Vice-président de la Jpdci, Kouakou Louis Abonoua est le nouveau député élu de la circonscription de Brobo sous la bannière du Pdci-Rda. Au cours d’une visite à notre rédaction, il a bien voulu se prononcer sur ce qui constitue l’actualité au niveau du Pdci-Rda à savoir la tenue ou non d’un congrès du parti maintenant. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Kouakou Louis Abonoua, très remonté contre le président de la Jpdci , Kouadio Konan Bertin, exige la suspension de cette structure du Pdci.
Monsieur Jean Louis Abonoua, sous quel titre souhaitez-vous qu’on vous présente ?
Monsieur le député ou vice-président de la Jpdci ?
Je préfère le militant du Pdci, militant de la Jpdci. Parce que comme vous le savez, le Conseil constitutionnel n’a pas encore fini de délibérer, je pense que nous sommes dans une République, un Etat de droit, c’est après que le Conseil constitutionnel va rendre ses délibérations que la Cei va proclamer les résultats définitifs. Donc pour l’instant, on peut se contenter de Kouakou Abonoua, le militant du Pdci-Rda, militant de la Jpdci-Rda.
Comment se porte la Jpdci en particulier et le Pdci en général dans votre circonscription ?
Le Pdci à Brobo se porte très bien. Vous savez que le président Bédié, au premier tour de la présidentielle, est passé avec un score fleuve et cette opération s’est répétée avec le candidat du Rhdp, Alassane Ouattara. J’étais moi-même candidat pour le compte du Pdci-Rda aux dernières législatives, et nous avons remporté les élections avec 75,25% avec un taux de participation de 56%. Brobo est aujourd’hui la digue infranchissable du Pdci-Rda dans le département de Bouaké. En ce qui concerne la Jpdci au plan national, je pourrais dire que la Jpdci va mal. Elle va même très mal. Vous savez qu’il y a eu une décision du bureau politique du Pdci qui a maintenu cette Jpdci dans une forme de transition. Au lieu donc de coller dans cette actualité, nous avons donc l’impression que le président sortant, Kouadio Konan Bertin, prend le malin plaisir à instrumentaliser la Jpdci à des fins que lui seul maîtrise. Aujourd’hui, je suis, moi choqué et peiné par tout ce qui se passe. Je demande vraiment, et je pense que beaucoup de militants du Pdci en général et beaucoup de militants de la Jpdci en particulier sont d’avis pour que la Jpdci soit suspendue en attendant de voir clair. Vous savez, nous sommes dans un parti qui est organisé. On ne change pas les règles au cours du match. Il y a un bureau politique qui a demandé que nous finissions toutes les élections présidentielles, législatives, municipales, les conseils généraux devenus aujourd’hui conseils régionaux avant de programmer un congrès. Aujourd’hui, vous êtes tous témoin des agissements du groupuscule qui est tiré par le président Kouadio Konan Bertin pour simplement créer de l’agitation là où il ne faut pas. Donc, nous demandons que la Jpdci soit suspendue en attendant que nous finissions toutes les élections pour aller au congrès et pour permettre à toute la jeunesse du parti de participer réellement au congrès qui va installer les nouvelles instances dirigeantes du Pdci-Rda.
Est-ce à dire que vous ne militez pas pour l’organisation d’un congrès du Pdci en ce moment ?
Il n’y pas à militer pour la tenue d’un congrès de façon particulière puisque le parti est organisé. Le congrès, il est prévu. Je répète que c’est un bureau politique qui a demandé que le congrès soit programmé après les élections générales et locales. C’est fort de cela que tous ceux qui parlent aujourd’hui sont là. Alors, ce n’est pas au cours du match qu’on va changer les règles. Quand les gens demandent qu’on programme un congrès avant les municipales, je me demande s’ils sont vraiment dans le parti. Nous allons finir les élections municipales et régionales, on pourra donc programmer un congrès. Il n’y a pas à s’agiter outre mesure. Le congrès est programmé, le Pdci-Rda a toujours organisé ses congrès. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va donner une leçon à je ne sais qui. Le président Bédié est encore bon pour le service. Je pense que ceux qui ont maintenu le président longtemps en dehors de sa jeunesse, s’ils ont fini d’apprendre avec lui, nous n’avons pas encore fini d’apprendre avec lui. Nous pensons que le président a beaucoup à enseigner à la jeunesse que nous sommes et il est encore bon pour le service. Le congrès sera organisé après toutes les élections locales. Et nous militerons pour que le président Bédié continue de présider aux destinées du Pdci-Rda.
