Maître Altit, l’avocat de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a déposé depuis quelques jours une requête auprès de la Chambre préliminaire 3 de la Cour pénale internationale (Cpi) pour demander des moyens supplémentaires pour la défense de son client. A en croire Fadi Al Abdallah, le porte-parole de la Cpi qui a réagi le lundi 6 février 2012 sur Onuci-FM, ce dossier est à l’étude. «Pour le moment, il y a une demande qui a été faite par la défense à la Chambre préliminaire 3 qui a en charge cette affaire en demandant d’expliquer le champ des attributions qui est appliqué et accordé à M. Gbagbo. Il y a quelques jours, le tribunal de la Cour a soumis des observations sur cette requête qui a été déposée par Maître Altit . On attend de voir quelle serait la décision des juges sur cette question», a déclaré le porte-parole de la Cpi. Tout en indiquant que la Cpi prend pour le moment en charge les frais de défense de l’ex-chef de l’Etat ivoirien dans l’attente de la conclusion de l’enquête sur sa situation financière.
Pleins pouvoirs à Miaka Oureto pour un combat intérieur démocratique dans la cohésion, la fidélité et la discipline
Depuis le 11 Avril 2011, Laurent Gbagbo n’avait eu aucune rencontre formelle, ni officielle avec ses soutiens politiques, ses partisans et les dirigeants de son parti politique, le FPI, dont il est membre fondateur. Des circuits officieux et parallèles étaient organisés, via les avocats, les médecins, les parents et autres personnes proches pour passer des messages politiques. Entre temps, les militants et partisans ont, chacun à leur niveau, fait ce qu’ils pouvaient. Cette mobilisation a souvent conduit à une situation de cacophonie : déclarations incendiaires des uns, appels à l’apaisement des autres, les appels au dialogue considérés comme de la trahison, contestation et récusation de Maître Altit, des appels à cotisation lancés depuis l’étranger en dehors du FPI officiel à Abidjan, désaccord au CNRD au sujet des législatives.., et bien avant la cerise sur le gâteau( ?) qui a été la colère et le départ de Mamadou Koulibaly. Avec le transfert à La Haye, la situation s’est amplifiée au départ, au point que les uns et les autres s’accusaient mutuellement de trahison, à travers les réseaux sociaux. Des sentiments radicaux et des stratégies de tous ordres se sont développés. En accordant un long entretien à Miaka Oureto, avant le rassemblement des militants le 18 Février 2012 (20 ans après l’emprisonnement du 18 Février 92), à La Haye, Laurent Gbagbo indique clairement qu’il compte s’appuyer sur le parti qu’il a créé pour poursuivre son combat. Dans la guerre d’influences et d’initiatives, qui a cours, l’ex-chef de l’Etat manifeste clairement son choix pour le FPI. Il joue la carte de l’enracinement sur le front intérieur, et semble inviter les siens à créer les conditions pour une lutte politique dans le pays. On peut y comprendre que ce n’est pas à (de) Paris, ni à (de) Accra, mais à partir d’Abidjan avec les milliers d’électeurs et d’Ivoiriens qui vivent encore le traumatisme tout en étant sur place, que le changement se fera. C’est donc la parole que dira dans les jours et semaines à venir Miaka Oureto (et non plus celle de Katina Koné), qui engagera Laurent Gbagbo, et que devront respecter ceux qui aiment l’ex-président. Pas question par exemple de prétendre que Miaka Oureto est mou, ou n’est pas clair, ou est un radical-extrémiste. Lui seul sait ce que le chef lui a dit, et a comme vision. Si le président par intérim du FPI dérape, s’il fait une sortie de route, si Laurent Gbagbo n’est pas content de lui, il saura faire passer le message à qui de droit. Dans les jours à venir, à l’issue du tour d’horizon entre Sylvain Miaka Oureto, on devrait avoir les orientations exactes du FPI sur la réconciliation nationale, sur la lutte à mener, sur les prochaines élections locales, sur la gouvernance et l’état de droit. Par exemple au sujet de la question du soutien aux Eléphants, qui divise les partisans de Laurent Gbagbo, le FPI n’a produit aucune déclaration officielle face à la colère