En s'opposant, ouvertement, à l'ordre « gérontocratique » au Pdci et en manifestant son dépit vis-à-vis des pratiques qui ont cours dans son parti, le président de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), a pris un grand pari. Celui de mettre les choses en l'état et à leurs places, de manière à sortir la démocratie, au sein du Pdci, de « l'enclave » des barons. Il s'en est aussi pris, à ce qui apparaît, dans ce parti, comme un « messianisme ». De quel droit donc KKB peut-il se permettre de secouer le « baobab » au point de désacraliser, voire de mettre « le Roi nu » ? Kouadio Konan Bertin avait, on se rappelle, demandé que le Pdci-Rda tire « les leçons des dernières élections présidentielles et législatives pour mieux aborder les prochains scrutins » , et, par voie de conséquence, dynamiser le parti . La sortie de KKB a tout de suite provoqué, au sein du parti cinquantenaire, une passion violente contre le nouveau député de Port-Bouët, notamment de la part de certains conservateurs dont Kouassi Kobenan Adjoumani, ministre de la Production animale et des ressources halieutiques, mais aussi de la part des jeunes qui disputent le leadership avec lui. «KKB arrête de t'attaquer à Bedié. J'interpelle mon jeune frère KKB, afin qu'il arrête d'être à la « Une » de tous les journaux de la place... Alors, cher petit frère, je ne pense pas un seul instant que tu puisses te livrer à une quelconque confrontation avec le modèle que tu as choisi et dont tous les Ivoiriens louent les mérites de patience et de sagesse » avait déclaré Adjoumani. En ce qui le concerne, Jean-Louis Abongoua a dénoncé « la grande cabale engagée par le président sortant de la Jdpci, Kouadio Konan Bertin contre le président Bédié... Le président de la Jpci est solitaire dans cette cabale sans issue dans la quelle il se trouve en ce moment... Nous condamnons l'attitude de KKB et nous demandons à toutes les structures de la Jpdci de refuser de se prêter à la manipulation...
La stratégie de Bédié
La messe était ainsi dite pour KKB qui a trahi la loi de l'omerta. Devant un tel réquisitoire, notamment du ministre Adjoumani et de Jean-Louis Abonouan, l'on était en droit de s'attendre à un sévère « verdict » de la part du « Prince Nambê ». Les militants s'attendaient à cette cérémonie de présentation des vœux de Nouvel an, que le président de la Jpdci soit « pendu à un croc de boucher » par Henri Konan Bédié ou alors qu'il lui fasse porter une couronne d'épines. Mais, le Sphinx de Daoukro, en fin stratège, a pris tout le monde, en particulier, les partisans de la ligne dure au dépourvu. Non seulement le président Henri Konan Bédié n'a pas jeté la pierre au député de Port-Bouët, mais il a plutôt accédé, sur toute la ligne, aux revendications, du président sortant de la Jpdci. Entre donc ceux qui réclament des sanctions contre KKB et ceux qui l'applaudissent en privé dans le secret espoir de la tenue d'un congrès, l'ancien chef de l’État a opté pour une solution médiane dans laquelle tout le monde trouve son compte. En témoigne le « standing ovation » qui a accueilli sa proposition de la tenue d'une réunion de bureau politique très bientôt pour débattre de la crise qui prévaut en ce moment au Pdci. « Afin d’examiner avec la lucidité nécessaire l’ensemble de ces problèmes, je convoquerai sous peu, une réunion du Bureau Politique qui devra se pencher d’une part, sur le bilan de la participation de notre parti aux élections présidentielles et législatives et d’autre part, sur les problèmes de notre vie en commun, les problèmes d’identité, sur la base des enseignements du père fondateur. D’ores et déjà, j’instruis le Secrétaire général et son équipe à préparer cette rencontre dont les travaux seront consacrés au bilan de ces deux consultations. Cela permettra de dégager les grandes lignes de la conduite à tenir en vue des consultations locales, les municipales et les régionales », avait-t-il indiqué. « Unis, nous deviendrons une force de frappe redoutable, une machine qui fait peur, une machine qui gagne. Soyons donc conscients de cette réalité, de cette force latente dont nous disposons et regardons dans la même direction quels que soient les problèmes du moment », avait-il insisté face au péril ''KKB''. Le courage et la ténacité du nouveau député de Port-Bouet ont payé. Au sein du Pdci, une ligne vient d'être tracée. Une brèche vient d'être ouverte par KKB. Il faut s'attendre à des étincelles venant de la nouvelle génération montante qui ne veut plus s’accommoder du système de béni-oui-oui. Signalons que KKB avait notamment stigmatiser le fait qu'au Pdci, on ne tire jamais les leçons des événements qui surviennent. « On ne peut pas dire qu'un congrès est inopportun. Le Pdci est le seul parti au monde qui ne tire pas les conséquences de ce qui lui arrive. On a perdu le pouvoir par les armes. Aucune leçon. On a perdu les présidentielles. Aucune leçon. Et on va aller aux municipales pour obtenir quoi ? (…) C'est quoi ce parti ! Il y a un groupe de militants qui va au charbon, dont l'intelligence est juste bonne pour servir d’ascenseur à une minorité qui est là et jouit de l'orgasme du pouvoir ! (…), avait-il jeté le pavé dans la mare, à la Maison du parti, le 28 janvier dernier, en présence de M. Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du parti.
