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Société Publié le mercredi 15 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Gbon / Abdoulaye Koné, gérant de la résidence familiale, réagit : ‘’Aïcha Koné n’a rien à voir avec le fait que des prostituées soient dans la maison construite par son grand-frère’’

Diplomate de formation, Koné Abdoulaye, qui se fait appeler ‘’Petit Abdoulaye’’ parce que portant le même nom que son défunt père (journaliste en langue vernaculaire à la RTI) était à notre rédaction le vendredi 10 février 2012. Suite à notre article sur la prostitution à Gbon, le neveu d’Aïcha Koné, par ailleurs gérant de la résidence familiale dans laquelle l’industrie du sexe a élu domicile, s’est présenté et démenti tout lien de la Diva avec cette affaire.


Quel est le sens de votre visite à notre rédaction ?

Je suis là pour apporter des éclairages sur le dossier paru dans vos colonnes ce vendredi 10 février 2012. Bien avant, je tiens à vous remercier et vous féliciter de votre intérêt pour mon village et d’avoir parcouru 850 kilomètres pour faire des lucarnes sur des préoccupations de Gbon. Sur les différents dossiers parus à ce jour, celui relatif à la résidence de mon défunt père qui aurait été transformée en hôtel de passe m’interpelle. Je dois préciser que c’est certes la résidence familiale mais elle n’appartient pas à Aïcha Koné. Je proteste contre le fait que son nom ait été associé à cette affaire. Elle n’y est pour rien dans le fait que cette résidence soit devenue l’hôtel de passe que vous décrivez dans votre reportage.


Dernière de la famille de votre défunt père, c’est bien Aïcha qui a réhabilité la résidence à partir d’août 2010, puis l’a occupée pour en faire un QG de campagne de Laurent Gbagbo…
C’est vrai qu’elle a réhabilité la résidence et il faut la remercier pour ce geste. Elle ne l’a pas fait par hasard. C’est suite à un plaidoyer qu’elle s’est décidée à réhabiliter la résidence de son aîné. Il faut savoir que la résidence en question a été occupée par les éléments des Forces nouvelles pendant la crise, puis pillée et saccagée. Tous les équipements avaient été, soit détruits, soit emportés. Mon père avait construit ce pavillon de près de vingt chambres, surnommé Sénoufodougou-Paris, pour accueillir les étrangers. Notamment les fonctionnaires qui venaient au village pour la première fois, le temps de se trouver un toit. Mais, vu les dégâts survenus pendant la crise, il était difficile d’entretenir les deux pavillons. Après la crise postélectorale, il fallait donc trouver un gérant.

Vous avez donc trouvé un gérant qui en a fait un hôtel de passe…
Non pas tout à fait. C’est moi qui perçois les frais de location et non Aïcha Koné. J’ai cédé l’exploitation du pavillon sans concertation avec Aïcha Koné. D’où vient-il qu’on dise qu’elle a fait de sa résidence un hôtel de passe en ces moments difficiles qu’elle traverse actuellement ?

Nous ne l’avons jamais écrit…
Mais, c’est tout comme. Quoi qu’il en soit, je tiens à préciser qu’Aïcha Koné n’a rien à voir avec le fait que des prostituées soient dans la maison construite par son grand-frère La location est juste un forfait de 60.000 F Cfa que j’ai exigé à celui qui exploite le pavillon. Et je ne sais pas ce qu’il en fait comme activité. Cela n’est pas mon problème. Je ne sais pas s’il en a fait vraiment un hôtel de passe avec des prostituées à l’intérieur. Je ne m’occupe pas de ces détails.

