Etreinte par la douleur, Vavoua porte le deuil de six ( 6) de ses habitants qui ont péri dans des affrontements qui ont éclaté dans localité entre soldats Frci et des civils. Une semaine après les faits, Vavoua vit toujours dans la peur, malgré la présence rassurante de détachements militaires.
Ce mardi matin, 20 décembre 2011, Vavoua retrouve son souffle. Magasins et autres boutiques ont ouvert et font leur plein de marchandises. La voie principale de la localité a retrouvé son monde habituel. Au marché, les femmes se disputent les clients. Des produits de toutes sortes, des denrées alimentaires sont proposées.
La mairie et la préfecture de la ville ont repris du service. Au centre-ville, des camions chargés de sacs de cacao vont et viennent. « C’est la traite et les paysans ici sont très heureux », nous confie Djibril Cissé, un acheteur de cette matière première. Visiblement, Vavoua a repris son souffle. Mais la reprise des activités économiques et les prestations de services cachent difficilement les séquelles que porte encore la vile, suite aux affrontements entre soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et des civils.
Des biens appartenant à des soldats Frci ont été saccagés, pillés et incendiés. La caserne militaire, un kiosque à café, une boîte de nuit, le domicile d’un militaire n’ont pas échappé à la furia des manifestants. « Pour moi, les manifestants ont simplement donné l’impression qu’ils attendaient une occasion de ce genre pour s’en prendre aux biens de certains soldats Frci », fait savoir un habitant, révolté par ce qui s’est passé. Pour Yaya et Amara qui disent avoir participé à la révolte contre la section Frci de Vavoua, « des éléments Frci ont pris l’habitude de ne pas respecter les civils par leur arrogance. Ils briment et ils insultent les habitants parce qu’ils se disent intouchables.
Alors les habitants se sont révoltés, et les morts de la dernière fois étaient la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Trop c’était trop ». Même si aucun foyer de tension n’a encore été signalé, depuis lors, grâce à la présence de divers détachements des Frci venus de Gagnoa, Daloa, Issia, pour sécuriser la ville, Vavoua n’est pas complètement sortie de sa torpeur. « C’est vrai que la présence des détachements des Frci, nous rassure, mais vont-ils restés ici définitivement ? C’est la question que nous nous posons. Est-ce que ceux de la section de Vavoua qui ont été contraints de fuir lors des affrontements ne vont-ils pas s’organiser pour revenir s’attaquer aux habitants quand ces détachements seront partis ? C’est cela notre inquiétude », indique un agent de la mairie.
Cette angoisse est d’ailleurs partagée par bon nombre d’habitants interrogés. « Ces soldats dont on a détruit les biens vont-ils facilement pardonner le tort qu’on leur a fait ? Moi je pense qu’il y a du travail à faire pour effacer tout esprit de vengeance et éteindre les rancœurs », fait remarquer Kamagaté, instituteur. Prôner la paix, la tolérance, le pardon et la réconciliation est ce à quoi s’emploient le préfet, le maire et surtout les hommes du capitaine Diomandé Yacouba, commandant la mission de sécurisation à Vavoua. Ce dernier bénéficie de l’appui des lieutenants Doumbia Alassane, commandant Frci d’Issia et Diabaté Adama, commandant Frci de Daloa, en ce moment très actifs sur le terrain. Nous avons échangé avec eux au camp militaire de la localité, avec l’autorisation du capitaine Diomandé. « Notre mission se passe bien sous la houlette de notre capitaine.
Nous organisons des patrouilles très discrètes. Alors, que les populations soient rassurées. Nous avons tenu des séances publiques pour faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité d’éviter ce genre de situations qui conduisent à l’irréparable. Ce qui s’est passé est grave, mais nous nous employons à tout faire pour que les choses rentrent dans l’ordre », indiquent-ils. « Ce sont uniquement les militaires Frci qui assurent la sécurité à Vavoua. Aucun autre corps ne participe à cette mission », précisent-ils, après avoir déploré l’attitude de la police de ville qui semble indifférente à cette situation. Le préfet et le maire ainsi que les chefs de communauté ont mis la main à la pâte pour calmer les esprits. Et le calme est visiblement revenu. Mais qu’est-ce qui s’est réellement passé à Vavoua ?
Si l’on recoupe les divers témoignages que nous avons recueillis, tout a commencé le samedi 17 décembre 2011. Des enfants qui jouaient avec des pétards en ont fait exploser dans la cour du chef-adjoint de sécurité des Frci à Vavoua, le nommé Amara, absent. Mais informé plus tard, le chef Amara a fait bastonner tous ceux qu’il a soupçonnés d’avoir jeté chez lui ces petits explosifs. De nombreux jeunes n’ayant pas apprécié l’acte d’Amara s’en sont pris à lui. Pour les Frci, c’est un affront qu’il fallait absolument laver. Ces soldats ont fait une descente dans la ville et se sont attaqués aux jeunes qu’ils rencontraient sur leur chemin.
Dans cette foulée, les soldats ont mis la main sur un apprenti à qui ils ont intimé l’ordre de les suivre. Ce dernier, leur ayant opposé un refus, a été battu. Transporté à l’hôpital de Vavoua, il est mort quelques heures plus tard. Le lendemain dimanche, une marche de protestation a été organisée par des habitants sur l’état-major où tout a dégénéré. Les affrontements ont donc fait 6 morts et deux blessés, selon une source militaire.
