Le chef suprême des armées, le président de la République, Alassane Ouattara a tapé du poing sur la table face à la multiplication des inconduites des soldats. Le Premier ministre, ministre de la Défense, Guillaume Soro dans l’optique d’appliquer à la lettre les consignes du chef de l’Etat, notamment la tolérance zéro, a convié à sa table, le CEMG, Soumaïla Bakayoko, les patrons des différents commandements de l’armée ivoirienne. Le premier responsable de la Défense a saisi la tribune pour engager les ‘’gradés’’ qui ont la charge de la conduite de la troupe à récupérer leur mission de bâtir une armée républicaine au service du citoyen ivoirien basée sur la discipline, le respect de la hiérarchie et surtout des droits humains. En un mot, les autorités ivoiriennes réclament aux soldats la fin des exactions, devenues monnaie courante depuis quelques temps, commises sur les civils pour faire le lit à une coexistence pacifique avec les populations. Pendant que le chef d’Etat major général des FRCI et les commandants de toutes les composantes de l’armée se sont engagés devant leur chef à restaurer l’ordre, la rigueur et la discipline, vertus essentielles pour toute armée moderne et efficace, au sein de la troupe ivoirienne, des évènements malheureux de la même nature que ceux qui ont poussé le premier citoyen ivoirien à crier son ras-le-bol ont émaillé, le week-end dernier, la vie sociale à Sikensi. Une altercation autour d’une fille entre un élément FRCI et un jeune autochtone Abidji tourne à l’affrontement d’une part, entre FRCI et autochtones et d’autre part entre autochtones et allogènes Malinké. Le bilan est lourd : 4 personnes tuées et une quinzaine de blessés. Ces évènements meurtriers mettent, en effet, la question, une fois de plus, de l’encasernement des FRCI. Il est, en outre, évident que la cohabitation entre militaires et populations civiles même en temps normale est quasi impossible. Les deux parties ont toujours eu des vies séparées au regard de la détention et surtout du maniement d’armes de guerre par ceux qui assument la défense du territoire national. C’est un lieu commun d’affirmer que les armes n’ont jamais fait bon ménage avec les civils. Ajoutée au contexte de sortie de crise que connaît la Côte d’Ivoire où, il faut le dire, les partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo, n’acceptent pas la présence des soldats, qu’ils considèrent, non pas comme des éléments de l’armée nationale de Côte d’Ivoire, mais comme des ‘’envahisseurs’’ qui ont chassé leur champion, les relations sont permanemment conflictuelles et souvent chaotiques. La moindre dispute comporte d’énormes risques d’affrontements avec leurs cortèges de morts et de blessés. Les exemples sont légions. La solution à l’équation est indéniablement l’encasernement des militaires. Les nombreux évènements malheureux sont les preuves éloquents de la nécessité du retour des militaires dans les casernes pour faire place aux forces de 1er degré et de 2è degré, la police nationale et la gendarmerie nationale. Sinon les discours ne changeront rien à la situation. Heureusement que le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi œuvre à cet effet. Seulement que le processus doit être accéléré pour la paix et la quiétude dans les villes ivoiriennes.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara