Le secrétaire national du Front populaire ivoirien (FPI) chargé de la sécurité, Michel Amani N’guessan, par ailleurs président du comité d’organisation du meeting de samedi à la place Ficgayo de Yopougon, a animé une conférence de presse hier dimanche 22 janvier 2012 au siège du CNRD à Cocody pour dénoncer et expliquer leur mésaventure. Il a clairement accusé le pouvoir d’Alassane Ouattara d’avoir orchestré cette attaque contre les militants du FPI. « Il y a une volonté du pouvoir de casser du FPI et d’éteindre notre voix. Les acteurs ont un peu changé parce qu’en 1990, c’était le phénomène des loubards, en 2012, on nous parle de la réserve militaire pour tuer toute contestation de l’opposition », a déclaré Amani N’guessan, notant que les réservistes ne sont que des supplétifs de l’ex-rébellion qui ne pourront pas intégrer les Forces républicaines (FRCI). Ceux-là, à l’en croire, sont utilisé pour réprimer l’opposition. « Les parrains de M. Ouattara l’accompagnent dans une dictature. Il faut mettre fin à cela sinon il sera tard. Nous maintenons la transition pacifique à la démocratie. Nous triompherons de la dictature naissante de M. Ouattara. Nous restons confiants, l’époque des loubards est passée et cette époque des vandales professionnalisés passera », a martelé l’ex-ministre de la Défense. A l’entendre, tout a été mis en œuvre pour perturber le meeting de rentrée politique du FPI, dont il était l’organisateur. Il s’est posé des questions notamment sur la qualité du dispositif de sécurité déployé autour de la place Ficgayo. « La volonté du pouvoir était de mettre un dispositif perméable pour favoriser l’attaque. Les enquêtes n’aboutiront jamais dans cette complicité avérée. Justice ne sera pas faite parce que celui qui juge est le commanditaire. Le mal est profond, il faut l’éradiquer et le plus tôt sera le mieux », s’est convaincu le conférencier, qui a tiré la sonnette d’alarme. « Attention ! Les loubards sont de retour et ils sont bien entrainés. C’est grave et intolérable. Cette situation est inacceptable. M. Ouattara n’a pas le triomphe modeste, cela est répugnant et empêche la grâce populaire sur lui », a-t-il poursuivi, ajoutant que le régime d’Abidjan est à la « recherche d’une légitimité ». Amani N’guessan a fait un bilan partiel des événements de samedi, notant la mort d’Innocent Apiéni, un militant du FPI, 68 blessés dont 7 cas graves. 4.000 chaises et les bâches installées sur le site ont été détruites ou volées, de même que les appareils de sonorisation. « D’autres décès sont annoncés mais nous n’avons pas de confirmation. On note également un enlèvement à la Sicogi », a-t-il révélé.
Hervé KPODION
Hervé KPODION