Est-ce que de façon officielle, vous avez discuté au sein de la Jpdci sur la question de la tenue d’un congrès ?
C’est cela le mal. Vous savez, le mandat de la Jpdci a couru de 2003 à 2006. Le président actuel est cinquantenaire, il n’est plus dans la marge d’âge prescrit pour faire partie de la Jpdci. L ’âge prescrit est compris entre 15 et 35 ans. Vous vous souvenez donc qu’en 2007, des voix se sont élevées pour demander un congrès. Et la majeure partie du bureau excepté nous autres qui sommes encore dans la trentaine, est aujourd’hui cinquantenaire. En son temps, le président Bédié avait donc permis un bureau politique qui a demandé que la Jpdci puisse être maintenue en l’état. Le président KKB a donc cassé le bureau qui existait pour mettre autour de lui un groupe d’amis. Beaucoup de voix ont décrié ce fait. Aujourd’hui, on voit là où il a envie d’envoyer la Jpdci. Il y a du travail qui est en train d’être fait pour que ceux qui sont réellement encore jeunes prennent la Jpdci en main. En attendant, puisque les choses sont floues et qu’il n’y a pas de réunions, qu’on assiste seulement à un one man show du président dans les médias, dans la presse, nous demandons que la Jpdci soit suspendue pour permettre au parti de finir toutes les élections et ensuite établir les bases qui vont nous amener à un nouveau congrès. Parce que telles que les choses sont goupillées, KKB et un groupe d’amis pensent pouvoir faire un Opa sur la Jpdci. Il faut, dès maintenant, que le président du parti ait un regard vigilant sur cette structure, ce pan essentiel du parti, parce que cela concerne la jeunesse du parti. Donc, il faut faire en sorte que la Jpdci ne soit pas la chasse gardée d’un groupuscule d’amis. Il faut donc créer les conditions pour que tous les jeunes qui sont dans la tranche d’âge prescrite puissent donner toutes leurs énergies dans cette structure qui est une grande structure mais qui n’a pas toujours fonctionné comme il le faut. Donc, c’est vous dire qu’il y a vraiment des problèmes à la Jpdci. C’est pourquoi nous insistons pour dire qu’il faut qu’on suspende cette Jpdci avant le congrès.
Ne pensez-vous pas que si la Jpdci est suspendue, il va falloir également suspendre l’Ufpdci et les autres structures du parti ?
Vous savez, c’est là où il y a problème qu’on règle. Actuellement où je vous parle, à l’Ufpdci, il n’y a pas de voix discordantes, de même que les autres structures du parti. Et ce n’est pas la première fois qu’on va suspendre la Jpdci. Quand vous interrogez l’histoire du parti, vous verrez que la Jpdci sous Koné Mamadou, a été suspendue avant qu’on ne crée les conditions véritables d’un congrès qui a vu donc l’élection de Kouadio Konan Bertin. Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, à ce stade-là, il faut donc éviter ce qu’on a voulu éviter sous l’aîné Koné Mamadou. Ce sont les mêmes causes qui se présentent ici. Il faut faire en sorte de prendre un certain nombre de garanties pour ne pas que nous connaissions des situations dramatiques. Parce que tel que la Jpdci est gérée aujourd’hui, il y a une grande partie de la jeunesse qui ne se reconnaît pas là-dedans. Alors, si nous restons dans ce flou pour programmer un congrès de la Jpdci , je vous assure que ça risque de déraper. Le congrès du parti est donc prévu pour se tenir après toutes les élections générales et locales. Après ces élections, il va avoir les différents congrès des structures spécialisées ; l’Ufpdci et la Jpdci. Mais avant le congrès de la Jpdci il faut que cette structure soit suspendue pour que la sérénité revienne pour qu’ensemble nous puissions étudier les bases nouvelles qui vont nous amener à un congrès qui va trouver le successeur de Kouadio Konan Bertin.
Selon vous, quel est le véritable objectif recherché par KKB ? Pensez-vous qu’il agit seul ?
Vous savez, pour ceux qui ont suivi le débat télévisé avant le deuxième tour de la présidentielle, entre la jeunesse du Rhdp et celle de Lmp, Blé Goudé a regardé KKB droit dans les yeux pour lui dire : « Tu m’as confié à 2 heures du matin, toi, Kouadio Konan Bertin, que tu ne vois pas comment demander aux Ivoiriens de voter pour Alassane Ouattara ». Mais, on n’a pas vu KKB donner la réplique. Près de nous, vous avez assisté aux événements qui ont eu lieu à Abobo où des collaborateurs très proches de KKB, sont les cerveaux pratiquement de feu IB. KKB, nous le connaissons très bien, est tiré par un groupe de personnes tapies dans l’ombre qui pensent qu’il est temps qu’ils récupèrent le Pdci.
Pour en faire quoi ?
C’est justement là, la question. Mais nous pensons qu’on peut récupérer le Pdci si on respecte les règles qui régissent ce parti. Mais on n’arrivera jamais à récupérer le Pdci en voulant tordre le cou au fonctionnement de ce grand parti politique. Ceux qui, lorsque le président était en exil, s’agitaient, quand le président est rentré, il y a eu un congrès. Le président Bédié est là par rapport à un congrès. Et donc, tous ceux qui s’agitaient en son temps sont passés à ce congrès et ils ont vu le résultat. Nous demandons donc un peu de patience à KKB et à tous ces mandants, au moment venu, ils pourront donc se présenter au congrès. Mais, je ne vends pas cher leurs peaux.
Quel jugement pouvez-vous apporter sur l’évolution du Rhdp après les élections présidentielles et législatives ?
Je pense que le Rhdp va très bien. D’ailleurs, si le Rhdp n’allait pas bien, beaucoup de ceux qui parlent aujourd’hui n’allaient pas parler. Mais vous savez, dans toute chose humaine, il y a des réglages à faire. Au niveau du Rhdp, c’est pareil. Nous sommes allés aux élections présidentielles où au premier tour, nous sommes allés en rangs dispersés et au second tour, nous avons soutenu ensemble un candidat. Pour les élections législatives, nous sommes allés en rangs dispersés. Les municipales arrivent, il faut tirer les leçons. Nous pensons qu’il serait bon d’aller en Rhdp. Parce qu’il faut aller en consolidant cette alliance. Aujourd’hui, beaucoup de choses sont derrière nous. Ce n’est pas le lieu de remuer le couteau dans les différentes plaies passées. Il faut voir ce qui s’est passé à Yamoussoukro sur la tombe du président Félix Houphouët-Boigny. Il faut voir, ces deux grands présidents Henri Konan Bédié et son jeune frère, Alassane Ouattara qui se sont rendus à Yamoussoukro. Il faut donc toujours se souvenir de tout cela et penser que le Rhdp doit aller en se raffermissant. Le président a indiqué des pistes de réflexion. Le Rhdp comme parti unitaire, comme confédération de partis et j’en passe, toutes ces pistes de réflexions devront être épluchées pour que lorsque nous allons finir toutes ces élections, qu’on puisse s’asseoir pour décider de l’avenir du Rhdp. Mais il n’est pas question de saboter ce grand ouvrage. Tous ceux qui tirent aujourd’hui sur le Rhdp le font à tort. Je peux citer notre président Kouadio Konan Bertin qui mord aujourd’hui la main qui l’a nourri. Parce que s’il est élu député aujourd’hui, c’est grâce au Rhdp. Nous l’avons déjà dit, c’est le comportement des élus parachutés. Vous voyez, à Port-Bouët, vous savez qui maîtrise le terrain ; c’est l’aîné Adjoumani. Mais, à la dernière minute, on aura parachuté KKB et aujourd’hui il a un comportement qui est totalement en déphasage avec la base. Vous allez à Port-Bouët, personne ne se reconnaît dans les discours alambiqués que tient KKB. Il ne faut donc pas écouter ces bruits-là, ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Il faut plutôt encourager nos aînés et tous les autres qui se battent pour que nous puissions avoir une alliance forte. Aujourd’hui au Pdci-Rda, il y a des gens qui pensent que le parti est en train de s’aliéner dans le cadre du Rhdp. mais, nous voyons tous qu’au contraire, c’est le Pdci-Rda qui a tiré le Rhdp. Il n’y a pas de raisons que nous reculions. Il faut faire confiance à nos dirigeants, il faut aller vers une alliance plus forte pour éviter à la Côte d’Ivoire ce qu’elle a vécu jusque-là.
