Annoncé comme le meeting de tous les défis par ses organisateurs, la rencontre du front populaire ivoirien (FPI) qui devait se tenir samedi 21 janvier dernier, à la place Figayo dans la commune de Yopougon, n’a pas eu lieu. Et ça ne surprend guère, eu égard au bras de fer qu’il y a eu entre le FPI et les autorités étatiques à propos de l’événement. Seulement, les auteurs de cet énième trouble sont autres. Les faits donc : les installations sont terminées, la rencontre va bientôt commencer mais des échauffourées autour de la place Figayo attirent l’attention de tous. La police commise à la sécurité réussit à calmer les esprits. Le modérateur ouvre son microphone et donne les couleurs du meeting. Soudain, le mercure monte à nouveau. Il s’agit alors d’une protestation des jeunes proches du pouvoir, qui veulent coûte que coûte empêcher la tenue de la rencontre, en glissant parfois des bouts de phrase : «c’est nous qui sommes au pouvoir maintenant ; allez-y faire votre meeting à la Haye. » Il s’ensuit un échange de projectiles que les policiers armés uniquement de matraques et de boucliers n’arrivent pas à maîtriser, malgré leurs envies de bien faire le devoir qui est le leur. Le cafouillage s’enfle et dégénère dangereusement. Les jeunes proches du pouvoir, décidés à faire obstacles à la tenue de la rencontre, se multiplient chaque minute et finissent par pourchasser les convives du jour, mettant ainsi brusquement fin à la rencontre qui débutait à peine. L’arrivée assez tardive des forces onusiennes n’empêche pas la destruction et surtout le vol massif des chaises et bâches installées à l’occasion du meeting. Que du gâchis pour les propriétaires de ces matériels. Est-il besoin de rappeler que le bâillonnement de la liberté d’expression n’est pas le premier. Dans la zone sud de la ville d » Abidjan, les meeting du FPI , leader de l’opposition en Côte-d’Ivoire avait été réprimés sévèrement par les forces régulières notamment les FRCI. Cette fois-ci se sont les civils qui sont entrés en jeu. A y voir de près, li y a eu simplement un remplacement de joueurs dans la même équipe. Et cela est inquiétant pour la suite.
Gooh JB (stg)
Gooh JB (stg)