Le meeting de rentrée politique du Fpi, samedi, à la Place Ficgayo de Yopougon, a viré à l’affrontement entre les pro-Gbagbo opposants et des présumés militant du Rassemblement des républicains.
Samedi, 21 janvier 2011, avant 9h. Les militants du Front populaire ivoirien (Fpi) prennent d’assaut la Place Ficgayo de Yopougon pour un meeting de rentrée politique. À 10h, l’ambiance est à son comble avec des militants visiblement heureux.. Ils chantent et dansent au son de musiques, notamment sur les airs du fameux “Y’a rien en face’’ : la chanson-vedette de la campagne électorale du candidat Laurent Gbagbo. De temps en temps, ils scandent des ‘’Libérez Gbagbo!‘’, ‘’Respectez le pouvoir de Gbagbo !‘’ ou encore ‘’Respectez la puissance de Gbagbo !‘’. Vers 11h, des badauds se sont attroupés aux abords du lieu du meeting. Les forces de l’ordre et de sécurité sont peu à peu débordées. Parce que, les badauds appréciant très mal les refrains scandés par les militants du Fpi s’agitent. Ils commencent même à attaquer les militants par des jets de pierres. Et ce, depuis l’artère principale où ils se trouvent. La riposte des jeunes du Fpi ne se fait pas attendre. Dans les échanges de pierres, les vitres de plusieurs véhicules stationnés non loin volent en éclats. Il faudra l’intervention des soldats onusiens pour ramener l’ordre. La police onusienne utilise alors du gaz lacrymogène pour disperser les intrus. Ces palabres auront duré une dizaine de minutes. Il est presque midi, les responsables du parti, à savoir, le président intérimaire Miaka Ouretto et les autres membres de la direction, Laurent Akoun, Marie-Odette Lorougnon, Michel Amani N’Guessan (président du comité d’organisation de la rencontre, ndlr), Alphonse Douati… sont arrivés.
Justin Koua : « camarades,
libérez notre pays »
La série des allocutions débute avec celle du fédéral de Yopougon Banco II, Lazare Zaba Zadi. « Le président Laurent Gbagbo reviendra dans toute sa gloire. (…). Nous irons jusqu’au bout avec lui », clame-t-il. Il fait entonner des “libérez Gbagbo’’ par la foule. Après lui, Miaka Ouretto galvanise les troupes : « malgré les conditions difficiles, il nous faut avancer… ». A peine a-t-il entamé son propos que les jets de pierres reprennent. Toute chose qui interrompt le président du Fpi dans son élan. C’est à ce moment précis qu’on entend Justin Koua, secrétaire national de la JFpi, lancer un mot d’ordre : « camarades, libérez notre pays. Allons-y attaquer. Tout le monde... ! ». Les jeunes ‘’frontistes‘’ chargent à leur tour. Dans la foulée, Miaka Ouretto reprend la parole, d’une voix chevrotante : «est-ce qu’on peut changer l’âme de Yopougon? Non ! » Il ne s’arrêtera pas là. « Camarades, poursuit-il, nous devons nous souvenir qu’il y a eu un acharnement sur Yopougon parce que l’on a considéré que c’était le bastion de Laurent Gbagbo. Il fallait enlever à cette commune son âme, sa vie pour Laurent Gbagbo. Ont-ils réussi? Peuvent-ils réussir? Non! C’est cela la vérité. Yopougon demeure Yopougon. Vous êtes-là en masse. Malgré les difficultés, vous êtes venus de partout ; malgré la violence, nous sommes venus ce matin…». Nouvelle interruption musclée du discours. Un blessé grave est transporté. Mais Miaka Oureto peut continuer. Il critique vertement le pouvoir : « en Côte d’Ivoire, le pays marche sur la tête; les valeurs humaines et la démocratie ont foutu le camp. Oui, nous ne sommes plus en démocratie. C’est une véritable tyrannie…». Une fois les membres de la direction évacués, c’est à une véritable “Intifada‘’ (guerre aux pierres) qu’on assiste après. Les pierres fusent de partout. Des manifestants hostiles au meeting saccagent et incendient tout sur leur passage. Bilan, selon le Fpi : 68 blessés, 1 mort et d’importants dégâts matériels.
