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Société Publié le samedi 21 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Guinée Equatoriale / Générosité agissante en faveur des défavorisés : Le fils de Obiang Nguéma, ‘’Père Noël’’ à Malabo

Les Équato-guinéens l’appellent ‘’Patron’’, il s’appelle exactement Téodoro Obiang Nguéma Mangué et il est le fils de l’actuel président équato-guinéen Téodoro Obiang Nguéma. Il détient également le maroquin ministériel de l’Agriculture, des Eaux et des Forêts. Cela fait plus d’une dizaine d’années qu’il distribue des jouets aux enfants les moins favorisés de son pays. Cette année, nous l’avons suivi dans son périple de ‘’Papa Noël des pauvres’’.

Il est un peu plus de 18 heures quand notre avion atterrit à l’aéroport international de Malabo, en provenance de Paris-Roissy Charles de Gaulle le 22 décembre dernier. Nous arrivions d’un Paris pluvieux et froid pour nous plonger dans un Malabo enveloppé d’une chaleur équatoriale. L’acclimatation s’est faite assez vite car le climat d’Abidjan est proche de celui de l’île de Malabo. Après avoir pris nos quartiers à l’hôtel 3 De Agosto (lisez Hôtel du 3 Août) et un dîner fait de viandes cuites sur des pierres chaudes de volcan, nous décidons de nous offrir aussitôt un Malabo by night.

Quand le Coupé-décalé nous a devancés
Nous nous déportons sur l’avenue Hassan II aux alentours de 22 heures afin de nous rendre dans une discothèque huppée de la capitale équato-guinéenne. Le Candy Club que le personnel nous avait recommandé avait vêtu ses habits de fête. Situé entre la place de la cathédrale et le tribunal de Malabo, cette discothèque offre également une terrasse sur laquelle l’on peut allègrement profiter des douces brises du Golfe de Guinée. A l’intérieur, la sono crache d’assourdissants décibels sous lesquels se trémoussent essentiellement des jeunes filles. Les stars des platines, DJ Arafat et P Square. Au bout d’une heure, nous nous rendons compte que l’endroit est beaucoup plus indiqué pour touristes en quête de douceurs exotiques. Nous quittons le ‘’Candy Club’’ pour une autre discothèque non loin appelée ‘’La Luna’’.

Là, le vigile, Dominique, un jeune Ivoirien exilé en Guinée-Équatoriale depuis quelques années, nous explique que ‘’La Luna’’ avait le même profil que la précédente discothèque que nous venions de quitter. Dominique nous indique que si nous cherchions plutôt une ambiance populaire du type ‘’Rue princesse’’, il fallait nous rendre à Santa Maria. Santa-Maria est un quartier populaire de Malabo. Il est divisé en trois sous-quartiers, le un, le deux, et le trois. C’est à la ‘’Feria’’ de Santa Maria dos (Santa Maria 2) que nous débarquons. Ce n’est pas Yopougon, mais ça y ressemble, le ‘’nouchi’’ dans les rues en moins. Une ‘’Feria’’ est une sorte de regroupement de plusieurs ‘’caseta’’ (mini-maquis) en un seul endroit. Là encore, le Coupé-décalé fait rage. Attablés à l’extérieur, le spectacle offert, laisse imaginer que les Équato-guinéens aiment bien s’amuser surtout en cette période de fin d’année. Quand la tenancière de la ‘’Caseta’’ où nous étions installés apprend que nous étions des Ivoiriens, elle nous fait savoir tout de suite qu’elle aime bien la Côte d’Ivoire et nous demande si nous connaissions bien DJ Arafat.

Elle poussera plus loin même d’ailleurs sa curiosité pour nous demander d’esquisser quelques pas de ‘’Coupé-décalé’’. Rien n’y fit, nous sommes beaucoup trop gauchers des pieds pour honorer ce rythme musical. Cependant, un groupe de jeunes filles a fait une démonstration qui nous a tout simplement arraché des applaudissements bien nourris. ‘’Du Bobaraba’’ au ‘’kuitata’’, elles nous ont fait la preuve que le rythme n’avait pas de frontières. En raison du vol de sept heures que nous avions effectué en ce début de matinée, nous ne pouvions aller jusqu’au bout de la nuit. Il est un peu plus de 03 heures du matin quand nous regagnons notre hôtel dans un Malabo endormi. Le 23 décembre, une chaleur quasi caniculaire nous attend sur la place de la cathédrale à Malabo. Il y est prévu une distribution de 60.000 unités de jouets aux enfants les moins favorisés de la capitale du pays du ‘’Céiba’’ (baobab en Fang).

