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Politique Publié le mardi 27 décembre 2011 | Soir Info

Tout a commencé par une…fille

Les témoignages sur la cause du drame que vit Sikensi concordent. Il s’agit, selon plusieurs sources, d’une affaire de jeune-fille ayant opposé un élément des Frci et un jeune civil. Le récit d’un jeune homme rencontré, qui dit avoir vécu quasiment toute l’affaire, a le mérite d’être détaillé. Contrairement à tous les autres qui sont restés dans des généralités. Le jeune en question s’appelle Badou C. N (pour des questions de sécurité, nous ne dévoilons pas toute son identité, Ndlr). Il est technicien en bâtiment. Il explique que tout a commencé dans la nuit du samedi 24 décembre 2011. « Un jeune de 24 ans, qui a fréquenté avec ma sœur, était dans le maquis Sikensi Gasoil (Sg) avec sa copine. Son nom de famille, c’est Bébé. Et son surnom est Poupon. Etant avec sa copine, il est sorti pour aller acheter une cigarette dans une boutique. Et c’est là qu’il a croisé un élément des Frci en civil, sans arme. Ce dernier lui a demandé ce qu’il faisait avec la fille. Et Poupon a expliqué qu’il y a longtemps qu’il connaît la fille. Le gars des Frci, n’ayant pas apprécié la réponse, a giflé le jeune homme. Ce dernier a réagi et a réussi à terrasser l’élément des Frci. Les gens sont intervenus », soutient-il. « Mais le dimanche 25 décembre matin, Poupon était encore dans le maquis parce que les Dj qui animent là-bas sont ses amis. L’élément des Frci, qui s’est battu avec lui la veille, est arrivé cette fois avec trois de ses collègues en tenue militaire. C’était entre 10 h et 11 h. Quand ils ont trouvé Poupon là, ils ont commencé à le frapper avec des bouteilles. Ce qui a fait qu’il a perdu connaissance. On a donc appelé le commandant Frci de Sikensi du nom de Papiss. Il est arrivé et a pris les soins en charge à hauteur de 36 000 F Cfa. Après les soins, les Frci ont accompagné Poupon à la maison. Mais aux environs de 21 h, il a perdu connaissance encore. Et ses parents l’ont envoyé en clinique. Sa mère, qui vit en Europe, a insisté pour que des soins appropriés lui soient administrés », précise Badou C. N. « Un lieutenant de Police qui venait aux nouvelles a été empêché par la population autochtone d’avoir accès à la clinique. C’est moi qui suis allé le chercher et j’ai convaincu les jeunes de le laisser aller voir Poupon. Je précise que Poupon a expliqué tout ce que je vous ai dit au Lieutenant. Donc après avoir rendu visite à Poupon, le lieutenant a rendu compte au commissaire de la ville. Et il a demandé d’appeler Papiss, mais son téléphone ne répondait pas. Les jeunes autochtones ont donc commencé à dresser des barricades sur la voie qui mène dans leur quartier, Sikensi A. Ce lundi matin, une marche a été organisée où des jeunes autochtones brandissaient des pancartes indiquant qu’ils ne veulent plus des Frci. Déjà vers 8 h, le Préfet et le Commandant de Brigade étaient sur le terrain. Quand les marcheurs sont arrivés au niveau de la Cecp, ils ont croisé des éléments des Frci qui ont commencé à tirer des rafales sur le goudron (nous avons vu les traces des balles sur le bitume, Ndlr), mais il y en a un qui tirait sur la foule. Quand il y a eu des blessés, les autochtones ont tiré sur la sonnerie du village et d’autres jeunes sont sortis. Les jeunes allochtones/allogènes ont commencé, de leur côté, à dresser des barricades. De 9 h à 10 h, il y avait des jets de pierres de part et d’autre. La police et la gendarmerie assistaient les deux groupes parce qu’elles n’avaient pas les moyens matériels pour réagir. L’Onuci est arrivée entre 11 h et 12 h. Elle était entre les deux groupes, mais quand un soldat a pris une bille sur sa paupière, les casques bleus ont quitté les lieux. Et tout a dégénéré », soutient-il. « C’est ainsi que, selon notre interlocuteur, les allochtones/allogènes s’attaquaient aux biens des autochtones et vice versa ». Au moment où les renforts sont arrivés d’Abidjan, les dégâts humains et matériels étaient considérables, déplorent bien de personnes rencontrées.
S.A
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