C’est les bras chargés que le président Alassane Ouattara rentre de sa visite d’Etat en France.
Les Français vont accompagner la renaissance de la Côte d’Ivoire. Assurance du président Nicolas Sarkozy qui, pour sa part, a avalisé le nouvel accord de défense qui régit la coopération militaire entre les deux pays. C’était dans le cadre de la visite d’Etat que son homologue ivoirien vient d’effectuer en France. Le soutien de l’Hexagone sera d’autant plus déterminant dans ce domaine que la Côte d’Ivoire qui sort à peine d’une crise post-électorale, éprouve quelques difficultés dans le processus de restructuration de son armée. Les réformes qui devraient permettre aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire de retrouver une armée digne de ce qu’elle représente dans la sous-région ouest-africaine, portent notamment sur l’indiscipline de la troupe et les problèmes d’équipement. Le nouvel accord, selon des sources diplomatiques, pourraient grandement contribuer à apporter des réponses idoines à ces questions. « C’est une coopération entre les forces ivoiriennes et les forces armées françaises avec un effort d’équipement et un effort de formation », a révélé face à presse, le président Nicolas Sarkozy après avoir paraphé le nouveau traité militaire entre Paris et Abidjan. En d’autres termes, la Côte d’Ivoire peut compter sur les autorités françaises, pour se doter d’une armée digne de sa gloire d’antan. Non seulement les Français vont former les hommes de la nouvelle armée mais, en plus, ils les pourvoiront en armements nécessaires.
Le come-back desinvestisseurs français
Mais, l’assistance de la France au redressement de son ancienne colonie ne sera pas seulement une affaire de coopération militaire. L’économie devrait, en effet, occuper une place de choix. Et, la première bonne nouvelle avec laquelle Alassane Ouattara rentre de Paris, est le soutien ferme de la France en vue d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative Ppte (Pays pauvres très endettés). « Compte tenu des réformes déjà engagées par le pays, il n’y a pas de raison de mettre en observation la Côte d’Ivoire qui a besoin, dès maintenant, qu’on annule sa dette et qu’on puisse l’aider à repartir de l’avant. C’est là tout l’enjeu de la question. Le président Ouattara peut compter sur l’aide de la France », a soutenu le président français. C’est dire que ‘’l’affaire’’ ne pourra pas échapper aux Ivoiriens en cette année 2012. Parallèlement au Ppte, la France pourrait apporter un autre type de soutien à la Côte d’Ivoire. Le pays de Nicolas Sarkozy, à travers ses opérateurs économiques, pourrait faire un retour en force dans son ancienne colonie, après l’avoir quittée en masse, lors des événements de novembre 2004. A la faveur de la rencontre entre Alassane Ouattara et le Mouvement des entreprises de France (Medef), les investisseurs français ont paru charmés par le discours du chef de l’Etat ivoirien. « La Côte d’Ivoire est au travail. Le Fmi prévoit une croissance économique en termes réels entre 8% et 9 % en 2012. La Côte d’Ivoire se retrouve donc dans le groupe de tête des pays dont le taux de croissance est le plus élevé au monde. Ces prévisions montrent que tous les secteurs, que ce soit le secteur primaire, secondaire ou tertiaire, contribueront à l’accélération de la croissance. Le taux d’investissement qui était resté en moyenne inférieur à 10 % du Produit Intérieur Brut durant les dix dernières années devrait augmenter de 5 points de pourcentage du Pib en 2012 et continuer à croître sur le moyen terme. L’investissement du secteur public augmentera progressivement, financé en grande partie par l’aide extérieure, à des termes concessionnels, avec le soutien notamment de la Banque mondiale, de la BAD, de l’Union européenne et de pays amis comme la France », avait méthodiquement expliqué Alassane Ouattara à ses hôtes, le 27 janvier dernier, à l’auditorium du Medef. Un discours charmeur qui n’a pas laissé indifférents les grands patrons français. Si l’on en juge par leurs questions ou leurs suggestions au président ivoirien, ce sont les secteurs du Btp (bâtiments et travaux publics), de l’agriculture, des transports, des ressources minières, de la banque et des finances et même de l’enseignement qui intéressent les investisseurs français. Signe de leur impatience à retrouver un terreau qui leur paraît fertile, un géant mondial du pétrole, Total et des partenaires ivoirien (Petroci) et canadien (Anadarco), ont finalisé, ce même vendredi, un accord pour une exploration off-shore dans les eaux ivoiriennes. Cet accord permet déjà à l’Etat ivoirien d’engranger la coquette somme de 25 milliards F Cfa. Mais, assurément, Alassane Ouattara ne compte pas s’arrêter là. En plus des opérateurs économiques, il ambitionne de bâtir un pont entre les collectivités territoriales françaises et ivoiriennes. Ce pont devrait contribuer à créer et à gérer des projets à impact rapide sur les populations. C’est donc ce qui justifie la visite rendue par le numéro Un ivoirien au maire de Paris, Bertrand Delanoë. Cet impact pourrait se décliner en nombre d’emplois générés par les investissements attendus durant les prochains mois.
