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Société Publié le mercredi 4 janvier 2012 | Nord-Sud

Manque de classes dans le Bafing et le Denguélé, 2000 élèves étudient sous des paillottes

© Nord-Sud Par DR
Actions de bienfaisances : L’Ong "La Main Tendue" au secours de l`orphelinat des filles de Grand-Bassam
Mardi 29 novembre 2011. Les élèves de l`orphelinat des filles de Grand-Bassam peuvent être heureuses pour cette année scolaire. En effet, la belle et accueillante cité balnéaire a reçu la visite de l’ONG américaine The Reach Out Hand ou La Main Tendue, en partenariat avec la fondation Tournesol, dans le cadre de la rentrée scolaire
La réhabilitation des écoles n’avance pas comme prévu dans les régions du Bafing et du Denguelé. Depuis la rentrée, plusieurs élèves prennent les cours dans des conditions difficiles.


Nous sommes à Gbétéma, village de la sous-préfecture de Guintéguélé, dans le département de Touba. Dans la matinée du 15 décembre 2011, la chaleur du soleil chasse progressivement la fraîcheur de l‘harmattan. Il est 10 heures. Dans une vaste cour, deux grands bâtiments sont totalement décoiffés. Leurs murs sont lézardés. Devant, sous une paillotte soutenue par des fourches en bois, des enfants sont assis sur des tables-bancs de fortune. Ils sont au moins trois par siège. De loin déjà, on aperçoit un maître qui parle à ses élèves. Le directeur de l’école explique que la paillotte sert provisoirement de salle de classe.  L’école primaire de Gbétéma n’est pas seule dans cette situation. Ailleurs, dans le Denguélé, précisément à Mahandouni dans la sous- préfecture d’Odien­né, c’est le même calvaire. Les élèves de l’Epp Zébénin dans la sous-préfecture de Séguélon sont les moins nantis. Ici, les paillottes sont couvertes de plastique noire trouée par endroits. «Heureusement que nous sommes en saison sèche. On espère que d’ici à la saison pluvieuse, les travaux seront finis », positive un parent d’élèves de Zébénin. Fofana Yacouba , secrétaire administratif du village de Mahandouni, ne cache pas sa colère contre l’entrepreneur commis à la réhabilitation des édifices scolaires. « Ils ont décoiffé le bâtiment puis, on ne les a plus revus », s’offusque-t-il. Selon une source proche de la Direction régionale de l’éducation nationale (Dren) d’Odien­né, 18 sur 30 écoles à réhabiliter et à rééquiper n’é­taient pas encore achevées à la date du 15 décembre 2011.

Les travaux traînent…

Mais, a précisé la source, « le niveau de réalisation se situe à des degrés divers selon les écoles. Si certaines sont encore en plein chantier et en voie d’achèvement, d’autres ont complètement été abandonnées par les entrepreneurs ».  A Selle et à Tougoussou, les enfants reprendront certainement les cours dans les classes réglementaires, aujourd’hui. Il ne restait seulement que les latrines à achever lors de notre passage. Dans d’autres villages, les bâtiments attendent encore les équipements, notamment, les tables-bancs. C’est le cas de Zéguétiéla, dans la sous-préfecture de N’goloblasso (70 km d’Odienné). Le dommage subi se situe à des degrés divers, selon le niveau d’avancement des travaux. On estime à plus de 2.000 le nombre d’écoliers concernés. Et les villageois accusent la « mauvaise foi» des entrepreneurs. «Nous avons proposé un de nos entrepreneurs de confiance qui, malheureusement, n’a pas été retenu. On nous a laissé entendre que les méthodes de passation de marché qu’ils mettaient en vigueur pour choisir les entreprises exécutantes permettaient de choisir des entreprises plus crédibles », regrette le secrétaire du conseil de village de Mahandouni.  Selon Nagounon Coulibaly Julien, représentant de l’Ong International rescue commitee (Irc), structure exécutante des projets Papc dans les deux régions, ce sont au total 12 établissements sur 30 du Bafing et du Denguélé qui attendent d’être achevés. A croire le responsable de cette Ong, le choix des entrepreneurs est fondé sur l’approche « Développement conduit par les communautés ». Mais, il reconnaît que les entreprises choisies ont pour la plupart failli à l’engagement. Le problème se pose avec plus d’acuité dans la région du Bafing. Car, dans le Denguélé, la plupart des sous-projets de reconstruction et de réhabilitation des écoles sont au-dessus de 70 %, à l’exception de celui de Mahandouni et de Fanhala, qui sont respectivement de 40 à 60 %. Plus de la moitié des chantiers du Bafing sont réalisés à moins de 30 %. La réhabilitation et le rééquipement de l’école primaire de Ganhoué dans la sous-préfecture de Ouaninou (région du Bafing) n’ont même pas encore démarré. Tandis que l’état d’avancement des travaux similaires dans les villages de Fouala, Gbètema, Doh, Komon, Djoman, Guintéguela,  Ilakoro (tous dans la région du Bafing) n’avait pas encore atteint les 20%. Yoboué Kouassi, coordinateur régional chargé de la réhabilitation communautaire au bureau d’Odienné, déplorait lui-même lors de la réunion-bilan du 07 décembre, la lenteur dans l’exécution des projets par les entrepreneurs. Pour lui, si la crise postélectorale a freiné l’exécution des projets, plus rien ne peut expliquer l’abandon ou les retards cons­tatés dans la mise en œuvre des projets dans la zone couverte par le bureau d’Odienné (Denguélé, Bafing). Le préfet de région, Kayaha Jérôme Soro, ne cache pas sa tristesse face à cette situation. Pour lui, il faut prendre des mesures répressives à l’encontre de ces entrepreneurs indélicats. Il a souhaité que le Papc implique davantage le corps préfectoral.

Tenin Bè Ousmane à Odienné
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