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Politique Publié le vendredi 27 janvier 2012 | Le Democrate

Politique nationale : Pourquoi le Fpi ne peut se départir de la violence

© Le Democrate
Crimes commis pendant la période post-électorale : Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo à Abidjan
Le Procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo (L) et le président par intérim du Fpi, Miaka Oureto
Le meeting de rentrée politique du Fpi terminé dans la violence le samedi 21 janvier dernier, continue de susciter divers commentaires de la part d’analystes politiques et personnes s’intéressant à la vie politique nationale. La violence semble, sans aucune prétention être liée à la marche politique de ce parti.

Encore une fois, il y a eu mort d’homme. Un jeune militant du Front populaire ivoirien a été tué le samedi 21 janvier dernier lors du meeting de rentrée politique de ce parti politique à Yopougon. C’est déplorable qu’une personne succombe de nos jours dans une manifestation politique, au moment où l’on parle de plus en plus de réconciliation. Cet acte est à condamner et les responsables du crime du jeune Innocent Brou Appiény, doivent répondre de leurs actes. C’est cela tout le sens de la démocratie et de la liberté d’expression. Cependant, il convient de situer la responsabilité du Fpi qui a de tout temps opté pour les solutions extrêmes. Que visait la tenue de ce meeting dans la commune qui a le plus souffert de la crise postélectorale ? Provoquer le pouvoir ? Narguer les populations de Yopougon ? Créer la chienlit afin d’accabler le régime de Ouattara ? En tout cas, la réponse à ces questions réside dans les troubles que la commune de Yopougon a encore connus le week-end dernier. Selon certaines indiscrétions, bien que ce meeting n’ait pas pu aller à son terme, les organisateurs estimeraient avoir quand même atteint leurs objectifs. Lesquels, il faut le dire, sont notamment d’avoir mis en difficulté, le pouvoir actuel en contribuant à ternir son image aux yeux de la communauté internationale. Surtout que ces actes se sont produits seulement deux jours après le départ du Secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton séjour en terre ivoirienne. D’ailleurs, le fait que le pouvoir actuel soit l’objet de tirs groupés de la part des organisations ivoiriennes de Droits de l’Homme, témoigne, bien en faveur de nos convictions. Le Fpi est donc dans sa logique habituelle de frapper en cachette le voisin et venir pleurer à gorge déployée sur la place publique. Ce parti aime bien se nourrir du sang, de la sueur et des larmes de ses militants. La chose ne date pas d’aujourd’hui. Jamais au monde un parti socialiste n’a causé autant de morts et de dégâts que le Front populaire ivoirien.

La violence du Fpi de 1990 à 2000

Bus saccagés, immeubles incendiés, écoles détruites, étudiants blessés, injures publiques aux autorités politiques et administratives, manipulations d’élèves, instrumentalisation de la jeunesse, sont autant de faits opposables au Fpi de Laurent Gbagbo depuis la fin des années 80 jusqu’en avril 2011. C’est le Fpi qui, pour la première fois, a fait mettre dans la bouche d’enfants innocents, dès fin 89, début 90, cette méchante phrase «Houphouët voleur… Houphouët voleur ». Pis, le boycott actif de 1995, les nombreuses grèves, les revendications politiques aux relents sécessionnistes entre 1990 et 1995, les marches intempestives et autres sit-in, ont été au cœur de l’histoire politique du Fpi durant ces vingt dernières années. La conquête du pouvoir politique par ce parti ne s’est jamais départie du sang, de la sueur et des larmes des Ivoiriens. C’est une triste et douloureuse histoire jalonnée de violences verbales et physiques, qui ont accompagné le parti de l’ex président de la République, Laurent Gbagbo sur le difficile chemin de la démocratie. Comme une marque d’atavisme, la violence reste attachée de façon intrinsèque au Front populaire ivoirien. Le 17 juin 1991, Thierry Zébié, un jeune étudiant de 24 ans, inscrit à la faculté de Sciences et techniques de l’université d’Abidjan, a été sauvagement tué par des partisans du Front populaire ivoirien. Depuis, le spectre de cet innocent massacré dans la douleur, n’a jamais cessé de planer sur l’université d’Abidjan. Les machettes et autres armes automatiques qui ont fait leur apparition sur les campus universitaires sous le règne du roi ‘’Zady Gbapè Grégoire’’ alias Charles Blé Goudé, fer de lance de la jeunesse extrémiste du Fpi, est la preuve que ce parti ne se retrouve que dans la violence qui a atteint sa vitesse de croisière ces dix dernières années. Lorsque le Front populaire ivoirien accédait au pouvoir d’Etat. Que d’invectives et de morts !

