•Les non-dits de son discours de mercredi dernier
Le président du Pdci n`est pas content. Et Henri Konan Bédié l`a fait savoir mercredi 8 février dernier, à l`occasion de la cérémonie de présentation de vœux organisée par son parti à Cocody. En des termes plutôt voilés, il a laissé deviner son mécontentement. A bien relire son discours, on observe en effet que Bédié n`est pas d`accord avec certaines choses qu`il enrobe sous l`euphémisme de problèmes. Le vocable revient six fois dans son texte, dont cinq fois dans le même paragraphe. Quels sont donc ces « problèmes » qui fâchent le président du Pdci ? Il n`en dit pas plus, se contentant de préciser leur nature par des périphrases, qui ne renseignent pas davantage sur ces problèmes. Il parle tour à tour de « problèmes sérieux touchant à la vie de la nation », de « problèmes de notre vivre en commun », de « problèmes d`identité ». Que recouvrent ces périphrases ? Le moins qu`on puisse dire, c`est que Bédié a voulu saisir l`occasion de la cérémonie de mercredi dernier pour dénoncer des problèmes qui le dérangent au point d`en parler publiquement. Ces faits dont parle Bédié, vont de toute évidence au-delà des remous au sein de sa formation politique. Certes, son parti est secoué ces derniers temps par des yoyos, suite à la double déconvenue essuyée à la présidentielle et aux législatives. Certains militants, estimant que leur leader a failli, réclament sa mise à la retraite. Bédié a dit avoir entendu leurs « frustations » et entend convoquer un Bureau politique pour vider le contentieux avec ses ouailles. Au-delà de cette cuisine interne, Bédié semble avoir des choses à reprocher à la gestion du pouvoir par son « jeune frère Alassane Ouattara ». Ce sont ces griefs qu`il qualifie de « problèmes sérieux touchant à la vie de la nation » ou encore « problèmes de notre vivre en commun ». S`agit-il du poste de Premier ministre promis par Ouattara au Pdci et que ce parti attend depuis de voir traduire dans les faits ? S`agit-il des bisbilles nées entre ce parti et son allié du Rdr pendant la campagne pour les législatives, à la faveur de laquelle des candidats des deux partis se sont heurtés ? Ou d`autres dissensions entre Bédié et son « jeune frère » ? Toujours est-il qu`à écouter le président du Pdci, quelque chose cloche dans la conduite des affaires de l`Etat et cela, il a tenu à le faire savoir publiquement. Et le plus intrigant, c`est quand il parle de « problème d`identité ». De quel problème d`identité parle Bédié ? Il y a, de toute évidence, une allusion à la question identitaire. Pourquoi le président du Pdci remet sur la table le débat sur l`identité ? D`aucuns ont tôt fait d`y voir une façon subtile de réagir à la récente sortie du président Ouattara, relative à la nomination des ressortissants du Nord à des postes clé de l`administration. On se souvient que les propos du chef de l`Etat relayés par le confrère français L`Express laissaient entendre que la problématique identitaire était au cœur de ces nominations. Est-ce ce débat autour de l`identité que Bédié souhaite voir rouvrir et cette fois « sur la base des enseignements du père fondateur » ? Par cette allusion aux « enseignements du père fondateur » Bédié ne déplore-t-il pas l`idée de discrimination que sous-entendait le terme de « rattrapage » employé par son « jeune frère », là où les enseignements du père fondateur encouragent le brassage des peuples ? Au dire d`un proche du président du Pdci que nous avons joint par téléphone hier, il n`en est rien de tout cela. Selon lui, en évoquant des « problèmes d`identité », Bédié voulait en quelque sorte rappeler à l`ordre ceux qui, au Pdci comme ailleurs, trouvent à redire aux nominations du chef de l`Etat en mettant en avant la question identitaire. « Aujourd`hui, des gens sont encore réticents au Pdci ; beaucoup de nos militants disent que la part belle est faite aux militants du Rdr dans les nominations. Le président Bédié estime que c`est un débat d`arrière-garde. Lui à qui l`on avait collé l`étiquette de l`ivoirité, pense qu`il ne faut pas revenir sur cette problématique. Il appelle les uns et les autres à transcender cette dimension identitaire des choses pour ne considérer désormais que les critères de compétence et de mérite », nous a-t-il expliqué. C`est dire que des passages du discours de Bédié de mercredi dernier prêtent à confusion, laissant ainsi la porte ouverte à toutes sortes d`interprétations.