En mission à Paris, le président de la République a déclaré que le poste de président de l’Assemblée nationale reviendra au Rdr parce que c’est le parti majoritaire à l’Assemblée nationale, et pour la primature, elle reviendra au Pdci et qu’il allait en discuter avec le président Bédié. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je ne suis pas surpris par une telle déclaration parce que le président Alassane Ouattara est un homme d’honneur, un homme de parole. Je pense que ce qu’il a dit saute aux yeux. Que l’Assemblée nationale revienne au Rdr, c’est une évidence de Lapalisse. Parce que l’Assemblée nationale est majoritairement aux couleurs du Rdr. Quoi de plus normal. Quant à la primature, cela a été une promesse électorale et moi, je pense que le président tiendra parole. Je dois dire que nous devons être fiers d’avoir un président qui est un homme d’honneur, qui ne dit pas une chose le matin et autre chose le soir. La boulangerie est bel et bien fermée. Nous avons connu des présidents boulangers qui ont enfariné toute la Côte d’Ivoire mais sous Alassane Ouattara, il ne sera pas question de double langage. Il a dit que sur ce sujet, il parle avec le président Bédié, c’est tout dire. Donc, il n’y a pas lieu d’être impatient outre-mesure. Il faut tout simplement faire confiance à ces deux présidents et nous pensons qu’au moment venu, la primature reviendra au Pdci et l’Assemblée nationale au Rdr. C’est pourquoi nous sommes en train de dire à tous ceux qui s’agitent qu’il y a eu des cérémonies pour fêter des élus, nous pensons qu’il faut aller en mettant balle à terre. Vous savez, nous sommes dans un Etat de droit, je l’ai indiqué plus haut. Le Conseil constitutionnel est en train de délibérer parce que suite à des élections, il y a le contentieux électoral. Il faut laisser le Conseil constitutionnel vider le contentieux électoral et permettre à la Cei de proclamer les résultats définitifs. Avant cela, nul ne doit se prévaloir de quelques titres d’honorable que ce soit. C’est pourquoi, moi, je ne comprends pas pourquoi on s’agite, on se presse à fêter des élus, à se positionner à tel ou tel poste. Il faut donc considérer que nous sommes dans une alliance et que tout ce que nous devons faire doit se faire dans le cadre de l’alliance.
Interview réalisée par Lance Touré
Monsieur Jean Louis Abonoua, sous quel titre souhaitez-vous qu’on vous présente ?
Monsieur le député ou vice-président de la Jpdci ?
Je préfère le militant du Pdci, militant de la Jpdci. Parce que comme vous le savez, le Conseil constitutionnel n’a pas encore fini de délibérer, je pense que nous sommes dans une République, un Etat de droit, c’est après que le Conseil constitutionnel va rendre ses délibérations que la Cei va proclamer les résultats définitifs. Donc pour l’instant, on peut se contenter de Kouakou Abonoua, le militant du Pdci-Rda, militant de la Jpdci-Rda.
Comment se porte la Jpdci en particulier et le Pdci en général dans votre circonscription ?
Le Pdci à Brobo se porte très bien. Vous savez que le président Bédié, au premier tour de la présidentielle, est passé avec un score fleuve et cette opération s’est répétée avec le candidat du Rhdp, Alassane Ouattara. J’étais moi-même candidat pour le compte du Pdci-Rda aux dernières législatives, et nous avons remporté les élections avec 75,25% avec un taux de participation de 56%. Brobo est aujourd’hui la digue infranchissable du Pdci-Rda dans le département de Bouaké. En ce qui concerne la Jpdci au plan national, je pourrais dire que la Jpdci va mal. Elle va même très mal. Vous savez qu’il y a eu une décision du bureau politique du Pdci qui a maintenu cette Jpdci dans une forme de transition. Au lieu donc de coller dans cette actualité, nous avons donc l’impression que le président sortant, Kouadio Konan Bertin, prend le malin plaisir à instrumentaliser la Jpdci à des fins que lui seul maîtrise. Aujourd’hui, je suis, moi choqué et peiné par tout ce qui se passe. Je demande vraiment, et je pense que beaucoup de militants du Pdci en général et beaucoup de militants de la Jpdci en particulier sont d’avis pour que la Jpdci soit suspendue en attendant de voir clair. Vous savez, nous sommes dans un parti qui est organisé. On ne change pas les règles au cours du match. Il y a un bureau politique qui a demandé que nous finissions toutes les élections présidentielles, législatives, municipales, les conseils généraux devenus aujourd’hui conseils régionaux avant de programmer un congrès. Aujourd’hui, vous êtes tous témoin des agissements du groupuscule qui est tiré par le président Kouadio Konan Bertin pour simplement créer de l’agitation là où il ne faut pas. Donc, nous demandons que la Jpdci soit suspendue en attendant que nous finissions toutes les élections pour aller au congrès et pour permettre à toute la jeunesse du parti de participer réellement au congrès qui va installer les nouvelles instances dirigeantes du Pdci-Rda.