Du travail pour les Ivoiriens
Mais, les espèces sonnantes et trébuchantes ne seront pas les seuls retombées de la visite d’Alassane Ouattara. Il y a eu aussi le prestige perdu que la Côte d’Ivoire retrouve à travers cette visite. Qui mieux que Nicolas Sarkozy pouvait faire le témoignage ? « C’était une grande souffrance que de ne pas pouvoir entretenir avec la Côte d’Ivoire pendant toutes ces années, ces liens historiques, culturels, économiques que nous avions depuis tant d’années avec la patrie de Félix Houphouet-Boigny », s’est réjoui le président français. Plus parlant, le tapis rouge déroulé par les autorités françaises à leur hôte. De mémoire de Français, depuis ces dix dernières années, il n’y a eu que le président américain, Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel ou la reine d’Angleterre qui ont eu droit à pareils honneurs faits à Alassane Ouattara : le tapis rouge a été déroulé jusqu’aux portillons de la présidence française. La preuve, la visite du président afghan, Hamid Karzaï, dans la même période, est quasiment passée inaperçue, là tout le gratin politique français s’est mobilisé pour décrocher un tête-à-tête avec Ouattara. Et, pour ceux qui sont friands de symboles, non seulement les autorités hexagonaux ont fait fermer une station de métro située devant Le Meurice (l’hôtel où M. Ouattara a pris ses quartier) mais, en plus, la bannière orange-blanc et vert est restée sur les mâts jusqu’à samedi au moins, c’est-à-dire 24heures après la fin de la visite du président Ouattara. Pour couronner le tout, les feux tricolores de l’Elysée ont été démontés, le temps de la visite d’Etat d’Alassane Ouattara. Il fallait le faire !
Marc Dossa
Les Français vont accompagner la renaissance de la Côte d’Ivoire. Assurance du président Nicolas Sarkozy qui, pour sa part, a avalisé le nouvel accord de défense qui régit la coopération militaire entre les deux pays. C’était dans le cadre de la visite d’Etat que son homologue ivoirien vient d’effectuer en France. Le soutien de l’Hexagone sera d’autant plus déterminant dans ce domaine que la Côte d’Ivoire qui sort à peine d’une crise post-électorale, éprouve quelques difficultés dans le processus de restructuration de son armée. Les réformes qui devraient permettre aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire de retrouver une armée digne de ce qu’elle représente dans la sous-région ouest-africaine, portent notamment sur l’indiscipline de la troupe et les problèmes d’équipement. Le nouvel accord, selon des sources diplomatiques, pourraient grandement contribuer à apporter des réponses idoines à ces questions. « C’est une coopération entre les forces ivoiriennes et les forces armées françaises avec un effort d’équipement et un effort de formation », a révélé face à presse, le président Nicolas Sarkozy après avoir paraphé le nouveau traité militaire entre Paris et Abidjan. En d’autres termes, la Côte d’Ivoire peut compter sur les autorités françaises, pour se doter d’une armée digne de sa gloire d’antan. Non seulement les Français vont former les hommes de la nouvelle armée mais, en plus, ils les pourvoiront en armements nécessaires.
