« Je préfère l’injustice au désordre », aimait à répéter le président Félix Houphouët-Boigny. Le fondateur de la Côte d’Ivoire, riche de sa longue expérience politique, savait de quoi il parlait. Car si l’injustice peut être réparée à tout moment, ce n’est pas le cas du désordre. Et dans le jeu politique, le désordre ne profite qu’à l’opposition. Le FPI le sait. C’est pourquoi, ses dirigeants ne feront rien pour aider le pouvoir en place à créer les conditions d’une vie sociopolitique civilisée et apaisée. Le meeting du FPI avait un seul objectif : discréditer le gouvernement du président Alassane Ouattara. Les partisans de Laurent Gbagbo savent, avec le travail remarquable accompli par le chef de l’Etat et son équipe en si peu de temps, qu’ils n’ont pas intérêt à ce que la Côte d’Ivoire revienne définitivement à la normalité. Avec peu de moyens, le président Ouattara a réalisé des miracles en 2011. L’an 2012, avec la réalisation du point d’achèvement du programme PPTE et l’annonce de l’arrivée de nombreux bailleurs de fonds, s’annonce comme l’année de tous les espoirs. On parle de taux croissance à deux chiffres et de création de milliers d’emplois pour les femmes et surtout les jeunes. Connaissant la rigueur et l’intégrité du président de la République, le FPI a conscience que les populations de Côte d’Ivoire sauront très vite faire la comparaison entre sa gestion des dix dernières années et les quelques mois de gouvernance de l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international. Alassane Dramane Ouattara, en seulement quelques semaines passées au pouvoir, est en train d’effacer les traces de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, les Ivoiriens dans leur grande majorité sont en train de s’habituer à vivre sans Laurent Gbagbo. Une chose que le Front populaire ivoirien ne peut supporter. Pour donc arrêter cette belle lancée, il faut semer la chient-lit. Histoire d’empêcher non seulement le gouvernement Ouattara de dérouler son ambitieux programme de gouvernement qu’il s’est engagé à réaliser pour le bonheur des Ivoiriens. Mais surtout de faire fuir les bailleurs de fonds qui ont décidé d’investir en Côte d’Ivoire. Comme Laurent Gbagbo lui-même le disait : « L’argent n’aime pas le bruit ». Le meeting de Yopougon samedi dernier n’était qu’un prétexte. Le dessein inavoué du FPI en l’organisant, était de tenter quelque chose pour gêner le pouvoir en place. C’est la raison pour laquelle les propos malheureux prononcés par le président par intérim de la Jeunesse du FPI l’ont été au moment où le meeting tirait à sa fin. Le FPI ne pouvait pas se satisfaire d’un meeting au terme duquel ses militants et sympathisants retournaient tranquillement chez eux. Il fallait provoquer un incident pour faire croire au monde entier que la Côte d’Ivoire ploie sous le poids d’un régime dictatorial où les partisans de Ouattara font la pluie et le beau temps. Le FPI qui rit sous cape aujourd’hui, après avoir jeté en pâture ses partisans, ne s’arrêtera pas là. Comme Chronos qui dévore ses propres enfants, le parti maitre dans l’art de la manipulation, trouvera d’autres occasions pour sacrifier certains de ses militants. Rien que pour faire croire à la communauté internationale qu’il n’y ni sécurité ni démocratie en Côte d’Ivoire. Après ce qui est arrivé à Yopougon, le pouvoir est donc averti. C’est à lui d’en tirer les leçons pour ne plus se laisser surprendre.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly