Des affrontements ont fait 4 morts, de nombreux blessés et d`importants dégâts matériels à Sikensi. Nous y avons un fait un tour hier dimanche. Notre reportage.
Il est 15 h 15, cet après-midi du lundi 26 décembre 2011, quand notre véhicule de reportage finit de parcourir l’autoroute. Nous bifurquons à droite pour prendre la route de Sikensi. Nos informations indiquent que ce département situé à 70 km du nord-ouest d’Abidjan a été secoué par des violences ayant entraîné des morts et des blessés. Moins de deux kilomètres après la voie de Sikensi, nous voyons des militaires, pour la plupart en bérets rouges, armés de kalachnikovs et de lance roquettes. Ils sont une trentaine. Nous continuons notre route. Et nous parvenons au niveau d’un véhicule de transport en commun appelé Dyna. Certains des passagers, qui visiblement ne veulent pas continuer le voyage, nous déconseillent de poursuivre la route. Ils expliquent qu’il est dangereux de s’y aventurer. Selon eux, des jeunes autochtones font passer de vie à trépas tous ceux qui ne sont pas de la même ethnie qu’eux. Contre leur conseil, nous continuons la route. Et nous voilà à Katadji. C’est un village situé à 2 km de Sikensi. En bordure, nous apercevons un attroupement de jeunes. Nous marquons un arrêt. Au nom des jeunes, N’Guessan Koffi nous donne sa version des faits. Il soutient que l’une des deux personnes parties pour s’enquérir de la situation à Sikensi, a été tuée par les allochtones/allogènes entre 13 h et 14 h, le dimanche. « Il s’appelle Amani Bernard. Il a entre 47 et 48 ans. Le second, N’Guessan Brissé, qui s’est échappé, est venu nous donner l’information », fait-il savoir en présence d’autres jeunes visiblement sur le pied de guerre. Nous prenons congé d’eux. Parce que nous avons pour souci de rattraper un cortège de véhicules 4x4, avec des plaques militaires, qui nous a dépassés sur l’autoroute. Le mur que nous voyons quelques minutes plus tard où il est écrit Commissariat de police nous indique que nous sommes bien à Sikensi. Au rond point qui mène au centre-ville, sont stationnés des éléments armés dans des pick-up. Ils portent des tee-shirts sur lesquels on peut lire « Frci-Gagnoa ». Au deuxième niveau sont présents des gendarmes. Ils sont suivis par des policiers. Sur leurs différents véhicules, on lit : Police Bae, Police Crs. La voie principale du quartier dit Sikensi B, celle de Dabou, ressemble à un champ de bataille. Un char et un véhicule 4x4 de l’Onuci sont positionnés. Pneus enflammés. Magasins et maquis incendiés. Voie obstruée par des barricades et autres tessons de bouteille. Corps d’un jeune-homme baignant dans une mare de sang. Populations arrêtées de part et d’autres de la route. Certains avec des gourdins. D’autres armés de machettes. Et tenant des propos guerriers. A Sikensi A, un quartier en hauteur, la situation n’est guère enviable. Un camion chargé de cacao est parti en fumée. Tout comme des magasins. Au moment où nous quittions la ville, à la tombée de la nuit, le Commissaire Diaby Issouf, l’adjoint du commissaire de la Compagnie républicaine de sécurité II (Crs II), et ses éléments dépêchés sur les lieux dégageaient la voie principale des objets encombrants. Mais d’autres jeunes continuaient, en présence de gendarmes, de se mesurer à la machette. Signe que la tension reste vive. Et que tout peut dégénérer à tout moment. Comme nous l’ont confié, la peur au ventre, plusieurs habitants de Sikensi.
SYLLA A.
Il est 15 h 15, cet après-midi du lundi 26 décembre 2011, quand notre véhicule de reportage finit de parcourir l’autoroute. Nous bifurquons à droite pour prendre la route de Sikensi. Nos informations indiquent que ce département situé à 70 km du nord-ouest d’Abidjan a été secoué par des violences ayant entraîné des morts et des blessés. Moins de deux kilomètres après la voie de Sikensi, nous voyons des militaires, pour la plupart en bérets rouges, armés de kalachnikovs et de lance roquettes. Ils sont une trentaine. Nous continuons notre route. Et nous parvenons au niveau d’un véhicule de transport en commun appelé Dyna. Certains des passagers, qui visiblement ne veulent pas continuer le voyage, nous déconseillent de poursuivre la route. Ils expliquent qu’il est dangereux de s’y aventurer. Selon eux, des jeunes autochtones font passer de vie à trépas tous ceux qui ne sont pas de la même ethnie qu’eux. Contre leur conseil, nous continuons la route. Et nous voilà à Katadji. C’est un village situé à 2 km de Sikensi. En bordure, nous apercevons un attroupement de jeunes. Nous marquons un arrêt. Au nom des jeunes, N’Guessan Koffi nous donne sa version des faits. Il soutient que l’une des deux personnes parties pour s’enquérir de la situation à Sikensi, a été tuée par les allochtones/allogènes entre 13 h et 14 h, le dimanche. « Il s’appelle Amani Bernard. Il a entre 47 et 48 ans. Le second, N’Guessan Brissé, qui s’est échappé, est venu nous donner l’information », fait-il savoir en présence d’autres jeunes visiblement sur le pied de guerre. Nous prenons congé d’eux. Parce que nous avons pour souci de rattraper un cortège de véhicules 4x4, avec des plaques militaires, qui nous a dépassés sur l’autoroute. Le mur que nous voyons quelques minutes plus tard où il est écrit Commissariat de police nous indique que nous sommes bien à Sikensi. Au rond point qui mène au centre-ville, sont stationnés des éléments armés dans des pick-up. Ils portent des tee-shirts sur lesquels on peut lire « Frci-Gagnoa ». Au deuxième niveau sont présents des gendarmes. Ils sont suivis par des policiers. Sur leurs différents véhicules, on lit : Police Bae, Police Crs. La voie principale du quartier dit Sikensi B, celle de Dabou, ressemble à un champ de bataille. Un char et un véhicule 4x4 de l’Onuci sont positionnés. Pneus enflammés. Magasins et maquis incendiés. Voie obstruée par des barricades et autres tessons de bouteille. Corps d’un jeune-homme baignant dans une mare de sang. Populations arrêtées de part et d’autres de la route. Certains avec des gourdins. D’autres armés de machettes. Et tenant des propos guerriers. A Sikensi A, un quartier en hauteur, la situation n’est guère enviable. Un camion chargé de cacao est parti en fumée. Tout comme des magasins. Au moment où nous quittions la ville, à la tombée de la nuit, le Commissaire Diaby Issouf, l’adjoint du commissaire de la Compagnie républicaine de sécurité II (Crs II), et ses éléments dépêchés sur les lieux dégageaient la voie principale des objets encombrants. Mais d’autres jeunes continuaient, en présence de gendarmes, de se mesurer à la machette. Signe que la tension reste vive. Et que tout peut dégénérer à tout moment. Comme nous l’ont confié, la peur au ventre, plusieurs habitants de Sikensi.
SYLLA A.