Pourquoi le Pdci-Rda a-t-il perdu les élections présidentielles d’octobre 2010 ? Pourquoi le parti le plus implanté et le plus organisé sur l’échiquier politique national a-t-il enregistré des résultats très mitigés aux dernières élections législatives ? C’est autour de ces questions majeures que le président Bédié a invité les membres du Bureau politique du Pdci à réfléchir et à répondre. L’objectif consiste à faire un bilan sans complaisance pour en tirer des résolutions claires qui pourraient servir dans la perspective des élections municipales et régionales. A priori, l’exercice ne sera pas aisé, on peut même soutenir qu’il présente des risques si l’on veut aller jusqu’à situer les responsabilités. Car beaucoup de choses se sont déroulées lors de l’élection présidentielle notamment. Sur la manière dont la campagne du candidat du Pdci a été conduite. Peut-on aujourd’hui soutenir que tous les acteurs impliqués et responsabilisés dans cette campagne ont joué pleinement leur rôle ? Ont-ils fait, bien fait ce qu’ils devraient ? Il suffit de regarder comment les résultats du premier tour de la présidentielle ont été gérés pour comprendre que le candidat Bédié a souffert d’abord à cause de son parti. En effet, quand celui-ci a constaté des irrégularités graves, des faits qui ont inversé des résultats dans certaines circonscriptions et qu’il a voulu saisir le Conseil constitutionnel, toutes les diligences ont été ralenties parce que les relais locaux qui devraient faire remonter les éléments de preuves étaient défaillants ou simplement inopérants. Pour les législatives, tout est encore si récent. C’est toutes ces questions que le Bureau politique va explorer. Non pas pour jeter la pierre après avoir condamné mais pour en tirer des leçons utiles pour l’avenir. Mais dans son adresse de mercredi, le président au Pdci est allé plus loin
Recadrage pour "le vivre en commun"
Avec l’intelligence et la finesse dont seuls les grands hommes politiques ont le secret, le président Henri Konan Bédié a touché du doigt les vraies préoccupations des Ivoiriens en général et des militants du Pdci en particulier. Tout en reconnaissant le grand travail abattu ainsi que les bonnes résolutions et orientations prises par le président de la République qu’il se félicite au passage d’avoir soutenu, le président Bédié estime que "de petits réglages doivent être encore effectués pour un meilleur fonctionnement de notre alliance". En effet, poursuit le président du Pdci en parlant du Rhdp, "je sais que de nombreuses questions continuent d’être posées à ce sujet dans les salons tout comme dans les places publiques au sujet de notre alliance et surtout de son fonctionnement. Je sais par ailleurs que des frustrations ont été enregistrées à l’occasion des élections législatives. Je sais enfin que des problèmes sérieux touchant à la vie de la nation se posent, problèmes auxquels nous devons faire face, avec intelligence et doigté avant de nous engager dans les élections municipales", estime le président Bédié.
En faisant ces observations, le président du Pdci répond à tous ceux qui, en interne, lui font le procès d’avoir bradé le Pdci au pouvoir en place, mais surtout le patron du Pdci prend de la hauteur face au débat. Il apaise ses militants, compatit à leurs frustrations et les rassure. De fait, le président Bédié ne se pose pas en adversaire politique de Ouattara, il est dans le Rhdp et il plaide pour que cette alliance se renforce sur des bases équitables et saines. Tout au long de son allocution, il s’est fendu en avocat du Rhdp. Il déclare ne pas regretter son soutien à M. Ouattara qu’il appelle affectueusement son "jeune frère". Pour autant, M. Bédié reconnait que des problèmes sérieux se posent à la vie de la nation. Et qu’il faut les résoudre, pas dans l’intérêt des seuls militants du Pdci ou du Rhdp mais de tous les Ivoiriens. "Réfléchir sur les problèmes de vivre en commun, les problèmes d’identité sur la base des enseignements du père-fondateur".
Assurément cette adresse du président du Pdci embrasse tout. C’est une véritable bombe qu’il vient de lâcher. Non pas pour le faire exploser et faire mal mais pour poser les problèmes de l’heure, avec la manière requise afin de renforcer d’une part l’alliance au sein du Rhdp mais aussi le vivre en commun avec tous les Ivoiriens. Quelle que soit leur obédience politique. Bédié a livré un discours certes succinct, mais total et profond. Un discours d’orientation politique en somme.
Akawaba Saint-Clair
Recadrage pour "le vivre en commun"
Avec l’intelligence et la finesse dont seuls les grands hommes politiques ont le secret, le président Henri Konan Bédié a touché du doigt les vraies préoccupations des Ivoiriens en général et des militants du Pdci en particulier. Tout en reconnaissant le grand travail abattu ainsi que les bonnes résolutions et orientations prises par le président de la République qu’il se félicite au passage d’avoir soutenu, le président Bédié estime que "de petits réglages doivent être encore effectués pour un meilleur fonctionnement de notre alliance". En effet, poursuit le président du Pdci en parlant du Rhdp, "je sais que de nombreuses questions continuent d’être posées à ce sujet dans les salons tout comme dans les places publiques au sujet de notre alliance et surtout de son fonctionnement. Je sais par ailleurs que des frustrations ont été enregistrées à l’occasion des élections législatives. Je sais enfin que des problèmes sérieux touchant à la vie de la nation se posent, problèmes auxquels nous devons faire face, avec intelligence et doigté avant de nous engager dans les élections municipales", estime le président Bédié.
En faisant ces observations, le président du Pdci répond à tous ceux qui, en interne, lui font le procès d’avoir bradé le Pdci au pouvoir en place, mais surtout le patron du Pdci prend de la hauteur face au débat. Il apaise ses militants, compatit à leurs frustrations et les rassure. De fait, le président Bédié ne se pose pas en adversaire politique de Ouattara, il est dans le Rhdp et il plaide pour que cette alliance se renforce sur des bases équitables et saines. Tout au long de son allocution, il s’est fendu en avocat du Rhdp. Il déclare ne pas regretter son soutien à M. Ouattara qu’il appelle affectueusement son "jeune frère". Pour autant, M. Bédié reconnait que des problèmes sérieux se posent à la vie de la nation. Et qu’il faut les résoudre, pas dans l’intérêt des seuls militants du Pdci ou du Rhdp mais de tous les Ivoiriens. "Réfléchir sur les problèmes de vivre en commun, les problèmes d’identité sur la base des enseignements du père-fondateur".
Assurément cette adresse du président du Pdci embrasse tout. C’est une véritable bombe qu’il vient de lâcher. Non pas pour le faire exploser et faire mal mais pour poser les problèmes de l’heure, avec la manière requise afin de renforcer d’une part l’alliance au sein du Rhdp mais aussi le vivre en commun avec tous les Ivoiriens. Quelle que soit leur obédience politique. Bédié a livré un discours certes succinct, mais total et profond. Un discours d’orientation politique en somme.
Akawaba Saint-Clair