et aux ressentiments de quelques partisans radicaux qui sont mécontents des autres LMP qui restent supporteurs des Eléphants contre vents et marées, et malgré le sort que subit Laurent Gbagbo. Selon l’ancien chef de l’Etat, s’agit-il d’un sujet mineur face aux enjeux de la souveraineté ? Ou bien cette souveraineté ne peut être dissociée du patriotisme autour des joueurs, quelle que soit la fortune ou l’infortune politique du moment ? Est-ce parce qu’il y a eu le 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire que tous les acquis obtenus sous le régime Gbagbo par les Eléphants doivent être balayés ? Doit-on oublier les deux participations au Mondial, la finale en Egypte en 2006, parce que Alassane Ouattara est aujourd’hui président ? Laurent Dona-Fologo peut-il être considéré comme un traître, qu’on doit vilipender ? Le président par intérim du FPI doit avoir obtenu des indications et des orientations sur ces sujets et autres. Sa parole est attendue par tous : adversaires, comme partisans de Laurent Gbagbo. Cette démarche indique aussi que Laurent Gbagbo reste politique : il a d’abord reçu son avocat, ensuite ses filles, et à présent Miaka, le politique. Le temps de recevoir les amis et les autres types de relation viendra. Mais l’urgence c’est le juridique, la famille et le politique. Pratique, pragmatique, humain et sensible, mais aussi politique. Cela dit, même si le tête-à-tête vise à mettre fin à la cacophonie et aux actions non coordonnées, cette sorte de passage de témoin hier à Miaka Oureto pour ne pas dire passation de charge, semble également être un hommage à l’action politique et de mobilisation des uns et des autres (de Côte d’Ivoire, d’Accra, Paris et d’ailleurs) ; de tous ceux qui continuent de croire en Laurent Gbagbo, et d’espérer qu’il n’est pas fini. Laurent Gbagbo leur donne un interlocuteur mais en même temps, il répond qu’il a entendu et vu leur mobilisation, et qu’il ne souhaite pas les abandonner en renonçant à son combat, en renonçant à la politique. Pleins pouvoirs à Miaka, président par intérim du FPI jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à un éventuel congrès pour décliner tout cela. Pour permettre aussi de gagner sur ces revendications essentielles , pour la consolidation de la démocratie et de l’état de droit : la libération de la quarantaine de cadres politiques en prison, le retour de tous les exilés, un accord politique global de sortie de crise que proposait Laurent Gbagbo, avant le 11 avril 2011, et qu’il a aussitôt proposé dès qu’il a été arrêté.
Touré Abdoulaye
Pleins pouvoirs à Miaka Oureto pour un combat intérieur démocratique dans la cohésion, la fidélité et la discipline
Depuis le 11 Avril 2011, Laurent Gbagbo n’avait eu aucune rencontre formelle, ni officielle avec ses soutiens politiques, ses partisans et les dirigeants de son parti politique, le FPI, dont il est membre fondateur. Des circuits officieux et parallèles étaient organisés, via les avocats, les médecins, les parents et autres personnes proches pour passer des messages politiques. Entre temps, les militants et partisans ont, chacun à leur niveau, fait ce qu’ils pouvaient. Cette mobilisation a souvent conduit à une situation de cacophonie : déclarations incendiaires des uns, appels à l’apaisement des autres, les appels au dialogue considérés comme de la trahison, contestation et récusation de Maître Altit, des appels à cotisation lancés depuis l’étranger en dehors du FPI officiel à Abidjan, désaccord au CNRD au sujet des législatives.., et bien avant la cerise sur le gâteau( ?) qui a été la colère et le départ de Mamadou Koulibaly. Avec le transfert à La Haye, la situation s’est amplifiée au départ, au point que les uns et les autres s’accusaient mutuellement de trahison, à travers les réseaux sociaux. Des sentiments radicaux et des stratégies de tous ordres se sont développés. En accordant un long entretien à Miaka Oureto, avant le rassemblement des militants le 18 Février 2012 (20 ans après l’emprisonnement du 18 Février 92), à La Haye, Laurent Gbagbo indique clairement qu’il compte s’appuyer