Depuis dix ans, en Guinée Équatoriale, le ‘’Père Noël’’ s’appelle Téodoro Obiang Nguéma Mangué
Aux premières heures de la matinée, les enfants les moins favorisés de Malabo ont investi la place de la cathédrale. Comme depuis plus de dix ans, à cette même période de l’année, les ‘’ninos’’ du pays tout entier reçoivent des jouets des mains de Téodoro Obiang Nguéma Mangué, ministre de l’Agriculture et des Forêts, et aussi fils du président Téodoro Obiang Nguéma.

Sur la place de la cathédrale, la chaleur est caniculaire malgré les quelques brises marines venues des berges du golfe de Guinée qui jouxte cette place. Mais cela ne suffira pas pour décourager les enfants qui attendent de recevoir les jouets qui feront leur bonheur. Un peu après-midi, le ‘’papa noël’’ des enfants de Guinée-Equatoriale arrive, le pas assuré. Autour de Téodoro Obiang Nguéma, bénévoles et organisateurs s’affairent fiévreusement. «Le ministre n’aime pas que les choses traînent, surtout qu’il fait vraiment chaud. Il ne faut pas faire attendre les enfants davantage», nous confie un bénévole à qui nous demandons les raisons de cette agitation subite. Sans discours ou tout autre forme de cérémonie, le ‘’patron Nguéma Obiang’’ ouvre la séance de distribution. A ses côtés, des bénévoles, parlementaires, cadres de l’administration, et responsables de la jeunesse équato-guinéenne font et jouent les auxiliaires du ‘’Père Noël’’. Tout le monde met la main à la pâte, même la sœur cadette du ministre s’est fondue au milieu des bénévoles. «C’est la onzième édition cette année que le ministre offre des jouets aux enfants les moins favorisés du pays.

Il n’y a d’ailleurs pas de critère de sélection, tous les enfants sont invités par voie de presse à se présenter en un lieu donné, et tous ceux qui se sont présentés reçoivent des cadeaux. Il est bon de reconnaître que le ministre Nguéma Obiang ne lésine pas sur les moyens pour les enfants de son pays. Il est notre espoir, c’est d’ailleurs notre président d’honneur», a tenu à nous préciser Fidel Edu, président de la section Malabo de la jeunesse du Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE) du président Téodoro Obiang Nguéma. Plus loin, une bénévole, Micha Ramatou Guere, nous indique que «la jeunesse de Malabo et celle de tout le pays en général, a conscience qu’il y a une partie des Équato-guinéens qui est sur le bas côté, mais ce n’est une raison pour l’y laisser. Voilà pourquoi, au nom de notre engagement citoyen, nous sommes aux côtés du ministre dans cet acte de cœur qui est incommensurable».

De midi à 17 heures, le ‘’patron Nguéma Obiang’’, c’est comme ça que les jeunes de Guinée Équatoriale appellent leur président d’honneur, a lui-même distribué les jouets aux ‘’chico’’ et ‘’chica’’ de Malabo. Après la place de la cathédrale, c’est à l’aile pédiatrique et à la maternité de l’hôpital de la capitale insulaire de Guinée Équatoriale que nous nous retrouvons pour la suite de la distribution de jouets. Il est arrivé qu’au détour d’un couloir, le ministre équato-guinéen de l’Agriculture et des Forêts se fasse happer par des parents d’enfants hospitalisés. Tantôt pour lui exprimer de la reconnaissance, tantôt pour lui exposer des cas nécessitant plus de moyens. C’est aux alentours de 23 heures que la séance de distribution à l’hôpital de Malabo prend fin. Épuisés par cette journée marathon, nous regagnons notre hôtel, heureux d’avoir une nuit de repos.

