Ce week-end sera particulièrement mouvementé du fait qu’il marque la fin de l’année 2011, une année qui aura été des plus éprouvantes pour les populations ivoiriennes en général et abidjanaises en particulier. Ainsi, comme les Ivoiriens en ont l’habitude, ils prendront d’assaut les bars, maquis et autres boîtes de nuit. Car dit-on, après une année aussi difficile, il faut faire le deuil de tous les malheurs de 2011 afin d’entamer 2012 en beauté et dans la joie. Depuis une quinzaine de jours en effet, les uns et les autres s’activent afin de donner une allure assez gaie à cette fin d’année ; Abidjan grouille de monde, c’est le moins qu’on puisse dire. Pour certains, cela est dû au fait que des populations de l’intérieur du pays viennent en cette fin d’année s’approvisionner à Abidjan tandis que d’autres veulent y voir une affaire de fantômes ou de revenants venus s’égayés avec les Vivants. Par ailleurs, même si des plaintes s’élèvent pour dénoncer la cherté de la vie, les sanctuaires du divertissement ne désemplissent pas pour autant. «Même quand c’est mort, ça pisse», voici un adage très populaire en milieu ivoirien. Il signifie tout simplement qu’en dépit des problèmes, on trouve toujours les moyens nécessaires à la distraction et au divertissement. Au fond, rien ne semble freiner l’ardeur des amoureux de l’alcool et du show. Et comme pour attirer le maximum de monde, la plupart des maquis et bars ont fait leur toilette: Des murs repeints, installation de luminaires et des jeux de lumière ainsi que le réaménagement des programmes pour coller aux festivités de fin d’année. En tout cas tout est fait pour que les noctambules ne soient pas déçus. De fait, même si apparemment l’engouement a semblé quelque peu timide pour la noël, le réveillon de la st Sylvestre pourrait faire l’affaire des gérants de bars et maquis. Car, beaucoup de jeunes gens et adultes ne comptent pas rater l’occasion de cette fin d’année. Oui, la joie, les Ivoiriens en ont besoin. Ils en raffolent même, peut on affirmer. Pour s’en convaincre, nul n’est besoin de chercher loin. Ces hommes et femmes qui s’adonnent à coeur joie à l’alcool qui, une fois, en état d’ébriété se retrouvent dans les caniveaux en témoigne. Dans la dynamique de la célébration de la joie qui rime souvent avec l’alcool, se trouve plusieurs autres vices: le tabagisme, la drogue et le sexe. Dans les toilettes des maquis et bars, il n’est pas rare de retrouver des préservatifs plein de semence et même, l’on y surprend des individus en plein ébat sexuel. Tout porte à croire qu’on ne peut célébrer la joie sans s’engouffrer dans le vice. En tout cas, rarement l’on trouvera un alcoolique qui ne soit pas adepte de la cigarette et vice versa. Elles sont nombreuses, ces filles qui sont violées après avoir levé le coude. D’autres y contactent des grossesses qui au bout du compte se retrouvent sans auteur. En tout cas, en ces derniers jours de 2011, il semble important d’interpeller les uns et les autres sur la manière de célébrer la joie. Car, si la célébration de la joie doit conduire à tant de dépenses inconsidérées, de déviations et d’immoralités, les uns et les autres gagneraient à plus de modération.
Francis Kouamé (stg)
Francis Kouamé (stg)