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Politique Publié le mercredi 1 février 2012 | Le Nouveau Réveil

Karamoko Yayoro, député d’Abobo et président de la Rjr : « Après les municipales et les régionales, on tranchera la question du Rhdp »

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Union pour la démocratie et pour la paix (UDPCI) : Le président Mabri Toikeusse inaugure son Cabinet
Mercredi 14 juillet 2010. Abidjan, Cocody Angré, 8eme tranche. L`UDPCI inaugure le Cabinet de son président, en présence des partis frères représentés par Légré Philippe (secrétaire général du Mfa), Alphonse Djédjé Mady (secrétaire général du Pdci) et Karamoko Yayoro (président des jeunes du Rdr)
Député d’Abobo depuis le 11 décembre 2011, le président du Rjr, Karamoko Yayoro, assène ses vérités face au comportement désobligeant d’une certaine opposition pilotée par le Fpi.
Vous totalisez aujourd’hui 7 ans à la tête du Rjr. A quand le congrès ?
Referez-vous à ma direction. Nous, nous continuons de travailler, de mobiliser. Je pense que bientôt, après les municipales et les élections générales, la direction, éventuellement, jugera utile de renouveler les instances du parti. En ce moment-là, nous aussi, nous passerons le relais parce qu’il faut permettre à d’autres intelligences et à d’autres énergies de venir apporter un plus à notre jeunesse.

Qu’est-ce qui se passe au niveau du Rjdp ? Il y a un moment qu’il n’y a pas eu de rencontre entre vous, leaders des jeunes.

Il n’y a aucun problème. Nous étions, autant que nous sommes, occupés à gérer les questions électorales. J’étais candidat, le président KKB aussi. Comme nous ne sommes pas allés en Rhdp, chacun était dans sa formation politique, en train de travailler. Nous sommes au contentieux. Et bientôt, il y aura des élections législatives partielles. Nous espérons que nous nous retrouverons très bientôt pour préparer les élections municipales. Je ne sais pas si nous irons en Rhdp. Mais il reste entendu que chacun va se battre pour que sa formation politique soit première à ces scrutins.

Faut-il aller en Rhdp ou en individuels ?

J’avais souhaité, en son temps, que nous allions en Rhdp aux législatives. Je crois qu’il faut finir la question des municipales et des régionales, puis poser véritablement la question du Rhdp afin qu’elle soit tranchée une bonne fois pour toutes. Je souhaite, d’ici-là que chaque parti politique y aille, mais que la campagne se passe de façon fraternelle, sans propos blessants, que chacun se dise que nous travaillons tous pour l’avènement d’un Rhdp fort et que, pour ce faire, chaque parti politique s’organise au mieux, à sa base.

Quand les « patriotes » disent et continuent de dire qu’il n’y a rien en face. Est-ce que ce n’est pas parce que vous, les jeunes de la coalition au pouvoir, vous êtes absents des rues et du théâtre de la mobilisation ?
S’ils disent qu’il n’y a rien en face, c’est leur problème. J’ai pensé que ces jeunes comprendraient la leçon que nous leur avons donnée.

C’est-à-dire ?

Après la crise postélectorale, les jeunes du Rhdp se sont mobilisés pour dire que, comme nous sommes au pouvoir, nous avons un rôle à jouer, celui de participer à la construction d’une Nation unie, fraternelle et solidaire, celui de participer à l’émergence de la Côte d’Ivoire. Au plan politique, pour nous qui voulons faire la politique, nous avons dit que nous voulons jouer un rôle à ce niveau. Chacun de nous s’est donc positionné et à demandé aux jeunes du Rhdp de se porter candidats. C’est qu’ils ont fait. Vous verrez que ce sera la législature où on aura le plus grand nombre de jeunes. C’est le fruit de l’appel que nous avons lancé. On ne peut pas toujours avoir une attitude belliciste ! Il faut que les jeunes du Fpi comprennent dès maintenant que ce qu’ils font aujourd’hui les suivra toute leur vie et que, c’est au décompte de tout cela que le peuple les choisira. Un peuple ne voudra jamais avoir à sa tête quelqu’un qui ne sait que détruire, insulter, tuer, qui ne sait que diviser, mais qui ne sait pas rassembler. Pour moi, la politique, c’est de rassembler, unir, pour aller à la construction, au développement et apporter le mieux-être au peuple.