Assane NIADA
Le président du Pdci n`est pas content. Et Henri Konan Bédié l`a fait savoir mercredi 8 février dernier, à l`occasion de la cérémonie de présentation de vœux organisée par son parti à Cocody. En des termes plutôt voilés, il a laissé deviner son mécontentement. A bien relire son discours, on observe en effet que Bédié n`est pas d`accord avec certaines choses qu`il enrobe sous l`euphémisme de problèmes. Le vocable revient six fois dans son texte, dont cinq fois dans le même paragraphe. Quels sont donc ces « problèmes » qui fâchent le président du Pdci ? Il n`en dit pas plus, se contentant de préciser leur nature par des périphrases, qui ne renseignent pas davantage sur ces problèmes. Il parle tour à tour de « problèmes sérieux touchant à la vie de la nation », de « problèmes de notre vivre en commun », de « problèmes d`identité ». Que recouvrent ces périphrases ? Le moins qu`on puisse dire, c`est que Bédié a voulu saisir l`occasion de la cérémonie de mercredi dernier pour dénoncer des problèmes qui le dérangent au point d`en parler publiquement. Ces faits dont parle Bédié, vont de toute évidence au-delà des remous au sein de sa formation politique. Certes, son parti est secoué ces derniers temps par des yoyos, suite à la double déconvenue essuyée à la présidentielle et aux législatives. Certains militants, estimant que leur leader a failli, réclament sa mise à la retraite. Bédié a dit avoir entendu leurs « frustations » et entend convoquer un Bureau politique pour vider le contentieux avec ses ouailles. Au-delà de cette cuisine interne, Bédié semble avoir des choses à reprocher à la gestion du pouvoir par son « jeune frère Alassane Ouattara ». Ce sont ces griefs qu`il qualifie de « problèmes sérieux touchant à la vie de la nation » ou encore « problèmes de notre vivre en commun ». S`agit-il du poste de Premier ministre promis par Ouattara au Pdci et que ce parti attend depuis de voir traduire dans les faits ? S`agit-il des bisbilles nées entre ce parti et son allié du Rdr pendant la campagne pour les législatives, à la faveur de laquelle des candidats des deux partis se sont heurtés ? Ou d`autres dissensions entre Bédié et son « jeune frère » ? Toujours est-il qu`à écouter le président du Pdci, quelque chose cloche dans la conduite des affaires de l`Etat et cela, il a tenu à le faire savoir publiquement. Et le plus intrigant, c`est quand il parle de « problème d`identité ». De quel problème d`identité parle Bédié ? Il y a, de toute évidence, une allusion à la question identitaire. Pourquoi le président du Pdci remet sur la table le débat sur l`identité ? D`aucuns ont tôt fait d`y voir une façon subtile de réagir à la récente sortie du président Ouattara, relative à la nomination des ressortissants du Nord à des postes clé de l`administration. On se souvient que les propos du chef de l`Etat relayés par le confrère français L`Express laissaient entendre que la problématique identitaire était au cœur de ces nominations. Est-ce ce débat autour de l`identité que Bédié souhaite voir rouvrir et cette fois « sur la base des enseignements du père fondateur » ? Par cette allusion aux « enseignements du père fondateur » Bédié ne déplore-t-il pas l`idée de discrimination que sous-entendait le terme de « rattrapage » employé par son « jeune frère », là où les enseignements du père fondateur encouragent le brassage des peuples ? Au dire d`un proche du président du Pdci que nous avons joint par téléphone hier, il n`en est rien de tout cela. Selon lui, en évoquant des « problèmes d`identité », Bédié voulait en quelque sorte rappeler à l`ordre ceux qui, au Pdci comme ailleurs, trouvent à redire aux nominations du chef de l`Etat en mettant en avant la question identitaire. « Aujourd`hui, des gens sont encore réticents au Pdci ; beaucoup de nos militants disent que la part belle est faite aux militants du Rdr dans les nominations. Le président Bédié estime que c`est un débat d`arrière-garde. Lui à qui l`on avait collé l`étiquette de l`ivoirité, pense qu`il ne faut pas revenir sur cette problématique. Il appelle les uns et les autres à transcender cette dimension identitaire des choses pour ne considérer désormais que les critères de compétence et de mérite », nous a-t-il expliqué. C`est dire que des passages du discours de Bédié de mercredi dernier prêtent à confusion, laissant ainsi la porte ouverte à toutes sortes d`interprétations.
Assane NIADA