Le come-back desinvestisseurs français
Mais, l’assistance de la France au redressement de son ancienne colonie ne sera pas seulement une affaire de coopération militaire. L’économie devrait, en effet, occuper une place de choix. Et, la première bonne nouvelle avec laquelle Alassane Ouattara rentre de Paris, est le soutien ferme de la France en vue d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative Ppte (Pays pauvres très endettés). « Compte tenu des réformes déjà engagées par le pays, il n’y a pas de raison de mettre en observation la Côte d’Ivoire qui a besoin, dès maintenant, qu’on annule sa dette et qu’on puisse l’aider à repartir de l’avant. C’est là tout l’enjeu de la question. Le président Ouattara peut compter sur l’aide de la France », a soutenu le président français. C’est dire que ‘’l’affaire’’ ne pourra pas échapper aux Ivoiriens en cette année 2012. Parallèlement au Ppte, la France pourrait apporter un autre type de soutien à la Côte d’Ivoire. Le pays de Nicolas Sarkozy, à travers ses opérateurs économiques, pourrait faire un retour en force dans son ancienne colonie, après l’avoir quittée en masse, lors des événements de novembre 2004. A la faveur de la rencontre entre Alassane Ouattara et le Mouvement des entreprises de France (Medef), les investisseurs français ont paru charmés par le discours du chef de l’Etat ivoirien. « La Côte d’Ivoire est au travail. Le Fmi prévoit une croissance économique en termes réels entre 8% et 9 % en 2012. La Côte d’Ivoire se retrouve donc dans le groupe de tête des pays dont le taux de croissance est le plus élevé au monde. Ces prévisions montrent que tous les secteurs, que ce soit le secteur primaire, secondaire ou tertiaire, contribueront à l’accélération de la croissance. Le taux d’investissement qui était resté en moyenne inférieur à 10 % du Produit Intérieur Brut durant les dix dernières années devrait augmenter de 5 points de pourcentage du Pib en 2012 et continuer à croître sur le moyen terme. L’investissement du secteur public augmentera progressivement, financé en grande partie par l’aide extérieure, à des termes concessionnels, avec le soutien notamment de la Banque mondiale, de la BAD, de l’Union européenne et de pays amis comme la France », avait méthodiquement expliqué Alassane Ouattara à ses hôtes, le 27 janvier dernier, à l’auditorium du Medef. Un discours charmeur qui n’a pas laissé indifférents les grands patrons français. Si l’on en juge par leurs questions ou leurs suggestions au président ivoirien, ce sont les secteurs du Btp (bâtiments et travaux publics), de l’agriculture, des transports, des ressources minières, de la banque et des finances et même de l’enseignement qui intéressent les investisseurs français. Signe de leur impatience à retrouver un terreau qui leur paraît fertile, un géant mondial du pétrole, Total et des partenaires ivoirien (Petroci) et canadien (Anadarco), ont finalisé, ce même vendredi, un accord pour une exploration off-shore dans les eaux ivoiriennes. Cet accord permet déjà à l’Etat ivoirien d’engranger la coquette somme de 25 milliards F Cfa. Mais, assurément, Alassane Ouattara ne compte pas s’arrêter là. En plus des opérateurs économiques, il ambitionne de bâtir un pont entre les collectivités territoriales françaises et ivoiriennes. Ce pont devrait contribuer à créer et à gérer des projets à impact rapide sur les populations. C’est donc ce qui justifie la visite rendue par le numéro Un ivoirien au maire de Paris, Bertrand Delanoë. Cet impact pourrait se décliner en nombre d’emplois générés par les investissements attendus durant les prochains mois.
Du travail pour les Ivoiriens
Mais, les espèces sonnantes et trébuchantes ne seront pas les seuls retombées de la visite d’Alassane Ouattara. Il y a eu aussi le prestige perdu que la Côte d’Ivoire retrouve à travers cette visite. Qui mieux que Nicolas Sarkozy pouvait faire le témoignage ? « C’était une grande souffrance que de ne pas pouvoir entretenir avec la Côte d’Ivoire pendant toutes ces années, ces liens historiques, culturels, économiques que nous avions depuis tant d’années avec la patrie de Félix Houphouet-Boigny », s’est réjoui le président français. Plus parlant, le tapis rouge déroulé par les autorités françaises à leur hôte. De mémoire de Français, depuis ces dix dernières années, il n’y a eu que le président américain, Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel ou la reine d’Angleterre qui ont eu droit à pareils honneurs faits à Alassane Ouattara : le tapis rouge a été déroulé jusqu’aux portillons de la présidence française. La preuve, la visite du président afghan, Hamid Karzaï, dans la même période, est quasiment passée inaperçue, là tout le gratin politique français s’est mobilisé pour décrocher un tête-à-tête avec Ouattara. Et, pour ceux qui sont friands de symboles, non seulement les autorités hexagonaux ont fait fermer une station de métro située devant Le Meurice (l’hôtel où M. Ouattara a pris ses quartier) mais, en plus, la bannière orange-blanc et vert est restée sur les mâts jusqu’à samedi au moins, c’est-à-dire 24heures après la fin de la visite du président Ouattara. Pour couronner le tout, les feux tricolores de l’Elysée ont été démontés, le temps de la visite d’Etat d’Alassane Ouattara. Il fallait le faire !
Marc Dossa