sur le parti qu’il a créé pour poursuivre son combat. Dans la guerre d’influences et d’initiatives, qui a cours, l’ex-chef de l’Etat manifeste clairement son choix pour le FPI. Il joue la carte de l’enracinement sur le front intérieur, et semble inviter les siens à créer les conditions pour une lutte politique dans le pays. On peut y comprendre que ce n’est pas à (de) Paris, ni à (de) Accra, mais à partir d’Abidjan avec les milliers d’électeurs et d’Ivoiriens qui vivent encore le traumatisme tout en étant sur place, que le changement se fera. C’est donc la parole que dira dans les jours et semaines à venir Miaka Oureto (et non plus celle de Katina Koné), qui engagera Laurent Gbagbo, et que devront respecter ceux qui aiment l’ex-président. Pas question par exemple de prétendre que Miaka Oureto est mou, ou n’est pas clair, ou est un radical-extrémiste. Lui seul sait ce que le chef lui a dit, et a comme vision. Si le président par intérim du FPI dérape, s’il fait une sortie de route, si Laurent Gbagbo n’est pas content de lui, il saura faire passer le message à qui de droit. Dans les jours à venir, à l’issue du tour d’horizon entre Sylvain Miaka Oureto, on devrait avoir les orientations exactes du FPI sur la réconciliation nationale, sur la lutte à mener, sur les prochaines élections locales, sur la gouvernance et l’état de droit. Par exemple au sujet de la question du soutien aux Eléphants, qui divise les partisans de Laurent Gbagbo, le FPI n’a produit aucune déclaration officielle face à la colère et aux ressentiments de quelques partisans radicaux qui sont mécontents des autres LMP qui restent supporteurs des Eléphants contre vents et marées, et malgré le sort que subit Laurent Gbagbo. Selon l’ancien chef de l’Etat, s’agit-il d’un sujet mineur face aux enjeux de la souveraineté ? Ou bien cette souveraineté ne peut être dissociée du patriotisme autour des joueurs, quelle que soit la fortune ou l’infortune politique du moment ? Est-ce parce qu’il y a eu le 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire que tous les acquis obtenus sous le régime Gbagbo par les Eléphants doivent être balayés ? Doit-on oublier les deux participations au Mondial, la finale en Egypte en 2006, parce que Alassane Ouattara est aujourd’hui président ? Laurent Dona-Fologo peut-il être considéré comme un traître, qu’on doit vilipender ? Le président par intérim du FPI doit avoir obtenu des indications et des orientations sur ces sujets et autres. Sa parole est attendue par tous : adversaires, comme partisans de Laurent Gbagbo. Cette démarche indique aussi que Laurent Gbagbo reste politique : il a d’abord reçu son avocat, ensuite ses filles, et à présent Miaka, le politique. Le temps de recevoir les amis et les autres types de relation viendra. Mais l’urgence c’est le juridique, la famille et le politique. Pratique, pragmatique, humain et sensible, mais aussi politique. Cela dit, même si le tête-à-tête vise à mettre fin à la cacophonie et aux actions non coordonnées, cette sorte de passage de témoin hier à Miaka Oureto pour ne pas dire passation de charge, semble également être un hommage à l’action politique et de mobilisation des uns et des autres (de Côte d’Ivoire, d’Accra, Paris et d’ailleurs) ; de tous ceux qui continuent de croire en Laurent Gbagbo, et d’espérer qu’il n’est pas fini. Laurent Gbagbo leur donne un interlocuteur mais en même temps, il répond qu’il a entendu et vu leur mobilisation, et qu’il ne souhaite pas les abandonner en renonçant à son combat, en renonçant à la politique. Pleins pouvoirs à Miaka, président par intérim du FPI jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à un éventuel congrès pour décliner tout cela. Pour permettre aussi de gagner sur ces revendications essentielles , pour la consolidation de la démocratie et de l’état de droit : la libération de la quarantaine de cadres politiques en prison, le retour de tous les exilés, un accord politique global de sortie de crise que proposait Laurent Gbagbo, avant le 11 avril 2011, et qu’il a aussitôt proposé dès qu’il a été arrêté.
Touré Abdoulaye