Est-ce à dire que vous ne militez pas pour l’organisation d’un congrès du Pdci en ce moment ?
Il n’y pas à militer pour la tenue d’un congrès de façon particulière puisque le parti est organisé. Le congrès, il est prévu. Je répète que c’est un bureau politique qui a demandé que le congrès soit programmé après les élections générales et locales. C’est fort de cela que tous ceux qui parlent aujourd’hui sont là. Alors, ce n’est pas au cours du match qu’on va changer les règles. Quand les gens demandent qu’on programme un congrès avant les municipales, je me demande s’ils sont vraiment dans le parti. Nous allons finir les élections municipales et régionales, on pourra donc programmer un congrès. Il n’y a pas à s’agiter outre mesure. Le congrès est programmé, le Pdci-Rda a toujours organisé ses congrès. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va donner une leçon à je ne sais qui. Le président Bédié est encore bon pour le service. Je pense que ceux qui ont maintenu le président longtemps en dehors de sa jeunesse, s’ils ont fini d’apprendre avec lui, nous n’avons pas encore fini d’apprendre avec lui. Nous pensons que le président a beaucoup à enseigner à la jeunesse que nous sommes et il est encore bon pour le service. Le congrès sera organisé après toutes les élections locales. Et nous militerons pour que le président Bédié continue de présider aux destinées du Pdci-Rda.
Est-ce que de façon officielle, vous avez discuté au sein de la Jpdci sur la question de la tenue d’un congrès ?
C’est cela le mal. Vous savez, le mandat de la Jpdci a couru de 2003 à 2006. Le président actuel est cinquantenaire, il n’est plus dans la marge d’âge prescrit pour faire partie de la Jpdci. L ’âge prescrit est compris entre 15 et 35 ans. Vous vous souvenez donc qu’en 2007, des voix se sont élevées pour demander un congrès. Et la majeure partie du bureau excepté nous autres qui sommes encore dans la trentaine, est aujourd’hui cinquantenaire. En son temps, le président Bédié avait donc permis un bureau politique qui a demandé que la Jpdci puisse être maintenue en l’état. Le président KKB a donc cassé le bureau qui existait pour mettre autour de lui un groupe d’amis. Beaucoup de voix ont décrié ce fait. Aujourd’hui, on voit là où il a envie d’envoyer la Jpdci. Il y a du travail qui est en train d’être fait pour que ceux qui sont réellement encore jeunes prennent la Jpdci en main. En attendant, puisque les choses sont floues et qu’il n’y a pas de réunions, qu’on assiste seulement à un one man show du président dans les médias, dans la presse, nous demandons que la Jpdci soit suspendue pour permettre au parti de finir toutes les élections et ensuite établir les bases qui vont nous amener à un nouveau congrès. Parce que telles que les choses sont goupillées, KKB et un groupe d’amis pensent pouvoir faire un Opa sur la Jpdci. Il faut, dès maintenant, que le président du parti ait un regard vigilant sur cette structure, ce pan essentiel du parti, parce que cela concerne la jeunesse du parti. Donc, il faut faire en sorte que la Jpdci ne soit pas la chasse gardée d’un groupuscule d’amis. Il faut donc créer les conditions pour que tous les jeunes qui sont dans la tranche d’âge prescrite puissent donner toutes leurs énergies dans cette structure qui est une grande structure mais qui n’a pas toujours fonctionné comme il le faut. Donc, c’est vous dire qu’il y a vraiment des problèmes à la Jpdci. C’est pourquoi nous insistons pour dire qu’il faut qu’on suspende cette Jpdci avant le congrès.
