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Politique Publié le vendredi 13 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Des leaders d’organisations féminines et des cadres du PDCI et de LMP se prononcent / Nathalie Koné-Traoré, présidente du CEFCI : «Que les ministres-députés fassent la passe aux femmes»

Le cumul des postes me gêne beaucoup parce que l’objectif de la démocratie, c’est l’inclusion avec la participation de tous les citoyens à la gestion des affaires publiques. Ainsi, ce n’est pas un groupe de personnalité restreint autour du Chef de l’Etat qui doit représenter des régions entières, des populations entières. Quand on lutte pour l’émergence d’une démocratie vraie et forte, il faut s’interdire de recopier les faits qui ont été décriés hier sous les précédents régimes. Il faut éviter d’être de mauvais élèves de mauvaises écoles en matière de bonne gouvernance. Voilà des ministres qui ont été élus députés, qui se sont choisis des suppléants parmi leurs proches pour siéger à leurs places à l’Assemblée nationale et qui veulent maintenant avoir des postes de maires ou de présidents de conseils régionaux. Ce n’est pas normal et cela risque d’entacher la qualité du mandat du président Ouattara. Pour la vitalité même des partis politiques, il faut que la relève soit assurée. Mais quand on résume des régions du pays à un groupe d’individus, on ne peut plus avoir des partis politiques vivants pour une démocratie dynamique. Il faut que les jeunes soient pris en compte. Il faut aussi et surtout que les femmes soient prises en compte. Ceux qui ont eu des postes prestigieux comme ceux de ministres, doivent faire la passe à d’autres cadres recrutés parmi les jeunes et les femmes. Nul n’est infaillible et la vie aujourd’hui, ne vaut demain que par la relève qu’on prépare. Mais, on se rend compte que ce sont les mêmes qui veulent avoir pratiquement tout. Pour nous, c’est une entorse à la démocratie et à la bonne gouvernance. Avec ce cumul de postes, je regarde avec beaucoup d’interrogations ce pouvoir qui a donné plein d’espoir aux activistes de la démocratie que nous sommes. La démocratie ne se réduitpas à des personnes.

Namizata Sangaré, Présidente nationale de l’OFACI: « La santé d’une nation dépend de la participation de tous »
Le cumul des postes ne pose pas de problèmes tant qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre ces différents postes. Seulement, nous sommes dans un contexte national qui impose la participation de tous les citoyens à la reconstruction nationale. Dans ce processus, il faut éviter au maximum de concentrer plusieurs pouvoirs donc plusieurs postes de responsabilités entre les mains de privilégiés très proches du Chef de l’Etat. Et ce, pour qu’un grand nombre d’Ivoiriens se sente impliqué et intégré dans la reconstruction du pays. Plus l’on est impliqué, plus l’on a de l’engouement et l’on est dévoué à la tâche. A l’inverse, lorsqu’on est mis à la touche et que ce sont les mêmes qui sont à tous les postes, cela crée la frustration. Nous sommes dans un processus où il faut éviter les frustrations en responsabilisant le plus grand nombre de citoyens bien évidemment compétents pour utiliser les outils décentralisés que sont les mairies, les conseils de régions et de districts et répondre aux attentes des populations de base. Tant qu’il n’y a pas d’incompatibilité, cela ne devrait pas poser de problèmes mais la santé de la nation dépend de l’implication de chaque Ivoirien. Ce qui est compromis quand les pouvoirs sont aux mains d’un seul groupe de personnes. Mais, je ne pense pas que cela soit un gros nuage sur la bonne gouvernance sous Alassane Ouattara. C’est l’un des points pour lesquels des milliers d’Ivoiriens aspirant au changement ont voté pour lui. Il ne décevra pas à mon avis cet espoir-là. C’est vrai, on est exigeant et on voit le mal partout. A l’heure du bilan, on verra si les autres postes les ont empêchés de bien travailler. Pour l’heure, ils ont besoin de soutiens pour mener à bien leurs missions.

Franck Kouyaté, leader d’opinion: « Les ministres-candidats aux municipales courent le risque du discrédit »
Le cumul est légitime mais il voudrait dire qu’après moi, c’est moi. C’est l’égoïsme et la mise en retard du développement qui est au cœur de ce problème qui pose également un cas de mauvaise gouvernance. Ceux qui ont fait un ou cinq mandats au poste de maire ou de Député ou aux postes de Députés-maires, devraient passer la main aux autres pour espérer impulser le vrai changement et effacer le surplace, la monotonie. Nous l’avons vécu hier sous les régimes précédents et le développement a été compromis. L’exemple patent est le cas de Dimbokro où des privilégiés se prenaient pour les seules compétences de la région. Il faut éviter de retourner au parti unique où quelques privilégiés étaient tout à la fois. Avec la loi de suppléance, le problème de cumul a été réglé. Mais, si des ministres élus députés viennent effectivement à faire acte de candidature aux municipales comme cela est annoncé dans diverses localités, en plus du cumul de postes, ils courent le risque du discrédit par faute d’humilité. Il n’y aura pas de report de voix mathématique. C’est un nouveau scrutin et rien ne dit que le ministre élu député sera également élu maire.