Parmi eux, il y en a qui ne reconnaissent toujours pas le pouvoir en place…
Ne sont-ils pas en Côte d’Ivoire ?

A leur dernier meeting à Yopougon, certains l’ont signifié…
Ne sont-ils pas allés au ministère de l’Intérieur pour demander l’autorisation de leur meeting ? Y a-t-il plus grande reconnaissance du pouvoir en place que cela ? Ils ont même félicité le ministre de l’Intérieur de sa diligence, son intelligence et sa compréhension. Vous le savez, le Fpi est un parti de contradictions. Ils affirment une chose, et ils font le contraire. C’est comme l’animal dont parlait Laurent Gbagbo, qui construit avec sa tête et qui détruit avec sa queue. Ils n’ont pas encore changé. Il faut qu’ils comprennent qu’ils doivent maintenant participer à la reconstruction du pays ou ils disparaîtront. Car les Ivoiriens ont faim, veulent un mieux-être et ne veulent plus aller mourir dans des pirogues à destination de l’Europe ou des Etats-Unis.

Votre position est défendable. Mais eux aussi ont leur position qu’ils défendent et qu’ils trouvent légitime.

Quand on a une position, on doit en faire le bilan à un moment donné. Ils disent bien qu’ils sont de la Gauche. Mais la force de la Gauche, c’est l’autocritique et la critique. Il est temps qu’ils fassent leur introspection pour, d’une part, voir ce qui s’est depuis 1990. Et d’autre part, voir le discours qu’ils ont tenu quand ils sont arrivés au pouvoir (en 2000). Est-ce que c’était un discours de rassemblement ? Est-ce que c’est un discours qui a permis l’émergence de la Côte d’Ivoire, aux plans économique, social, politique, culturel, bref, dans tous les domaines ? Est-ce qu’avec eux, nous avons eu une école plus performante ? Ou, sommes-nous tombés dans la médiocrité ? Est-ce que nous avons qui il faut aux postes qu’il faut aujourd’hui dans la Fonction publique ? Ce sont autant de bilans qu’ils doivent faire. Je suis étonné que le Fpi qui a quand même été dix ans à la tête du pays, continue de se comporter comme s’il n’avait jamais géré un pays. Je me rends compte qu’ils ont été à la tête du pays, mais qu’ils ne l’ont pas géré. Nous nous rendons bien compte tous aujourd’hui que la Côte d’Ivoire n’est pas à terre. Elle est complètement affalée, détruite. Nous sommes obligés de recoller les lambeaux, de reconstruire à nouveau le pays.

Ils répondront que c’est vous, qui, dans l’opposition les avez empêchés de gouverner.
C’est pourquoi, ils veulent empêcher de gouverner ? En tout les cas, le gouvernement gouverne aujourd’hui à travers des actions concrètes. Les routes sont en train d’être réparées. Et les militants du Fpi sont heureux d’emprunter ces voies. Quand il y a eu les lumières, ils ont d’abord dit que c’était des lumières maçonniques. Et puis après, ils ont dit que c’était un projet de Laurent Gbagbo. Même pour les routes réparées, ils disent que c’était aussi un projet de Laurent Gbagbo. Ils disent que le troisième pont en chantier était un projet de Laurent Gbagbo. Les nouveaux accords avec les Institutions de Bretton Woods, le retour de la Bad, les divers partenariats en cours, tout ceci, ils le mettent au compte des projets de Laurent Gbagbo. C’est dire qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont pas travaillé ! On voit ce qui est fait en un an. Tandis qu’en dix ans, ils n’avaient pas encore commencé. On se rend compte qu’il y avait de l’argent puisque des milliards et des milliards ont été investis dans l’achat d’armes, la militarisation des jeunes, de l’école et dans la transformation, en milices, de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Voilà ce qui était fait sous Laurent Gbagbo. Nous les invitons à l’humilité.

C’est bien de les inviter à l’humilité. C’est peut-être aussi bien de leur accorder la liberté de manifester. Leur dernier meeting a été dispersé à coups de pierres.
Qui a dispersé leur meeting ?