Le Fpi, le glaive et la mort

19 septembre 2002. Lorsque la crise éclate dans la nuit, Laurent Gbagbo est en visite en Italie. Surprises par une attaque frontale avec un déluge de feu jamais vécu à Abidjan, les forces de défense et de sécurité s’en sortent plutôt bien et repoussent les assaillants hors d’Abidjan. Rentrer d’urgence le 22 septembre 2002, le frontiste en chef donne un message des plus guerriers, comme savent le faire les militants Fpi. Ce qui aurait pu se négocier aisément avec les rebelles venus de Bouaké, a attendu plus dix ans pour le faire. Par manque d’humilité des frontistes. Des morts et des morts. L’acte criminel des escadrons de la mort n’a pas encore révélé tous ses secrets. Mais l’assassinat du journaliste, Jean Hélène, le 21 octobre 2003, le meurtre de l’homme politique Téhé Emile, celui du comédien Camara Yêrêfê dit ‘’H’’ sans oublier le jeune médecin Bénoit Dackoury Tabley, sont tout aussi des manifestations de la violence si chère au Fpi. Le 16 avril 2004, Guy-André Kieffer est lui aussi enlevé et certainement assassiné sous le régime violent de Laurent Gbagbo. Et puis, survint la crise postélectorale qui a causé plus de 3000 morts. Ceci reste pour l’heure, la page la plus triste de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante. Même la guerre du Guébié maintes fois évoquée par Laurent Gbagbo et ses partisans, n’a pas causé autant de morts et de désolation. Des Ivoiriens ont été brûlés vifs au nom d’une élection perdue par les frontistes. Ceux tués par balles ou par des objets contondants, ont été soit, brûlés soit, jetés dans des fosses communes. Voilà ce que les militants du Fpi ont servi au pays qu’ils prétendent pourtant aimer.

Rendre le pays ingouvernable sous Ouattara

Le Fpi ne veut pas participer, ni au gouvernement, ni au processus de réconciliation et de reconstruction nationale. Les frontistes ont boycotté les dernières législatives et ne souhaitent pas prendre part aux prochaines élections municipales et les régionales. Le président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, a beau appeler les militants du Fpi au dialogue politique, ceux-ci opposent toujours une fin de non recevoir. Alors, question : que pouvait apporter un meeting comme celui du samedi 21 janvier dernier au développement économique de la Côte d’Ivoire ? Rien. Au contraire, ce type de réunion ne peut qu’éloigner les bailleurs de fonds et les investisseurs du pays. Il a pour conséquence immédiate de creuser davantage les clivages sociaux politiques. Le parti de Laurent Gbagbo ne prospère que dans une atmosphère pareille. Et comme ils ont échoué sur toute la ligne durant les dix années de leur pouvoir, ils n’ont aucune envie de laisser Alassane Ouattara gouverner tranquillement. Car à moins d’un an de pouvoir, Ouattara a conquis bien des cœurs et de capitales au monde. Au point que Hillary Clinton se soit déplacée jusqu’à Abidjan et que Paris ait déroulé le tapis rouge au président ivoirien. Faire un meeting pour dire-t-on, libérer le pays. C’est quoi exactement cette affaire ? Qui détient illégalement ou par force le pouvoir en Côte d’Ivoire actuellement ? Avec quels moyens veut-on libérer le pays ? Peut-on raisonnablement lier le destin de tout un peuple à celui d’un individu emprisonné à la Haye pour crimes ? Pourquoi fuir la réalité et continuer à rêvasser à des projets chimériques? Il faut éviter le chaos à la Côte d’Ivoire. On ne peut pas continuer à préparer le pire, là où toute la nation et la communauté internationale songent à la relance économique et à la réconciliation nationale.

Jean Philippe Okann
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