Le chef a parlé, les éléments ont exécuté en rentrant dans les rangs. Visibles il y a quelques jours partout à Abidjan, les FRCI, à l’exception des policiers et des gendarmes se font de plus en plus discrets. Difficiles de les rencontrer à travers la capitale économique. Une rendonnée à travers toutes les communes d’Abidjan, nous a permis de nous en rendre compte. Parti de Koumassi, nous avons terminé notre périple à Yopougon en passant par Adjamé, Port-Bouët, Treichville, Abobo et Cocody. Partout, le constat est le même : pas d’attroupement des FRCI comme par le passé. Au centre-pilote de Port-Bouët où notre équipe de reportage est arrivée peu après midi, c’est un calme plat qui nous accueille. Difficile de distinguer un FRCI parmi la dizaine de jeunes qui nous accueillent à l’entrée du centre pilote de Port-Bouët. «Ce sont tous des FRCI» nous indique une habituée des lieux. Ses propos seront confirmés par l’un des chefs de ces jeunes gens qui a bien voulu garder l’anonymat. «Notre chef nous a demandé de ne plus nous promener en treillis et que tous ceux qui seraient pris devront répondre de leur acte», a-t-il poursuivi. Même constat, quelques minutes plus tard à Gonzagueville, plus précisément à l’Escale des Princes. Les alentours de cet espace qui d’ordinaire, grouillait de FRCI, ressemblait à un cimetière à notre passage. «Nous sommes des militaires, nous obéissons aux instructions du chef suprême des armées. Nous avons décidé de retourner à notre base », explique, toujours sous le couvert de l’anonymat, un soldat. Adjamé qui nous accueille quelques heures plus tôt, présente également une situation similaire à celle de Port-Bouët. Point de FRCI sous et en haut du pont. Des endroits où il était impossible de ne pas voir un FRCI. «On les voit de moins en moins», nous a confié le jeune Diakité, chauffeur de Gbaka. Même constat pour Mlle Koné, vendeuse de fruits à la gare Sotra. «On ne voit plus les courses-poursuites entre eux et les chauffeurs de Gbaka», témoigne un passant. Il est 16 h, quand, après un interminable embouteillage, nous arrivons au carrefour du 22e arrondissement à Angré. Point de présence de FRCI. Pourtant, d’ordinaire, ce sont des dizaines d’hommes en tenue qui accueillent tout passant. Ce qui n’était pas le cas à notre passage, comme le soutient le jeune Koffi Noël, gérant de cabine téléphonique. Autre lieu, pourtant réputé regorger de FRCI, le rond point d’Abobo. Dans le vacarme produit par les commerçants et chauffeurs gbaka de taxis, seuls quelques FRCI sont visibles. Sans arme, ces derniers s’attelaient à réglementer la circulation. L’Entrée de la mairie où ils s’offrent souvent en spectacle, présente le même spectacle que celui des autres espaces parcourus auparavant. Yopougon, la commune de la joie n’est pas en reste. Ses artères sont abandonnées par les FRCI, pourtant présents un peu partout dans la commune quelques jours plus tôt. En attendant que la police militaire n’entre en jeu, plusieurs éléments des FRCI ont décidé de rentrer dans les rangs. Toute chose qui facilitera la tâche du patron de cette police, Koné Zakaria.
Thiery Latt
Thiery Latt