Ils ont accusé les militants du Rdr.
C’est assez facile.

Que leur répondez-vous ?

Je les laisse à leur vagabondage d’esprit. Le Rdr n’a jamais lancé de mots d’ordre. Quand nous en lançons, nous l’assumons. Et ce n’est pas de la sorte que nous agissons.

Dans le principe, pensez-vous qu’une manifestation de l’opposition doit être dispersée de cette manière ? A quel niveau situez-vous les responsabilités ?

Je ne suis pas policier. Je n’ai pas de responsabilité à situer. Mais je les invite à l’humilité, à reconnaitre leurs erreurs. Il faut qu’ils s’avisent à reconnaître qu’ils doivent changer le discours. Vous ne pouvez pas avoir tué des gens, avoir institué « l’article 125 » (ndlr : slogan qui disait « pétrole 100 F et allumette 25 F ». Il a été appliqué par les pro-Gbagbo lors des lynchages physiques des militants de l’opposition), et tenir des discours qui laissent croire que toutes ces tragédies n’avaient pas existé ! Juste une anecdote. Un vieux de 80 ans n’avait qu’un enfant pour s’occuper de lui et qui lui louait une baraque à la Sicobois (Ndlr : quartier précaire). Cet enfant, un beau matin, s’est levé, s’est rendu au marché pour effectuer de petites activités de coxer afin de trouver de quoi manger à son papa. Ce dernier apprendra, vers 11 heures que son fils unique a été brûlé vif. Ces « patriotes » ne savent pas ce qu’un tel drame peut provoquer. Amani N’guessan, par exemple, devait se faire moins voir. Il était quand même le ministre de la Défense quand il y a eu 3000 morts, quand policiers, gendarmes et militaires tuaient les gens. Les populations se souviennent du CeCos. C’étaient des assassins. Des gens comme lui devraient être en prison. Lui et tous ceux qui faisaient l’apologie du meurtre, qui allaient sur les antennes de la télévision pour dire : « On va tuer, et il n’y aura rien ». S’ils ne sont pas en prison, ils devaient pouvoir dire « merci » au président Alassane Ouattara.

A en croire Amani N’guessan, c’est maintenant que nous vivons un régime de terreur.

Il peut le dire puisque lui au moins, il est libre de parler. Pour lui, peut-être que la démocratie c’est quand on tue. Des prétendues organisations de droits de l’homme donnent dans les condamnations faciles. Qu’ont-ils dit, en amont, aux gens du Fpi pour les interpeller sur leurs discours guerriers, sur leurs injures à la mémoire des morts, et sur leurs propos qui blessent encore ceux dont les enfants ont été brûlés vifs, tués pour rien par les militants du Fpi parce qu’ils étaient au pouvoir, donc tout puissants ? Il faut qu’ils rencontrent aussi le Fpi pour qu’il change de discours. On n’a même pas besoin de lancer un mot d’ordre pour que les populations se soulèvent contre le Fpi ! Mais depuis notre sortie du Golf hôtel, nous travaillons à l’apaisement. J’ai personnellement fait des tournées dans le sens de la réconciliation à Abidjan et à l’intérieur du pays. N’eussent été ces campagnes, les gens allaient se venger. Et les gens du Fpi savent bien qu’ils ne seraient plus en Côte d’Ivoire. Si nous avions lancé des mots d’ordre de vengeance comme ils savent le faire eux, je ne suis pas sûr qu’ils parleraient de meeting. Si c’est cela qu’ils appellent la dictature, alors c’est une dictature bienveillante pour eux.

Avez-vous des rapports avec votre ancien compagnon, Charles Blé Goudé ?
Où est-il ?

On le dit en exil…

Je veux bien avoir des contacts avec lui, mais je ne sais pas où il est.

En tant que président des jeunes du parti au pouvoir, avez-vous des contacts avec vos autres camarades jeunes pro-Gbagbo, aujourd’hui en exil un peu partout au Ghana, au Liberia ou au Togo ?

Non. J’avoue que je n’ai pas de contact particulier avec eux.

Pourriez-vous, par exemple, vous porter garant auprès du pouvoir, pour le retour de ces camarades jeunes ?