Anne-Marie Eba
Samedi, 21 janvier 2011, avant 9h. Les militants du Front populaire ivoirien (Fpi) prennent d’assaut la Place Ficgayo de Yopougon pour un meeting de rentrée politique. À 10h, l’ambiance est à son comble avec des militants visiblement heureux.. Ils chantent et dansent au son de musiques, notamment sur les airs du fameux “Y’a rien en face’’ : la chanson-vedette de la campagne électorale du candidat Laurent Gbagbo. De temps en temps, ils scandent des ‘’Libérez Gbagbo!‘’, ‘’Respectez le pouvoir de Gbagbo !‘’ ou encore ‘’Respectez la puissance de Gbagbo !‘’. Vers 11h, des badauds se sont attroupés aux abords du lieu du meeting. Les forces de l’ordre et de sécurité sont peu à peu débordées. Parce que, les badauds appréciant très mal les refrains scandés par les militants du Fpi s’agitent. Ils commencent même à attaquer les militants par des jets de pierres. Et ce, depuis l’artère principale où ils se trouvent. La riposte des jeunes du Fpi ne se fait pas attendre. Dans les échanges de pierres, les vitres de plusieurs véhicules stationnés non loin volent en éclats. Il faudra l’intervention des soldats onusiens pour ramener l’ordre. La police onusienne utilise alors du gaz lacrymogène pour disperser les intrus. Ces palabres auront duré une dizaine de minutes. Il est presque midi, les responsables du parti, à savoir, le président intérimaire Miaka Ouretto et les autres membres de la direction, Laurent Akoun, Marie-Odette Lorougnon, Michel Amani N’Guessan (président du comité d’organisation de la rencontre, ndlr), Alphonse Douati… sont arrivés.
Justin Koua : « camarades,
libérez notre pays »
La série des allocutions débute avec celle du fédéral de Yopougon Banco II, Lazare Zaba Zadi. « Le président Laurent Gbagbo reviendra dans toute sa gloire. (…). Nous irons jusqu’au bout avec lui », clame-t-il. Il fait entonner des “libérez Gbagbo’’ par la foule. Après lui, Miaka Ouretto galvanise les troupes : « malgré les conditions difficiles, il nous faut avancer… ». A peine a-t-il entamé son propos que les jets de pierres reprennent. Toute chose qui interrompt le président du Fpi dans son élan. C’est à ce moment précis qu’on entend Justin Koua, secrétaire national de la JFpi, lancer un mot d’ordre : « camarades, libérez notre pays. Allons-y attaquer. Tout le monde... ! ». Les jeunes ‘’frontistes‘’ chargent à leur tour. Dans la foulée, Miaka Ouretto reprend la parole, d’une voix chevrotante : «est-ce qu’on peut changer l’âme de Yopougon? Non ! » Il ne s’arrêtera pas là. « Camarades, poursuit-il, nous devons nous souvenir qu’il y a eu un acharnement sur Yopougon parce que l’on a considéré que c’était le bastion de Laurent Gbagbo. Il fallait enlever à cette commune son âme, sa vie pour Laurent Gbagbo. Ont-ils réussi? Peuvent-ils réussir? Non! C’est cela la vérité. Yopougon demeure Yopougon. Vous êtes-là en masse. Malgré les difficultés, vous êtes venus de partout ; malgré la violence, nous sommes venus ce matin…». Nouvelle interruption musclée du discours. Un blessé grave est transporté. Mais Miaka Oureto peut continuer. Il critique vertement le pouvoir : « en Côte d’Ivoire, le pays marche sur la tête; les valeurs humaines et la démocratie ont foutu le camp. Oui, nous ne sommes plus en démocratie. C’est une véritable tyrannie…». Une fois les membres de la direction évacués, c’est à une véritable “Intifada‘’ (guerre aux pierres) qu’on assiste après. Les pierres fusent de partout. Des manifestants hostiles au meeting saccagent et incendient tout sur leur passage. Bilan, selon le Fpi : 68 blessés, 1 mort et d’importants dégâts matériels.
Anne-Marie Eba