Le samedi dernier 21 janvier 2012, à la place Ficgayo: meeting du Front populaire ivoirien. Les choses tournent court. Des partisans du président Ouattara, hostiles à la tenue de la manifestation, s'attaquent aux participants en leur lançant des pierres. Le meeting interrompu, le bilan est triste: plusieurs blessés, mort d'homme; véhicules cassés; commerces pillés. Mais que retenir de cette manifestation empêchée ?
Le pouvoir en place aura certainement fais preuve de bonne foi, en autorisant la première manifestation de la direction du Fpi, après l'arrestation et le transfèrement de Laurent Gbagbo, ex-chef d'Etat ivoirien. Malheureusement, à travers leurs agissements, ceux qu'on pourrait considérer comme des fanatiques ou des partisans du président Alassane Ouattara, ont fait porter au pouvoir en place le chapeau des grabuges de l'espace Ficgayo, le samedi dernier. Il circulait sur les lèvres des militants du Fpi, ce jour-là, que c'est une machination du pouvoir Ouattara qui, le jour, a donné son accord et aurait préparé, la nuit, l'empêchement de ce meeting. Si les propos de ces militants ne sont pas à prendre au sérieux et que le régime Ouattara n'y serait pour rien, il est toutefois répandu, hélas, dans l'opinion nationale et internationale que ce sont les pro-Ouattara qui ont provoqué puis agressé les pro-Gbagbo, venus d'ailleurs très nombreux à ce meeting. Forcément, ces informations qui, en un clin d’œil, ont fait le tour du monde ne sont pas de nature à donner une bonne image au pouvoir Ouattara, critiqué dans bien de milieux comme un régime qui refuserait à l'opposition le droit de s'exprimer et de manifester.
Gel de la démocratie
Or avant ce meeting, le pouvoir et l'opposition se sont compris et se sont entendus sur le minimum qui est que ce rassemblement devait avoir lieu, avec à la clé quelques garanties, principalement sur le plan sécuritaire. Visiblement, chaque partie avait à cœur de jouer le rôle qui est le sien dans une démocratie normale et ce dans le respect des uns envers les autres. D'un côté les autorités ivoiriennes, en permettant ce rassemblement, entendaient faire comprendre à tous qu'elles prônent la démocratie et rejeter l'étiquette d'un régime dictatorial que tente de lui coller l'opposition. Mieux, elles semblaient disposées à accepter les critiques. Et de l'autre, une opposition qui a, d'une part, pour ambition de se battre pour la libération de ces cadres et de son inspirateur détenu à la Cpi et d'autre part, la reconquête du pouvoir d'Etat, tout en critiquant les actes et les actions du gouvernement.
Espoir déçu
Ainsi beaucoup d'Ivoiriens, ceux qui habitent ce pays et même l'opinion internationale avaient réellement espéré que ce meeting ouvrirait, en Côte d'Ivoire, une ère nouvelle après les moments extrêmement difficiles et douloureux que ce pays a connus. Ce coche a été manqué. Malheureusement. Une situation qui, du coup, crispe la vie politique en Côte d'Ivoire et gèle gravement le jeu démocratique dont la libre expression et la liberté de manifester en sont les baromètres. En fait, la bagarre du samedi dernier a démontré aux yeux de tous que la Côte d'Ivoire n'est pas encore sortie de la spirale de la violence qui était, ces derniers mois, dans un état plutôt latent et qu'à tout moment les choses, pour la moindre étincelle, peuvent exploser, parce que l'on continue d'entretenir la haine et la rancœur. Devrions-nous comprendre qu'il y a dans ce pays, des gens qui n'ont rien compris de la politique étant donné que leurs différents leaders ne leur ont rien enseigné dans ce sens ? Devrait-on imaginer aisément que l'on est dans une nation où on a du mal à pardonner et à demander pardon et que la réconciliation apparaît comme un vain mot...à la mode ? Il y a encore du chemin à faire! Sûrement. Inévitablement !
A. BOUABRE
Le pouvoir en place aura certainement fais preuve de bonne foi, en autorisant la première manifestation de la direction du Fpi, après l'arrestation et le transfèrement de Laurent Gbagbo, ex-chef d'Etat ivoirien. Malheureusement, à travers leurs agissements, ceux qu'on pourrait considérer comme des fanatiques ou des partisans du président Alassane Ouattara, ont fait porter au pouvoir en place le chapeau des grabuges de l'espace Ficgayo, le samedi dernier. Il circulait sur les lèvres des militants du Fpi, ce jour-là, que c'est une machination du pouvoir Ouattara qui, le jour, a donné son accord et aurait préparé, la nuit, l'empêchement de ce meeting. Si les propos de ces militants ne sont pas à prendre au sérieux et que le régime Ouattara n'y serait pour rien, il est toutefois répandu, hélas, dans l'opinion nationale et internationale que ce sont les pro-Ouattara qui ont provoqué puis agressé les pro-Gbagbo, venus d'ailleurs très nombreux à ce meeting. Forcément, ces informations qui, en un clin d’œil, ont fait le tour du monde ne sont pas de nature à donner une bonne image au pouvoir Ouattara, critiqué dans bien de milieux comme un régime qui refuserait à l'opposition le droit de s'exprimer et de manifester.
Gel de la démocratie
Or avant ce meeting, le pouvoir et l'opposition se sont compris et se sont entendus sur le minimum qui est que ce rassemblement devait avoir lieu, avec à la clé quelques garanties, principalement sur le plan sécuritaire. Visiblement, chaque partie avait à cœur de jouer le rôle qui est le sien dans une démocratie normale et ce dans le respect des uns envers les autres. D'un côté les autorités ivoiriennes, en permettant ce rassemblement, entendaient faire comprendre à tous qu'elles prônent la démocratie et rejeter l'étiquette d'un régime dictatorial que tente de lui coller l'opposition. Mieux, elles semblaient disposées à accepter les critiques. Et de l'autre, une opposition qui a, d'une part, pour ambition de se battre pour la libération de ces cadres et de son inspirateur détenu à la Cpi et d'autre part, la reconquête du pouvoir d'Etat, tout en critiquant les actes et les actions du gouvernement.
Espoir déçu
Ainsi beaucoup d'Ivoiriens, ceux qui habitent ce pays et même l'opinion internationale avaient réellement espéré que ce meeting ouvrirait, en Côte d'Ivoire, une ère nouvelle après les moments extrêmement difficiles et douloureux que ce pays a connus. Ce coche a été manqué. Malheureusement. Une situation qui, du coup, crispe la vie politique en Côte d'Ivoire et gèle gravement le jeu démocratique dont la libre expression et la liberté de manifester en sont les baromètres. En fait, la bagarre du samedi dernier a démontré aux yeux de tous que la Côte d'Ivoire n'est pas encore sortie de la spirale de la violence qui était, ces derniers mois, dans un état plutôt latent et qu'à tout moment les choses, pour la moindre étincelle, peuvent exploser, parce que l'on continue d'entretenir la haine et la rancœur. Devrions-nous comprendre qu'il y a dans ce pays, des gens qui n'ont rien compris de la politique étant donné que leurs différents leaders ne leur ont rien enseigné dans ce sens ? Devrait-on imaginer aisément que l'on est dans une nation où on a du mal à pardonner et à demander pardon et que la réconciliation apparaît comme un vain mot...à la mode ? Il y a encore du chemin à faire! Sûrement. Inévitablement !
A. BOUABRE