Comme tout trône, le fauteuil du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) semble convoité voire menacé. Sinon, qu’est-ce qui explique que la gestion de celui qui l’occupe, Henri Konan Bédié, est de plus en plus remise en cause.
Il n’y a pas que la présidentielle qui a fait subir un revers au président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Après cette échéance à laquelle Henri Konan Bédié a participé, et échoué, en octobre dernier, ses propres partisans ne manquent plus l’occasion de le titiller. Est-ce par bravade contre son autorité? Ou est-ce parce que celui qui aime bien châtie bien ? Dans tous les cas, leurs critiques de plus en plus acerbes brisent le silence qu’ils avaient observé sur le fonctionnement du parti, avant la présidentielle. Morceaux choisis du coup de gueule que lui a adressé, à la mi-décembre, un cadre, déçu. «Houphouet et Bédié, c’est le jour et la nuit dans le cadre du choix des candidats aux élections. Bédié est un mauvais héritier d’Houphouet. Quand on prend un héritage, si on ne peut pas le faire fructifier, il faut l’entretenir. Bédié ne contrôle plus rien», avait déclaré Benoît Yobou Djirabou.
Sale temps pour le ‘’sphinx‘’
Le délégué communal du parti dans la commune de Yopougon, élu sous la bannière du Rdr aux dernières législatives, se plaint ainsi d’avoir été «suspendu». Et en réaction, il ‘’flagelle‘’, sans état d’âme, Henri Konan Bédié. Yobou Djirabou franchit ainsi le pas que d’autres militants du Pdci hésitent à poser. Il demande ouvertement le départ du président Bédié de la tête du vieux parti (65 ans). «Si Bédié assiste avec passivité à la mise en lambeaux du Pdci, alors je pense qu'il est temps qu'il démissionne», a-t-il préconisé. Le courage du député contestataire a édifié certains de ses camardes qui décident de marcher dans ses pas. Hier, un militant de base a également enfoncé le clou. Lui dénonce avec force «une direction du parti en déphasage» avec la base et regrette qu’elle «conduit les militants sur un chemin incertain». Ses propos, condensés dans une «lettre ouverte à SEM Henri Konan Bédié» sont même publiés par le confrère Le Nouveau Réveil dans sa parution du mercredi 28 décembre. L’anonyme auteur de la missive épingle sans ménagement le leader de la ‘’maison du parti‘’, en s’autorisant à le rappeler à l’ordre. «Les populations, les oreilles tendues vers leur chef, attendent patiemment dans une confiance déjà suffisamment éprouvée», écrit-il. Histoire pour lui de s’inquiéter des intérêts des ‘’pdcéistes‘’ qui ne seraient pas garantis dans l’alliance au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Dans sa diatribe, N’Zimo- c’est la signature de la lettre- n’occulte pas les leçons du passé récent. Il faut «un courageux bilan critique» après les participations du parti à la présidentielle et aux législatives. La colère mal contenue au Pdci aiguise les appétits des présumés successeurs potentiels du ‘’sphinx de Daoukro‘’.
Une renaissance en pointillées ?
Parmi ceux-ci, figure Dr Eugène Aka Aouélé, nouvellement élu député d’Aboisso. Selon plusieurs militants, le charismatique vice-président qu’il est, bénéficie de leur soutien sans faille. Objectif, Aka Aouélé reconnaît comme bien d’autres camarades que le Pdci «a perdu du terrain au regard des résultats». Puis, il confesse que l’échec est dû à une question d’organisation interne. Dans l’interview qu’il a accordée au même confrère, mardi dernier, il relève qu’ «il y a un réglage à faire au Pdci». Toutefois, il est aussi amer, quand il appelle en des termes très clairs une autocritique. «Il appartient à la haute direction du parti de tirer les leçons de ce qui s’est passé pour que nous ne continuions pas à descendre…», suggère-t-il.
Qu’est-ce qui vaut un tel tir groupé contre la haute direction du plus vieux parti? Certains militants, même respectueux de leur président ne s’accommoderaient plus du long ‘’règne‘’ de HKB, du poids de son âge (77 ans) et de la mauvaise campagne électorale qu’a faite le parti.