Le lendemain 24 décembre, c’est au tour des enfants de la ville de Bata de recevoir leurs jouets. Nous quittons l’aéroport international de Malabo par un vol spécial un peu après 11 heures. Au bout de 40 minutes de vol, nous atterrissons dans la seconde ville de Guinée Équatoriale située sur la partie continentale du Pays. C’est au Plazza hôtel que nous posons nos valises avant de rejoindre la place désignée pour la cérémonie de distribution de jouets. Comme à Malabo, après la distribution aux enfants bien portants, ce fut le tour de ceux de l’hôpital et en plus ceux de l’orphelinat de Bata. Il est 23 heures, quand nous regagnons notre avion spécial qui nous attend sur le tarmac de l’aéroport international de Bata. Malgré quelques turbulences durant le vol et des frayeurs, nous atteignons Malabo sur l’île de Bioko, saint et sauf. Nous revoilà à Malabo, mais la ville semble endormie en ce réveillon de Noël, les taxis et véhicules personnels sont rares dans la cité. Renseignements pris, notre chauffeur nous informe que la circulation est interdite aux voitures les veilles et jours de fête.

En Guinée Equatoriale, les voitures ne circulent pas les veilles et jours de fête
Sans autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur, tout véhicule pris en flagrant délit de circulation les veilles et jours de fêtes, dans tout le pays est immobilisé, et le conducteur est lourdement verbalisé. En effet, il y a quelques années, le président de la République de Guinée Équatoriale ayant constaté une recrudescence des accidents de la circulation pendant les fêtes de fin d’année et celle de l’indépendance, a décidé par décret, d’interdire toute circulation lors des fêtes. Seuls quelques privilégiés obtiennent des dérogations.

Aux dires des Équato-guinéens eux-mêmes, Téodoro Obiang Nguéma a pris cette décision en raison des excès de ses concitoyens à l’occasion des fêtes de fin d’année. Et depuis lors, le 24 décembre, de minuit au 25 décembre à minuit, en dehors de quelques privilégiés, personne n’est autorisé à circuler en voiture sur les routes de Guinée Équatoriale. Il en est de même pour la nuit du 31 décembre au 1er janvier à minuit. Heureusement pour nous, notre véhicule portait la fameuse autorisation qui nous permettait de pouvoir nous mouvoir dans la capitale. Première escale, Atépa, le quartier qui abrite le Nuevo Estadio de Malabo (nouveau stade de Malabo) ; notre guide nous invite à réveillonner dans sa famille. Après le repas, c’est en face de l’hôtel Bahia 2 que nous nous retrouvons. Là, un maquis dirigé par une jeune femme d’origine camerounaise nous reçoit. Son réceptif a la réputation des lieux chauds de Douala et d’Abidjan également. Nous y avons passé un agréable et festif moment, sa réputation n’était donc pas usurpée.

Le lendemain, pour le déjeuner de Noël, nos envies de gibier seront satisfaites au quartier San-paka. Dans ce quartier périphérique de Malabo, il y a possibilité de déguster toutes sortes de mets à base de la faune équatoriale. Crocodile, varan, antilope, agouti, python, tortue, vipère, pangolin, hérisson… enfin, tout y passe sauf le gorille. Pour le dîner, c’est le restaurant ‘’l’Entrecôte’’ de l’hôtel 3 De Agosto qui nous offre le couvert. Nous y verrons le gratin des hommes forts de Malabo dont Tapé Mambo Lucien. Cet ivoirien y semble désormais installé, il roule d’ailleurs en véhicule de service de Guinée Équatoriale. Nous avons pris langue avec lui, et l’homme nous a indiqué qu’il organisait pour la fin du mois de mars, un forum international de la société civile sur le changement climatique à Malabo. Pour la bringue du soir, c’est le ‘’Maccumba discoteca’’, dans ses habits de lumières et de fumigènes, qui nous a accueillis. Sur l’immense piste de danse, a déferlé une nuée de jeunes filles, on aurait cru que des sirènes étaient sorties du Golfe de Guinée pour goûter aux joies terrestres avec les jeunes insulaires de Malabo. Dans des chaloupées à gauche, chaloupées à droite, nous avions oublié que nous étions dotés de deux pieds gauches. Aux premières douces caresses matinales du soleil, elles s’étaient évaporées…

Jean-Paul Oro, envoyé spécial à Malabo
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