’Eternel Dieu. Toutes les places assises sont occupées.
Dieu au centre de tout
Plusieurs militaires restent debout dans le fond de la salle. « Le pardon ne s’obtient pas sans effort », lâche quelqu’un. 15h 07 minutes, le lieutenant-colonel Kouaho Amichia arrive en compagnie des aumôniers militaires : Dolé Mohamed, Akman Donatien et Monney Luc, respectivement pour les musulmans, les catholiques et les protestants.
A l’opposé du visage que l’unité a offert aux Ivoiriens ces derniers mois, le nouveau patron de la garde républicaine a décidé d’en faire une institution basée sur l’amour, le respect et la cohésion. Voie infaillible pour y arriver : Dieu. « Pour moi, Dieu est l’Eternel des armées. Je suis militaire. Il y a une armée céleste. Tout ce qui se fait dans le ciel a sa copie sur terre. Dieu a un trône. Son représentant est ici également. Et, il m’a choisi pour appartenir au corps qui veille sur le trône terrestre. Il fallait donc confié ce trône à Dieu », explique-t-il sa vision. L’attitude du lieutenant-colonel Amichia, lors de la cérémonie, la considération pour l’autre dont il fait montre, sont le signe de sa conviction dans cette voie. Avant d’aller au pupitre, il s’incline, en signe de respect, devant les sages et les guides religieux présents. Il répète son geste au moment de regagner son fauteuil. Ses hommes semblent dans la mouvance. Ils se lèvent au début et à la fin de la cérémonie, à la demande du pasteur Monney, pour les bénédictions d’ouverture et de clôture. Le patron de la G.R. soutient qu’avec la crise, certains de leurs frères d’armes se sont égarés. « Quand dans une famille, certains s’égarent, c’est tout le monde qui en pâtit. Donc, lorsque le président de la République m’a confié le commandement de cette unité, je me suis dis qu’il fallait demander pardon à la population mais surtout à celle de Treichville », s’exprime-t-il. Il estime que la réconciliation, au-delà des civils, concerne les militaires. C’est pourquoi les aumôniers ont exposé sur le pardon et la réconciliation. Akman Donatien les a invité à valoriser la vérité en leur sein car, estime-t-il, c’est de la vérité que naît la confiance. De l’avis de Dolé Mohamed, les soldats doivent apprendre à se connaître pour se pardonner. « Les crises entre les hommes font partie de leur vie. Les meilleurs sont ceux qui se remettent en cause et qui pardonnent », enseigne-t-il. « Si vous ne parlez pas à vos frères parce qu’il y a des problèmes, vous ne les connaîtrez pas. Ils ont aussi des qualités », poursuit-il. Et, d’exhorter les militaires au respect de la hiérarchie.
Bamba K. Inza