Une journée marathon. C’est ce qu’a fait jeudi dernier, le bureau de l’Alliance pour le Changement à Sikensi. De 10 h à 21 h, le président de l’APC, Alphonse Soro et ses camarades ont parcouru tous les quartiers de la capitale du pays Abidji pour tenter de recoller le tissu social qui avait pris un coup depuis les événements douloureux du dimanche 25 décembre dernier. De Sikensi A au quartier malinké en passant par Sikensi B, le président de l’APC s’est entretenu, en tant que leader de jeunesse, avec les jeunes des différentes communautés. Aux présidents des jeunes des différents quartiers et aux notables, Alphonse Soro a appelé à l’apaisement. « Les Abidji et les Malinké sont des frères. Vous êtes condamnés à vivre ensemble. Quand on écoute les Abidji et les Malinké, on a le sentiment que c’est une famille. Je vous demande de pardonner. Tout ce qui s’est passé, laissez tomber ! », a plaidé Alphonse Soro. Après avoir entendu les deux camps et réussi à les convaincre à aller à la paix, le président de l’APC a rencontré au carrefour de la COOPEC, les présidents de jeunes des trois principaux quartiers de la ville. Ici, les traces des violents combats sont encore visibles. Des maisons calcinées ou endommagées rappellent aux visiteurs, le niveau de violence qui a secoué la ville. Après une poignée de main symbolique entre jeunes Abidji et jeunes Malinké, le président Alphonse Soro et les trois présidents des jeunes des principaux quartiers de Sikensi ont parcouru à pied, les 600 mètres qui séparent la préfecture du carrefour COOPEC, pour une réunion. « Nous ferons tout pour que ce qui vient de se passer, soit rangé dans les oubliettes », a promis Koné Amidou, président des jeunes Malinké au cours de cette rencontre. A sa suite, Saholy Ahiba Jonas, président des jeunes de Sikensi A, n’a pas dit le contraire. « Nous ne voulions pas que les choses en arrivent là. Nous devons tous cultiver la paix. Car, la vie ne s’achète pas au marché », a-t-il regretté. Avant d’ajouter : « Ce qui est passé est passé. Regardons ensemble l’avenir de Sikensi. Car la vie d’une nation ne s’arrête pas à la vie d’un président ou d’un individu ». Frédéric Alfred Kré, le président de la jeunesse de Sikensi B, a abondé dans le même sens que ses prédécesseurs au micro. Pour lui, il est tant de mettre un terme à la tension qui prévaut dans la ville depuis les affrontements du dimanche de Noël. « Qu’on le veuille ou non, nous sommes obligés d’être ensemble. Nous allons nous parler entre jeunes. A partir de demain, toute cette histoire va prendre fin », a-t-il rassuré. Ces promesses d’aller à la paix ont été ensuite réitérées devant le préfet de Sikensi qui s’est entretenu pendant près d’une heure avec le président de l’APC. Au cours de cette rencontre à huis clos, des mesures ont été prises pour permettre à tous ceux qui ont perdu un être cher ou des biens, de retrouver plus ou moins le sourire. En attendant l’intervention attendue du gouvernement. Il était 21h30 lorsque le président Alphonse Soro et sa délégation quittaient la ville de Sikensi.
JCC
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