Les élections municipales ne sont pas la priorité du Fpi. Les incidents de Yopougon ont conforté de nombreux cadres dans cette conviction que beaucoup reste à faire pour arriver à un environnement bien sécurisé et où l’expression démocratique serait aisée. Il n’est pas aujourd’hui question pour le Fpi de participer à un quelconque gouvernement ni même à une élection. En témoigne la sortie d’Amani N’guessan à la conférence de presse qui avait précédé le meeting de la place Ficgayo : « Entrer au gouvernement n’est pas une priorité pour nous (…) parce qu’il faut d’abord remobiliser nos militants, libérer tous les prisonniers et obtenir le retour de tous les exilés. Nous allons au gouvernement pour faire quoi ? Parce que, en réalité, on collabore pour être heureux. Si nous y allons, quels sont le plaisir et la joie avec lesquels nous aurons à travailler ? Les municipales, ce n’est pas du tout notre priorité ». Le risque auquel s’exposent les autorités actuelles en ne parvenant pas à associer le Fpi, parti phare de l’opposition, à la gestion de la chose publique, est de passer pour peu démocratique aux yeux de la communauté internationale. C’est une situation dont Alassane Ouattara et son gouvernement pourraient se passer : d’avoir à gérer des pressions internationales. La vague d’indignations que les incidents de Yopougon ont suscité témoigne éloquemment de l’attachement des partenaires extérieurs à une véritable vie démocratique.
K.C.
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