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Économie Publié le vendredi 6 janvier 2012 | Le Mandat

Réforme de la filière café-cacao : Ce qui coince

Le bras de fer entre les transformateurs de cacao et les simples exportateurs se durcit, depuis quelques jours, en Côte d’Ivoire. Depuis plusieurs mois, les exportateurs s’insurgent contre la fiscalité sur le cacao, qui avantage des géants comme les américains Adm et Cargill, le suisse Barry Callebaut ou le français Cémoi. Les exportateurs purs, les Touton, Sucden et autres Armajaro, qui viennent de se rassembler au sein d’une nouvelle organisation, le Groupement des négociants indépendants (GNI), poussent à l’abrogation de cette mesure qu’ils qualifient d’obstacle à la concurrence. Selon des sources, le document initial présenté en octobre prévoyait la suppression des avantages fiscaux accordés aux transformateurs sur le droit unique de sortie (DUS), principale taxe à l’exportation qui rapporte à l’État, selon les années, entre 300 et 400 milliards F CFA. Cette mesure avait été vivement contestée par les multinationales. Le président de Cargill, Gregory Page, s’est même déplacé à Abidjan, le 10 novembre, pour rencontrer le chef de l’Etat. Une action qui aurait porté ses fruits puisque dans la dernière version du projet, datée de novembre, le paragraphe sur la fiscalité a été modifié : « Les avantages relatifs au DUS seront révisés, après étude et analyse de l’impact sur l’activité. » La nouvelle structure, dont les statuts n’ont pas encore été déposés, rassemble Touton, Sucden, Armajaro, CCT International, Novel, Noble, Ecom Agroindustrial et plusieurs unions de coopératives. Des entreprises qui assurent employer 6 200 personnes en Côte d’Ivoire et exporter 36 % de la production nationale. Ces entreprises qui sont regroupées au sein du GNI ont écrit, le 13 décembre, aux autorités et aux bailleurs de fonds : «Certaines subventions sont en vigueur depuis presque vingt ans et appliquées à toute la campagne, alors qu’elles avaient été prévues initialement pour cinq ans». Il propose que l’avantage fiscal des transformateurs soit ramené à 20 F CFA le kilo, durant les cinq premières années d’activité, comme cela se fait chez le voisin ghanéen. Depuis la création de la première usine de transformation en 1962, les autorités ont toujours accordé des régimes fiscaux privilégiés aux transformateurs. L’objectif n’a pas varié : attirer les investissements pour capter plus de valeur ajoutée.

BS
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