Ne pensez-vous pas que si la Jpdci est suspendue, il va falloir également suspendre l’Ufpdci et les autres structures du parti ?
Vous savez, c’est là où il y a problème qu’on règle. Actuellement où je vous parle, à l’Ufpdci, il n’y a pas de voix discordantes, de même que les autres structures du parti. Et ce n’est pas la première fois qu’on va suspendre la Jpdci. Quand vous interrogez l’histoire du parti, vous verrez que la Jpdci sous Koné Mamadou, a été suspendue avant qu’on ne crée les conditions véritables d’un congrès qui a vu donc l’élection de Kouadio Konan Bertin. Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, à ce stade-là, il faut donc éviter ce qu’on a voulu éviter sous l’aîné Koné Mamadou. Ce sont les mêmes causes qui se présentent ici. Il faut faire en sorte de prendre un certain nombre de garanties pour ne pas que nous connaissions des situations dramatiques. Parce que tel que la Jpdci est gérée aujourd’hui, il y a une grande partie de la jeunesse qui ne se reconnaît pas là-dedans. Alors, si nous restons dans ce flou pour programmer un congrès de la Jpdci , je vous assure que ça risque de déraper. Le congrès du parti est donc prévu pour se tenir après toutes les élections générales et locales. Après ces élections, il va avoir les différents congrès des structures spécialisées ; l’Ufpdci et la Jpdci. Mais avant le congrès de la Jpdci il faut que cette structure soit suspendue pour que la sérénité revienne pour qu’ensemble nous puissions étudier les bases nouvelles qui vont nous amener à un congrès qui va trouver le successeur de Kouadio Konan Bertin.
Selon vous, quel est le véritable objectif recherché par KKB ? Pensez-vous qu’il agit seul ?
Vous savez, pour ceux qui ont suivi le débat télévisé avant le deuxième tour de la présidentielle, entre la jeunesse du Rhdp et celle de Lmp, Blé Goudé a regardé KKB droit dans les yeux pour lui dire : « Tu m’as confié à 2 heures du matin, toi, Kouadio Konan Bertin, que tu ne vois pas comment demander aux Ivoiriens de voter pour Alassane Ouattara ». Mais, on n’a pas vu KKB donner la réplique. Près de nous, vous avez assisté aux événements qui ont eu lieu à Abobo où des collaborateurs très proches de KKB, sont les cerveaux pratiquement de feu IB. KKB, nous le connaissons très bien, est tiré par un groupe de personnes tapies dans l’ombre qui pensent qu’il est temps qu’ils récupèrent le Pdci.
Pour en faire quoi ?
C’est justement là, la question. Mais nous pensons qu’on peut récupérer le Pdci si on respecte les règles qui régissent ce parti. Mais on n’arrivera jamais à récupérer le Pdci en voulant tordre le cou au fonctionnement de ce grand parti politique. Ceux qui, lorsque le président était en exil, s’agitaient, quand le président est rentré, il y a eu un congrès. Le président Bédié est là par rapport à un congrès. Et donc, tous ceux qui s’agitaient en son temps sont passés à ce congrès et ils ont vu le résultat. Nous demandons donc un peu de patience à KKB et à tous ces mandants, au moment venu, ils pourront donc se présenter au congrès. Mais, je ne vends pas cher leurs peaux.
Quel jugement pouvez-vous apporter sur l’évolution du Rhdp après les élections présidentielles et législatives ?