Edjampan Thiémélé Ex-député du PDCI : « Le problème de cumul entre fonctions incompatibles a été réglé par la suppléance »
Il faut souligner que le problème de cumul entre deux fonctions incompatibles, à savoir ministre et Député est déjà réglé par la suppléance. Ainsi, le ministre élu a la possibilité de choisir, soit d’aller siéger, soit de rester au gouvernement et laisser la place à son suppléant. Cela a donc été prévu et réglé. Maintenant pour ce qui est des municipales, je dois noter qu’on peut être ministre et maire. Tout comme on peut être Député et maire. Ces postes ne sont pas incompatibles. A notre époque, il y avait le cumul. Sous le FPI, il y a eu cumul. Donc, ce n’est pas nouveau. Au temps du FPI, il y a même eu des Ministres-Députés qui n’ont jamais siégé à l’Assemblée nationale. Ils ne sont jamais venus siéger. Or, ce problème a été réglé actuellement sous le régime Ouattara qui est au travail par la suppléance. Vous avez vu que les Députés ont été élus avec leurs suppléants. C’est un souci de bonne gouvernance pour éviter le cumul de postes qu’il ne faut pas occulter. C’est une avancée majeure pour éviter de rechercher des quorums à atteindre au parlement avec la défection des Députés retenus au gouvernement sans suppléants. Le gouvernement Ouattara est au travail. C’est ce qui est important.

Gervais Coulibaly, président du CAP-UDD: «Le cumul de postes électifs ne me gêne pas»
Moi, je ne suis pas gêné qu’un ministre se présente aux municipales alors qu’il était candidat aux législatives et qu’il a été élu Député. Le cumul de postes électifs ne me gêne pas. Je serais gêné s’il s’agissait de cumul de postes nominatifs. Si le peuple veut faire d’un de ses enfants son représentant à différents postes électifs, c’est son choix et il faut respecter le choix du peuple qui est souverain. Si c’était au contraire des nominations, à ce moment, j’aurais eu à me plaindre. Tant que c’est le peuple qui place sa confiance en l’un de ses enfants, il ne devrait pas avoir de problèmes. Si les cadres à différents scrutins électoraux sont toujours les mêmes que le parti choisit et que le peuple le vote, c’est que c’est le peuple qui estime que les autres sont des médiocres et que le choix des mêmes par le parti est le meilleur. Là, je reste dans la pure démocratie qui veut que la parole soit au peuple Pourvu que le scrutin soit sincère, libre, juste et transparent. C’est donc une question de cuisine interne. Si on présente toujours les mêmes et qu’on gagne avec eux, il n’y a pas de problèmes. C’est du cumul de postes électifs qui ne sont pas incompatibles les uns des autres. Il n’y a pas non plus de mauvaise gouvernance ou de menace sur la bonne gouvernance. La mauvaise gouvernance, c’est quand tu violes la loi. Ce qui n’est pas le cas ici. Quand tu es ministre, élu Député, tu choisis. L’un excluant l’autre. Mais la loi n’interdit pas à un ministre élu député qui ne laissera son suppléant siéger au Parlement de ne pas se présenter aux municipales. Si on ne veut pas de cumul, il faut alors une loi.

Guipié Charles, Ex-Député FPI: «Les ministres élus maires seront des maires de week-end »
J’avoue que nous avons examiné la question au FPI et nous n’avons pas trouvé de cas de cumul de postes. On ne peut pas encore parler de cumul. Déjà au niveau du parlement, le problème est réglé avec la loi sur la suppléance dont notre parti est le père, le précurseur. Ainsi, ceux des ministres élus, vont choisir soit rester au Gouvernement, soit aller siéger à l’hémicycle. S’ils choisissent le gouvernement, leurs suppléants vont siéger au Parlement. Ainsi, il n’y a pas de cumul de postes déclarés incompatibles par notre constitution. Maintenant pour les municipales, il n’y a pas de dispositions réglementaires rendant incompatibles ce poste avec soit celui de Ministre soit celui de Député. Toutefois, si un ministre est élu maire, il sera un maire de week-end. Or, dans l’esprit de cette fonction, le maire est un manager, un gestionnaire au quotidien qui doit être en place en permanence. C’est là qu’il y aura cumul de postes même si l’incompatibilité à ce niveau n’est pas proclamée de manière réglementaire.

Alain Cocauthrey, Inspecteur du PDCI : « Aucune règle de bonne gouvernance n’est enfreinte avec le cumul de postes électifs »
Des membres du gouvernement ont été candidats aux législatives et ont été élus. A ce niveau, la suppléance est prévue pour éviter le cumul de postes. Ils vont choisir. S’ils restent au gouvernement, ils ne peuvent plus siéger. C’est le suppléant qui va travailler. Ainsi, n’y a-t-il pas de cumul de postes à ce niveau-là. S’il est élu Député et qu’il ne siège pas au parlement, il est simplement ministre. Cela lui laisse la voie libre pour les municipales ou même les conseils régionaux. Ministre par la suite élu Maire, il peut exercer cette fonction qui n’est pas incompatible avec la fonction ministérielle. S’il est ministre élu président du conseil de district ou de région, il ne peut pas exercer cette fonction tant qu’il est au gouvernement. Quand il quittera le gouvernement, il retrouvera alors ce poste. En réalité, le cumul de postes est relatif. Les fonctions de maire et de ministre ne sont pas incompatibles. Il n’y a aucun texte qui interdit d’être ministre et maire. Tout comme être député et maire. Il ne s’agit que de fonctions politiques et le parti qui a une bonne implantation dans une zone grâce à son cadre ministre, ne peut pas dire comme il est ministre et qu’il a été élu député, sa candidature ne sera pas retenue pour les autres scrutins électoraux locaux. Moi, je suis dans le cadre du jeu politique libre. Je ne m’oppose pas au cumul de postes électifs et il n’y a aucune règle de bonne gouvernance qui soit enfreinte à travers un cumul de postes électifs. Des gens qui sont jaloux peuvent dire «mais pourquoi ce sont toujours les mêmes dont le parti parraine la candidature».

Propos recueillis par MTT
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