Alain BOUABRE
Ce mardi matin, 20 décembre 2011, Vavoua retrouve son souffle. Magasins et autres boutiques ont ouvert et font leur plein de marchandises. La voie principale de la localité a retrouvé son monde habituel. Au marché, les femmes se disputent les clients. Des produits de toutes sortes, des denrées alimentaires sont proposées.
La mairie et la préfecture de la ville ont repris du service. Au centre-ville, des camions chargés de sacs de cacao vont et viennent. « C’est la traite et les paysans ici sont très heureux », nous confie Djibril Cissé, un acheteur de cette matière première. Visiblement, Vavoua a repris son souffle. Mais la reprise des activités économiques et les prestations de services cachent difficilement les séquelles que porte encore la vile, suite aux affrontements entre soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et des civils.
Des biens appartenant à des soldats Frci ont été saccagés, pillés et incendiés. La caserne militaire, un kiosque à café, une boîte de nuit, le domicile d’un militaire n’ont pas échappé à la furia des manifestants. « Pour moi, les manifestants ont simplement donné l’impression qu’ils attendaient une occasion de ce genre pour s’en prendre aux biens de certains soldats Frci », fait savoir un habitant, révolté par ce qui s’est passé. Pour Yaya et Amara qui disent avoir participé à la révolte contre la section Frci de Vavoua, « des éléments Frci ont pris l’habitude de ne pas respecter les civils par leur arrogance. Ils briment et ils insultent les habitants parce qu’ils se disent intouchables.
Alors les habitants se sont révoltés, et les morts de la dernière fois étaient la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Trop c’était trop ». Même si aucun foyer de tension n’a encore été signalé, depuis lors, grâce à la présence de divers détachements des Frci venus de Gagnoa, Daloa, Issia, pour sécuriser la ville, Vavoua n’est pas complètement sortie de sa torpeur. « C’est vrai que la présence des détachements des Frci, nous rassure, mais vont-ils restés ici définitivement ? C’est la question que nous nous posons. Est-ce que ceux de la section de Vavoua qui ont été contraints de fuir lors des affrontements ne vont-ils pas s’organiser pour revenir s’attaquer aux habitants quand ces détachements seront partis ? C’est cela notre inquiétude », indique un agent de la mairie.
Cette angoisse est d’ailleurs partagée par bon nombre d’habitants interrogés. « Ces soldats dont on a détruit les biens vont-ils facilement pardonner le tort qu’on leur a fait ? Moi je pense qu’il y a du travail à faire pour effacer tout esprit de vengeance et éteindre les rancœurs », fait remarquer Kamagaté, instituteur. Prôner la paix, la tolérance, le pardon et la réconciliation est ce à quoi s’emploient le préfet, le maire et surtout les hommes du capitaine Diomandé Yacouba, commandant la mission de sécurisation à Vavoua. Ce dernier bénéficie de l’appui des lieutenants Doumbia Alassane, commandant Frci d’Issia et Diabaté Adama, commandant Frci de Daloa, en ce moment très actifs sur le terrain. Nous avons échangé avec eux au camp militaire de la localité, avec l’autorisation du capitaine Diomandé. « Notre mission se passe bien sous la houlette de notre capitaine.
Nous organisons des patrouilles très discrètes. Alors, que les populations soient rassurées. Nous avons tenu des séances publiques pour faire comprendre aux uns et aux autres la nécessité d’éviter ce genre de situations qui conduisent à l’irréparable. Ce qui s’est passé est grave, mais nous nous employons à tout faire pour que les choses rentrent dans l’ordre », indiquent-ils. « Ce sont uniquement les militaires Frci qui assurent la sécurité à Vavoua. Aucun autre corps ne participe à cette mission », précisent-ils, après avoir déploré l’attitude de la police de ville qui semble indifférente à cette situation. Le préfet et le maire ainsi que les chefs de communauté ont mis la main à la pâte pour calmer les esprits. Et le calme est visiblement revenu. Mais qu’est-ce qui s’est réellement passé à Vavoua ?
Si l’on recoupe les divers témoignages que nous avons recueillis, tout a commencé le samedi 17 décembre 2011. Des enfants qui jouaient avec des pétards en ont fait exploser dans la cour du chef-adjoint de sécurité des Frci à Vavoua, le nommé Amara, absent. Mais informé plus tard, le chef Amara a fait bastonner tous ceux qu’il a soupçonnés d’avoir jeté chez lui ces petits explosifs. De nombreux jeunes n’ayant pas apprécié l’acte d’Amara s’en sont pris à lui. Pour les Frci, c’est un affront qu’il fallait absolument laver. Ces soldats ont fait une descente dans la ville et se sont attaqués aux jeunes qu’ils rencontraient sur leur chemin.
Dans cette foulée, les soldats ont mis la main sur un apprenti à qui ils ont intimé l’ordre de les suivre. Ce dernier, leur ayant opposé un refus, a été battu. Transporté à l’hôpital de Vavoua, il est mort quelques heures plus tard. Le lendemain dimanche, une marche de protestation a été organisée par des habitants sur l’état-major où tout a dégénéré. Les affrontements ont donc fait 6 morts et deux blessés, selon une source militaire.
Alain BOUABRE