Je pense que le Rhdp va très bien. D’ailleurs, si le Rhdp n’allait pas bien, beaucoup de ceux qui parlent aujourd’hui n’allaient pas parler. Mais vous savez, dans toute chose humaine, il y a des réglages à faire. Au niveau du Rhdp, c’est pareil. Nous sommes allés aux élections présidentielles où au premier tour, nous sommes allés en rangs dispersés et au second tour, nous avons soutenu ensemble un candidat. Pour les élections législatives, nous sommes allés en rangs dispersés. Les municipales arrivent, il faut tirer les leçons. Nous pensons qu’il serait bon d’aller en Rhdp. Parce qu’il faut aller en consolidant cette alliance. Aujourd’hui, beaucoup de choses sont derrière nous. Ce n’est pas le lieu de remuer le couteau dans les différentes plaies passées. Il faut voir ce qui s’est passé à Yamoussoukro sur la tombe du président Félix Houphouët-Boigny. Il faut voir, ces deux grands présidents Henri Konan Bédié et son jeune frère, Alassane Ouattara qui se sont rendus à Yamoussoukro. Il faut donc toujours se souvenir de tout cela et penser que le Rhdp doit aller en se raffermissant. Le président a indiqué des pistes de réflexion. Le Rhdp comme parti unitaire, comme confédération de partis et j’en passe, toutes ces pistes de réflexions devront être épluchées pour que lorsque nous allons finir toutes ces élections, qu’on puisse s’asseoir pour décider de l’avenir du Rhdp. Mais il n’est pas question de saboter ce grand ouvrage. Tous ceux qui tirent aujourd’hui sur le Rhdp le font à tort. Je peux citer notre président Kouadio Konan Bertin qui mord aujourd’hui la main qui l’a nourri. Parce que s’il est élu député aujourd’hui, c’est grâce au Rhdp. Nous l’avons déjà dit, c’est le comportement des élus parachutés. Vous voyez, à Port-Bouët, vous savez qui maîtrise le terrain ; c’est l’aîné Adjoumani. Mais, à la dernière minute, on aura parachuté KKB et aujourd’hui il a un comportement qui est totalement en déphasage avec la base. Vous allez à Port-Bouët, personne ne se reconnaît dans les discours alambiqués que tient KKB. Il ne faut donc pas écouter ces bruits-là, ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Il faut plutôt encourager nos aînés et tous les autres qui se battent pour que nous puissions avoir une alliance forte. Aujourd’hui au Pdci-Rda, il y a des gens qui pensent que le parti est en train de s’aliéner dans le cadre du Rhdp. mais, nous voyons tous qu’au contraire, c’est le Pdci-Rda qui a tiré le Rhdp. Il n’y a pas de raisons que nous reculions. Il faut faire confiance à nos dirigeants, il faut aller vers une alliance plus forte pour éviter à la Côte d’Ivoire ce qu’elle a vécu jusque-là.
En mission à Paris, le président de la République a déclaré que le poste de président de l’Assemblée nationale reviendra au Rdr parce que c’est le parti majoritaire à l’Assemblée nationale, et pour la primature, elle reviendra au Pdci et qu’il allait en discuter avec le président Bédié. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je ne suis pas surpris par une telle déclaration parce que le président Alassane Ouattara est un homme d’honneur, un homme de parole. Je pense que ce qu’il a dit saute aux yeux. Que l’Assemblée nationale revienne au Rdr, c’est une évidence de Lapalisse. Parce que l’Assemblée nationale est majoritairement aux couleurs du Rdr. Quoi de plus normal. Quant à la primature, cela a été une promesse électorale et moi, je pense que le président tiendra parole. Je dois dire que nous devons être fiers d’avoir un président qui est un homme d’honneur, qui ne dit pas une chose le matin et autre chose le soir. La boulangerie est bel et bien fermée. Nous avons connu des présidents boulangers qui ont enfariné toute la Côte d’Ivoire mais sous Alassane Ouattara, il ne sera pas question de double langage. Il a dit que sur ce sujet, il parle avec le président Bédié, c’est tout dire. Donc, il n’y a pas lieu d’être impatient outre-mesure. Il faut tout simplement faire confiance à ces deux présidents et nous pensons qu’au moment venu, la primature reviendra au Pdci et l’Assemblée nationale au Rdr. C’est pourquoi nous sommes en train de dire à tous ceux qui s’agitent qu’il y a eu des cérémonies pour fêter des élus, nous pensons qu’il faut aller en mettant balle à terre. Vous savez, nous sommes dans un Etat de droit, je l’ai indiqué plus haut. Le Conseil constitutionnel est en train de délibérer parce que suite à des élections, il y a le contentieux électoral. Il faut laisser le Conseil constitutionnel vider le contentieux électoral et permettre à la Cei de proclamer les résultats définitifs. Avant cela, nul ne doit se prévaloir de quelques titres d’honorable que ce soit. C’est pourquoi, moi, je ne comprends pas pourquoi on s’agite, on se presse à fêter des élus, à se positionner à tel ou tel poste. Il faut donc considérer que nous sommes dans une alliance et que tout ce que nous devons faire doit se faire dans le cadre de l’alliance.
Interview réalisée par Lance Touré