Il y a un gouvernement. Il gère cet aspect. Moi, je ne fonctionne pas comme eux. Le Fpi, c’était le gouvernement et le parti à la fois. Nous, à la jeunesse du Rdr, ne sommes pas un pouvoir d’Etat. Le Rdr est une organisation privée comme toutes les autres et il y a l’Etat. C’est cet Etat qui a tous les pouvoirs régaliens de leur garantir ce qu’on appelle la sécurité. Moi, je ne peux me porter garant de leur retour. Je peux seulement leur dire de revenir afin que nous participions à l’émergence d’opinions plurielles et d’une Côte d’Ivoire démocratique nouvelle. Le reste, c’est avec l’Etat que cela doit être négocié. Et je crois qu’il y a des militants qui sont rentrés, tels que l’ancien maire de Yopougon. D’autres sont rentrés. Jusqu’ici, on n’a pas entendu dire qu’ils ont eu des problèmes. Ceux qui sont là-bas encore savent que ce sont eux qui brûlaient les gens dans les quartiers. Ce n’est ni vous ni moi qu’ils craignent, mais leurs voisins immédiats, qu’ils ont martyrisés pendant dix ans, à qui ils arrachaient le pain, chez qui ils prenaient des sacs de riz, qu’ils rançonnaient chaque matin ou frappaient chaque fois, ou dont ils ont tué un enfant, un frère, un cousin. Puisque c’était rien pour eux que de tuer. Il suffisait d’être Rdr ou Rhdp pour être tué, comme si tu n’étais plus un être humain. Je dis qu’il doit être modeste, le Fpi, et demander pardon. Hélas, qu’attendre de gens qui sont incapables d’une remise en cause, ne serait-ce que partielle ? Parmi tous ceux qui crient, beaucoup ont brûlé des gens. Ils sont connus dans leurs quartiers. Ils ont brûlé, tué, frappé impunément ! Ce sont eux qui aujourd’hui parlent de démocratie ? Il y en a même que j’ai vu crier leur mécontentement parce que la «Sorbonne» au Plateau a été supprimée. Ils doivent avoir honte. Comment un jeune qui se lève le matin, se parfume, va crier, au lieu d’aller chercher du travail, cela doit faire honte. Ce n’est pas travailler que de crier à la «Sorbonne». Nous au Rhdp, nous voulons que les jeunes de la Côte d’Ivoire travaillent et participent effectivement à la construction économique du pays.

A vous écouter, vous maitrisez vos troupes pour ne pas qu’elles se lâchent contre les militants du Fpi.

En tous cas, nous savons leur parler. Nous leur disons toujours de ne pas aller à la vengeance, de toujours prôner la réconciliation, de tendre la main aux jeunes du Fpi, aux anciens miliciens. De leur côté, il faut qu’ils encouragent aussi ceux qui leur tendent la main et qu’ils soient sincères. Ils ne peuvent pas continuer de dire que nous ne sommes rien en face d’eux, de ne pas reconnaitre le président de la République et de ne rien regretter. Je voudrais regarder messieurs Amani N’guessan ou Miaka Oureto et leur poser la question : « Comment tu aurais réagi si on avait brûlé ton cousin, tué ton frère, ton enfant, qu’on l’avait sommairement enterré ? ». Je voudrais bien demander à chaque jeune du Fpi, « Que ferais-tu, quel serait ton état d’âme, si ton papa avait été tué parce qu’il s’appelait X ou Y ? ». Bizarrement, c’est à ceux qui devaient demander pardon, qu’on demande pardon dans ce pays.

Ils vous diront qu’ils ont eu des parents qui ont été également tués.
Quand ?

Pendant la crise post-électorale.

C’est qu’ils étaient des miliciens, donc des hommes en armes aux côtés des militaires. Ils faisaient ce que faisaient les militaires. Des miliciens, entretenus pendant des années, ont tué impunément à Yopougon, à Abobo et partout ailleurs. Il ne faut pas oublier le contexte. Ils étaient tous, ces miliciens dans l’armée nationale. Un caporal pouvait gifler un général. Je crois que l’opinion devrait mettre suffisamment en exergue le travail positif que nous faisons, en mettant en balance le bilan des dix ans de règne du régime Gbagbo et le bilan des premiers jours de Ouattara.

