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Afrique Publié le lundi 30 janvier 2012 | L’expression

Présidence de l’Union africaine : Boni Yayi prend les commandes de l’Afrique

© L’expression Par Aristide
Sommet de l`UA à Addis-Abeba (Ethiopie): le Président Ouattara à la réunion de la CEDEAO et à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement
Samedi 28 janvier 2012. Addis-Abeba (Ethiopie). Le Président Ouattara participe à la 18e réunion des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Photo: les chefs d`Etat de la CEDEAO en réunion préparatoire
Le président équato-guinéen, Obiang Nguema, a cédé hier sa place à la tête de l’Union africaine à son homologue béninois Boni Yayi.

Désormais, les délibérations des travaux de l’Union africaine (Ua) se feront sous l’œil bienveillant du président du Bénin, Boni Yayi. Ses pairs de l’Union africaine lui ont placé, pour l’année 2012, leur confiance pour un mandat d’un an. Il a reçu, hier, des mains du président, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, le président sortant, les attributs de ses nouvelles fonctions. Le Nigeria qui avait fait savoir, à la dernière minute, ses prétentions pour occuper ce poste hautement stratégique, a finalement, à la suite de moult tractations, laissé le champ libre à la candidature du numéro un béninois.

Les Etats de l’Afrique de l’Ouest, à en croire des sources proches du sommet, ont fait bloc autour de la candidature béninoise. Car, il leur revenait de droit d’assurer la présidence de l’Union. «Je serai à l’écoute de tous. Je veillerai à l’exécution des décisions de la conférence des chefs d’Etat de l’Union», a-t-il rassuré, dès qu’il s’est assis à la place occupée, une année durant, par son homologue équato-guinéen. Il a consacré un pan entier de son adresse à inviter à une paix générale sur le continent africain, en proie encore à de violentes tensions.

Il a évoqué, notamment, les tensions qui font rage dans le Sahel et les attaques ‘‘injustifiées’’ de la secte Boko Haram qui a mis ces jours-ci le Nigeria sous coupe réglée. Il a salué le président Ouattara pour ses efforts à remettre son pays sur la voie de la normalisation, mais aussi et surtout, sur la voie de la réconciliation et de la reconstruction. Il a souligné, nonobstant tout, que l’Afrique reste un continent d’avenir. Mais, il a fait remarquer que c’est une Afrique unie et solidaire qui pourra se projeter dans l’avenir.

S’agissant du Soudan et du Sud Soudan, Yayi Boni a appelé Juba et Khartoum, en conflit ouvert sur le partage de ressources pétrolières et des questions frontalières, à avancer vers la démocratie. Le 18ème sommet de l’Union africaine a été également l’occasion pour l’Assemblée générale de renouveler son bureau. Ainsi, le poste de 1er vice-président de l’Ua revient à l’Afrique de l’Est. Et, le pays qui assurera cette fonction sera l’Ouganda. Le 2ème poste de vice-président a été octroyé à l’Afrique du Nord. La Tunisie en assurera les attributions.

Le 3ème poste de vice-président va, selon les consultations, au Sud de l’Afrique. La nation arc-en-ciel de Jacob Zuma en assurera la fonction. Et, enfin, le dernier poste est allé au centre de l’Afrique. Et, la Guinée Equatoriale a été choisie pour occuper le poste de 4ème vice-président. Le 18ème sommet de l’Ua a été marqué par l’entrée en fanfare des nouvelles autorités de la Tunisie et de la Libye.

Dr. Mohamed Moncef El Marzouqi, le numéro un tunisien, a déclaré du haut de la tribune de l’Ua que son pays, qui s’était détourné depuis des années, des activités de l’Ua, est revenu prendre toute sa place aux côtés des pays frères. «La Tunisie revient avec force pour occuper sa place africaine (…) Nous sommes ici pour réaffirmer notre appartenance à l’Afrique», a-t-il soutenu. Mieux, son pays a versé sa cotisation dans les caisses de l’Union au titre de cette année 2012.

Et il a épuré tous les arriérés de cotisation qu’il traînait. La Tunisie s’est engagée à ratifier toutes les conventions de l’Union qui étaient en souffrance dans les tiroirs de l’ex-président Ben Ali. Le Premier ministre du gouvernement de transition en Libye, Abdel Rahim Al-Kib, invité à s’adresser à l’Union, a peint un tableau d’avant et d’après la crise armée. Il a plaidé pour la mise en place d’un fonds pour récupérer les armes qui foisonnent dans son pays depuis le déclenchement de la révolution libyenne.

Avant de demander aux chefs d’Etat de l’Union de protéger les investissements libyens dans leurs pays respectifs. Mais, il a été un peu plus virulent contre les anciennes autorités qui continuent de jeter des peaux de banane aux nouveaux responsables de la Libye. De ce fait, il a exhorté les Etats membres de l’Ua à leur refuser tout asile politique.

K. Marras. D
Envoyé spécial à Addis Abeba
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