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Art et Culture Publié le vendredi 3 février 2012 | L’Elephant Déchaîné

Education nationale : Tu achètes mon fascicule ou tu auras une mauvaise note…

On ne manque pas d’idées pour arrondir ses fins de mois. Pour avoir vite appris dans le système, des enseignants sont passés maîtres dans l’art. Qu’est-ce qu’ils sont vraiment ingénieux pour marquer au fer les apprenants. Tout est toujours bon pour donner le meilleur de soi quand on a appris auprès des maîtres et c’est cette misère qu’ils font subir aux élèves et même aux étudiants. Les enseignants font désormais des cours de renforcement, une obligation. Et pourquoi ? Ne dites pas qu’il s’agit là d’un renforcement de la capacité financière en attendant le salaire. Un deal pour donner du poids au salaire toujours jugé insuffisant. Par exemple, «les sujets des devoirs sont tirés des cours dispensés aux élèves qui participent à leurs rencontres. Les autres élèves face à cette situation sont alors obligés à s’inscrire à ces cours au risque de se voir attribuer de faibles notes qui joueront sur leur moyenne. Et ça, nous disons que ce n’est pas normal», explique M. Kobenan Jacob, parent d’élève. Ces cours donnés dans le « bois sacré » comme l’appellent ces enseignants sont payants. «1000 FCFA francs pour certains, par séance et d’autres, les plus souples, 5000 mille francs par mois. Même le primaire n’est pas épargné», confie Serges, un chef de classe dans un lycée à Abidjan.

La vente des fascicules devient la denrée la mieux partagée dans le corps des enseignants. Un commerce bien pensé qui nourrit bien son homme. Et aucun professeur ne veut se laisser faire, tous y sont. Dans chaque discipline, les cours sont proposés et les élèves doivent y participer s’ils veulent avoir la moyenne. Certains vont jusqu'à faire chanter leurs élèves « celui qui n’a pas mon fascicule ne participera pas à mes devoirs ». Ce qui ne donne pratiquement plus de temps de repos aux élèves puisque dans certains établissemnts, ils suivent ces cours du lundi au samedi soir, sans compter les devoirs payants. Certes l’instruction est le meilleur bien que l’Etat puisse faire aux élèves, mais lorsqu’elle devient le lieu d’enrichissement tous azimuts comme on l’observe dans le corps des enseignants, il y a de quoi s’inquiéter. La chasse au trésor devrait être dissociée de la dispensation du savoir. Mais le petit commerce juteux des enseignants continue son petit bonhomme de chemin et au fil des années.

Mireille Appini
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