C’est-à-dire ?

Comparez les agissements et les discours des jeunes du Rhdp à ceux du Fpi et tous leurs autres affidés. Nous, on ne va pas envahir, pour un oui ou un non, les Ambassades pour frapper et insulter. On n’appelle pas au meurtre. Demandez aux Directeurs généraux, combien de fois nous les rackettons ? Même dans notre ministère, nous n’y allons jamais. On ne nous trouvera nulle part dans ce registre. Vous pouvez le vérifier auprès de la communauté libanaise, si nous leur avons une fois rendu visite. Eux, ils les rançonnaient. Nous mettons en avant le travail, là où ils mettaient en avant l’oisiveté.

Le peu de moyens de la police a été invoqué récemment pour expliquer les incidents au meeting du Fpi. Est-ce que le gouvernement ne devrait pas, comme en 2003, décréter par exemple une trêve sociale ?

C’est aux Ivoiriens de savoir ce qu’ils veulent, de savoir que nous traversons une période difficile et que nous avons besoin d’aller à l’apaisement. On peut manifester sans insulter. Mais quand vous parlez de meeting de la libération, alors on se demande : le meeting de la libération de qui, de quoi, par rapport à quoi ou à qui ? Si c’était à l’époque du Fpi, les militants du Rdr ou du Rhdp auraient été tués dans leurs domiciles à quatre heures du matin. Eux, ils ont eu la chance de venir au lieu du meeting. Les policiers ne les ont pas frappés malgré toutes les provocations, et les injures, qu’ils leur ont fait subir.

Ils vous diront qu’il y a eu un mort dans leurs rangs.

Je ne juge pas. Mais demandez aux policier de l’Onuci s’ils ne les insultaient pas. Lisez aussi le contenu de leurs discours. En tant qu’opposants, nous n’avons jamais tenu de tels discours.

Ils disent que le président Laurent Gbagbo va revenir

Il peut revenir. Mais en tant que qui ? Est-ce qu’il sera encore président de la Côte d’Ivoire ?

C’est ce qu’ils disent.

Ils ont des éminents professeurs d’université avec eux, mais j’ai l’impression que ces gens sont dans une caverne où quand on y entre, on perd toute raison, et que la logique qui existe chez eux, c’est une illogique logique. Laurent Gbagbo revient en tant que quoi ? Président de la même Côte d’Ivoire ? Accepteraient-ils, eux-mêmes, que Gbagbo soit encore leur président, celui qui n’a même pas été capable de boucher des trous ? Nos routes étaient des damiers. Ils n’accepteraient pas eux-mêmes. Mais comme ils ont besoin d’exister politiquement, et qu’ils ne voient pas de leaders émerger parmi eux, alors ils s’accrochent au nom de Gbagbo en se disant que c’est un nom fédérateur qui leur permettra d’exister. Ils ont intérêt à travailler à se trouver un leader. Car en procédant de la sorte, jamais personne n’émergera en leur sein. Et puis, quelle est aujourd’hui l’image de Gbagbo dans l’opinion publique et même quand ils sont en privé ? Qu’a-t-il apporté de positif à la Côte d’Ivoire ?

Ils disent qu’il a libéré la Côte d’Ivoire et même l’Afrique.

De quoi a-t-il libéré la Côte d’Ivoire ? Il n’a quand même pas fait la lutte anticoloniale ! Nous avions depuis 1960, l’indépendance politique. Et Houphouët l’a dit en 1977, la Côte d’Ivoire a besoin désormais de l’indépendance économique. Quelle est la base économique de la Côte d’Ivoire ? Les industries qui font notre fierté ? Combien d’opérateurs économiques nous avons ? A qui appartenait le port du temps de Gbagbo ? A qui appartenaient la Cie et la Sodeci ? Qui était derrière Air Ivoire ? Le troisième pont devrait être l’affaire de qui ? Qui a financé l’autoroute du nord, toujours du temps de Laurent Gbagbo ? Ce sont les banques arabes. On ne peut pas avoir toujours la main tendue et parler dignité.
Interview réalisée par Benoit HILI
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