Kouakou Lisa
Il n’y a pas que la présidentielle qui a fait subir un revers au président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Après cette échéance à laquelle Henri Konan Bédié a participé, et échoué, en octobre dernier, ses propres partisans ne manquent plus l’occasion de le titiller. Est-ce par bravade contre son autorité? Ou est-ce parce que celui qui aime bien châtie bien ? Dans tous les cas, leurs critiques de plus en plus acerbes brisent le silence qu’ils avaient observé sur le fonctionnement du parti, avant la présidentielle. Morceaux choisis du coup de gueule que lui a adressé, à la mi-décembre, un cadre, déçu. «Houphouet et Bédié, c’est le jour et la nuit dans le cadre du choix des candidats aux élections. Bédié est un mauvais héritier d’Houphouet. Quand on prend un héritage, si on ne peut pas le faire fructifier, il faut l’entretenir. Bédié ne contrôle plus rien», avait déclaré Benoît Yobou Djirabou.
Sale temps pour le ‘’sphinx‘’
Le délégué communal du parti dans la commune de Yopougon, élu sous la bannière du Rdr aux dernières législatives, se plaint ainsi d’avoir été «suspendu». Et en réaction, il ‘’flagelle‘’, sans état d’âme, Henri Konan Bédié. Yobou Djirabou franchit ainsi le pas que d’autres militants du Pdci hésitent à poser. Il demande ouvertement le départ du président Bédié de la tête du vieux parti (65 ans). «Si Bédié assiste avec passivité à la mise en lambeaux du Pdci, alors je pense qu'il est temps qu'il démissionne», a-t-il préconisé. Le courage du député contestataire a édifié certains de ses camardes qui décident de marcher dans ses pas. Hier, un militant de base a également enfoncé le clou. Lui dénonce avec force «une direction du parti en déphasage» avec la base et regrette qu’elle «conduit les militants sur un chemin incertain». Ses propos, condensés dans une «lettre ouverte à SEM Henri Konan Bédié» sont même publiés par le confrère Le Nouveau Réveil dans sa parution du mercredi 28 décembre. L’anonyme auteur de la missive épingle sans ménagement le leader de la ‘’maison du parti‘’, en s’autorisant à le rappeler à l’ordre. «Les populations, les oreilles tendues vers leur chef, attendent patiemment dans une confiance déjà suffisamment éprouvée», écrit-il. Histoire pour lui de s’inquiéter des intérêts des ‘’pdcéistes‘’ qui ne seraient pas garantis dans l’alliance au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Dans sa diatribe, N’Zimo- c’est la signature de la lettre- n’occulte pas les leçons du passé récent. Il faut «un courageux bilan critique» après les participations du parti à la présidentielle et aux législatives. La colère mal contenue au Pdci aiguise les appétits des présumés successeurs potentiels du ‘’sphinx de Daoukro‘’.
Une renaissance en pointillées ?
Parmi ceux-ci, figure Dr Eugène Aka Aouélé, nouvellement élu député d’Aboisso. Selon plusieurs militants, le charismatique vice-président qu’il est, bénéficie de leur soutien sans faille. Objectif, Aka Aouélé reconnaît comme bien d’autres camarades que le Pdci «a perdu du terrain au regard des résultats». Puis, il confesse que l’échec est dû à une question d’organisation interne. Dans l’interview qu’il a accordée au même confrère, mardi dernier, il relève qu’ «il y a un réglage à faire au Pdci». Toutefois, il est aussi amer, quand il appelle en des termes très clairs une autocritique. «Il appartient à la haute direction du parti de tirer les leçons de ce qui s’est passé pour que nous ne continuions pas à descendre…», suggère-t-il.
Qu’est-ce qui vaut un tel tir groupé contre la haute direction du plus vieux parti? Certains militants, même respectueux de leur président ne s’accommoderaient plus du long ‘’règne‘’ de HKB, du poids de son âge (77 ans) et de la mauvaise campagne électorale qu’a faite le parti.
Kouakou Lisa