Armand B. DEPEYLA
La stratégie de Bédié
La messe était ainsi dite pour KKB qui a trahi la loi de l'omerta. Devant un tel réquisitoire, notamment du ministre Adjoumani et de Jean-Louis Abonouan, l'on était en droit de s'attendre à un sévère « verdict » de la part du « Prince Nambê ». Les militants s'attendaient à cette cérémonie de présentation des vœux de Nouvel an, que le président de la Jpdci soit « pendu à un croc de boucher » par Henri Konan Bédié ou alors qu'il lui fasse porter une couronne d'épines. Mais, le Sphinx de Daoukro, en fin stratège, a pris tout le monde, en particulier, les partisans de la ligne dure au dépourvu. Non seulement le président Henri Konan Bédié n'a pas jeté la pierre au député de Port-Bouët, mais il a plutôt accédé, sur toute la ligne, aux revendications, du président sortant de la Jpdci. Entre donc ceux qui réclament des sanctions contre KKB et ceux qui l'applaudissent en privé dans le secret espoir de la tenue d'un congrès, l'ancien chef de l’État a opté pour une solution médiane dans laquelle tout le monde trouve son compte. En témoigne le « standing ovation » qui a accueilli sa proposition de la tenue d'une réunion de bureau politique très bientôt pour débattre de la crise qui prévaut en ce moment au Pdci. « Afin d’examiner avec la lucidité nécessaire l’ensemble de ces problèmes, je convoquerai sous peu, une réunion du Bureau Politique qui devra se pencher d’une part, sur le bilan de la participation de notre parti aux élections présidentielles et législatives et d’autre part, sur les problèmes de notre vie en commun, les problèmes d’identité, sur la base des enseignements du père fondateur. D’ores et déjà, j’instruis le Secrétaire général et son équipe à préparer cette rencontre dont les travaux seront consacrés au bilan de ces deux consultations. Cela permettra de dégager les grandes lignes de la conduite à tenir en vue des consultations locales, les municipales et les régionales », avait-t-il indiqué. « Unis, nous deviendrons une force de frappe redoutable, une machine qui fait peur, une machine qui gagne. Soyons donc conscients de cette réalité, de cette force latente dont nous disposons et regardons dans la même direction quels que soient les problèmes du moment », avait-il insisté face au péril ''KKB''. Le courage et la ténacité du nouveau député de Port-Bouet ont payé. Au sein du Pdci, une ligne vient d'être tracée. Une brèche vient d'être ouverte par KKB. Il faut s'attendre à des étincelles venant de la nouvelle génération montante qui ne veut plus s’accommoder du système de béni-oui-oui. Signalons que KKB avait notamment stigmatiser le fait qu'au Pdci, on ne tire jamais les leçons des événements qui surviennent. « On ne peut pas dire qu'un congrès est inopportun. Le Pdci est le seul parti au monde qui ne tire pas les conséquences de ce qui lui arrive. On a perdu le pouvoir par les armes. Aucune leçon. On a perdu les présidentielles. Aucune leçon. Et on va aller aux municipales pour obtenir quoi ? (…) C'est quoi ce parti ! Il y a un groupe de militants qui va au charbon, dont l'intelligence est juste bonne pour servir d’ascenseur à une minorité qui est là et jouit de l'orgasme du pouvoir ! (…), avait-il jeté le pavé dans la mare, à la Maison du parti, le 28 janvier dernier, en présence de M. Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du parti.
Armand B. DEPEYLA