Selon des informations recueillies sur place, votre tante a encore ses affaires dans l’une des chambres de la résidence. Qu’en est-il ?
Elle a effectivement ses affaires dans la maison. Et cela m’amène à démentir les propos du maire Sanogo Bamba qui a eu à dire qu’Aïcha Koné ne va pas à Gbon et qu’elle ne porte pas le village dans son cœur. C’est faux et archi-faux. Aïcha Koné qui est quelqu’un de large, a fait plusieurs dons. Elle a offert plusieurs motos au Chef de canton de l’époque. Ainsi qu’une décortiqueuse neuve aux femmes de Gbon. Elle ne fait pas de politique. Elle l’a toujours dit. Elle avait une amitié et une admiration pour Laurent Gbagbo. A ce titre, elle s’est engagée à lui apporter son soutien pour sa campagne. Ce soutien ne pouvait intervenir qu’au niveau de la mobilisation des populations. C’est ce qu’elle a fait. On ne peut pas la condamner pour cela. Sanogo Yaya, qui a été candidat malheureux aux législatives, a reprofilé sur fonds propres la piste de Gbon et a réhabilité des forages. Et nous en parlons aujourd’hui pour dire que ce n’est pas parce que nous ne sommes pas du même bord qu’il ne faut pas reconnaître les actions de développement posées par le frère ou la sœur de tel ou tel autre bord. Aujourd’hui, la préoccupation, c’est la détresse des populations. Un dossier sur cette situation aurait été bien indiqué. En lieu et place, vous avez préféré associer le nom d’Aïcha et celui de mon père Abdoulaye Koné, à l’utilisation qu’un gérant fait du local qui lui a été cédé non pas par Aïcha de manière provisoire pour me permettre d’honorer les frais d’entretien de la résidence. S’il y a cet usage de la résidence, cela n’est pas de la faute de ma tante.


A qui la faute, selon vous ?

Pour moi, la faute incombe au maire Sanogo Bamba. C’est à lui de veiller au bien-être de sa commune, à la morale dans sa commune. Si la prostitution a pris ses racines à Gbon, c’est le maire qui est le premier interpellé. C’est à lui de prendre des dispositions. Il a un rôle de veille. Avant même que l’affaire soit dans les journaux, il devrait prendre des dispositions. Il pouvait fermer l’hôtel et virer le gérant.


Il n’est pas le propriétaire de la résidence. Pourquoi vous-même n’aviez pas pris des dispositions alors que vous savez bien que cela ternit l’image de votre tante qui a réhabilité la résidence ?

J’ai cédé un local à un opérateur qui honore sa part de contrat en payant les 60.000 F convenus par mois. Maintenant pour ce qui est de l’usage qu’il en fait, je n’ai pas à aller fouiner dans ses affaires. D’ailleurs, quand j’arrive au village, je n’ai pas ce temps. Je vais pour des affaires ponctuelles. Je vais pour des activités politiques et je n’ai pas le temps pour une affaire de prostitution. Donc, je ne peux pas savoir ce qui se fait en réalité dans le second pavillon de la résidence. Mais de là à écrire que la résidence familiale d’Aïcha est devenue un hôtel de passe, c’est jeter l’anathème sur ma tante et ma famille. L’Africain ne lit pas et se limite aux interprétations bien souvent tendancieuses. C’est ce que je déplore.


Maintenant que vous êtes informé de l’industrie du sexe qui a pris ses quartiers dans votre résidence familiale, quelle sera la conduite à tenir ?

Je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites qu’il y a une industrie du sexe à Gbon et son siège, c’est notre résidence familiale. Nous allons vérifier. Et si les faits sont avérés, nous allons suspendre le contrat de location pour y mettre fin et éviter à l’avenir que le nom de ma tante, ou de mon père et le mien soient mêlés à une affaire de prostitution au village. Il ne faut pas décourager Aïcha. Ce genre d’articles lui inspire la peur et la méfiance. Elle vient à Abidjan et repart à l’extérieur pour des concerts. Mais, quand on associe son nom à une affaire de prostitution dans la résidence familiale dont elle n’est nullement responsable, elle ne peut pas venir au village où elle a effectivement été vilipendée et diabolisée pour son amitié avec l’ex- président Gbagbo. C’est cela également la vérité.

Réalisé par M Tié Traoré
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