Le rendez-vous est pris avec les militants du Front populaire ivoirien (FPI) mais aussi avec les partisans de l’ex-chef de l'Etat ivoirien Laurent Gbagbo pour le samedi prochain 21 janvier 2012 à la place Ficgayo de Yopougon pour un meeting marquant la rentrée politique 2012 de ce parti d’opposition. Le secrétaire national du FPI chargé de la sécurité, l’ex-ministre de la Défense Michel Amani N’guessan a animé une conférence de presse hier lundi 16 janvier au siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) sis à Cocody pour rassurer les uns et les autres sur la tenue effective de ce rassemblement. A l’en croire, toutes les dispositions légales ont été prises pour que le meeting se tienne sans heurt. Dans cette veine, il a indiqué avoir rencontré le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko et le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, pour les en informer personnellement. Même si des démarches administratives ont déjà été prises. Il s’est agi pour l’ancien ministre de s’assurer que ce meeting ne sera pas réprimé comme les autres rassemblements organisés ces derniers mois par l’opposition. « Notre armée est complètement désarticulée. C’est grave ce qui se passe dans notre pays. C’est compliqué cette affaire. Cette armée n’a qu’à se mettre loin de notre meeting », a-t-il assené. Selon lui, le ministre Hamed Bakayoko lui a dit « qu’il ne permettra pas que les FRCI soient là le jour du meeting », soulignant qu'avec Alassane Ouattara, l'armée ne peut pas jouir d'une certaine impunité partout. Amani N’guessan a soutenu que le FPI n’a pas besoin d’autorisation pour organiser un rassemblement, notant toutefois que c’est une obligation pour les organisateurs de le faire. Et dans tous les cas, « c’est au nom de la démocratie qu’on a bombardé la Côte d’Ivoire. C’est un pays extrêmement démocratique. On ne peut pas nous opposer d’autorisation préalable mais nous avons l’obligation d’informer », a-t-il dit, faisant allusion à la Constitution. Le conférencier a cependant soulevé ce qui pourrait constituer une difficulté; à savoir la délivrance d’une autorisation pour la tenue du rassemblement à la place Ficgayo. « Le problème de Ficgayo se pose en remplacement à la place de la liberté, notre propriété. Ce serait justice que Ficgayo nous soit cédée. Certainement qu’au-dessus du maire Dr Bertin Yao Yao, il y a quelqu’un qui donne des ordres. En allant voir les ministres de l’Intérieur et de la Défense, je crois que nous l'avons délié. Et délié qu’il est, j’irai lui dire libères-toi », a déclaré M. Amani N’guessan, ajoutant qu’il avait rendez-vous avec le maire de Yopougon, hier lundi à 18 heures pour parler du meeting. Il a même rappelé qu’étant militant du FPI, le maire Bertin Yao Yao a contribué à l’organisation du meeting à hauteur de 200.000 francs CFA, et promis 2.000 chaises et 20 bâches. Par ailleurs, ce ponte du FPI a estimé que l’entrée de ce parti au gouvernement, n’est pas à l’ordre du jour. « Nous avons des priorités à savoir remobiliser les militants, faire revenir les Ivoiriens en exil. Il faut soigner les plaies, l’entrée au gouvernement n’est pas une priorité. Quelle joie pour nous d’entrer au gouvernement quand nous savons que les gens meurent en exil? », s’est-il interrogé. Michel Amani N’guessan s’est dit inquiet par rapport à l’arrivée en Côte d’Ivoire de la secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, hier. « Je suis inquiet. Le pays est en train d’être bradé. Chacun vient voir la part qu’il va prendre. Je ne sais pas combien d’usines cette visite va donner, je n’y crois pas. C’est une part de moi-même qui va partir », a martelé M. Amani N’guessan.
Hervé KPODION
Hervé KPODION