Revenu sur la terre de ses ancêtres, nanan Téhoua II d’Arrah poursuit sereinement son règne, après les affrontements inter-ethniques du dimanche et lundi derniers qui ont failli le tenir loin de son trône.
«Je vous ai ramené votre roi », triomphe, mardi, Paul Koffi Koffi devant les Agni d’Arrah. Il est un peu plus de 12h, et il vient d’entrer dans cette ville presque déserte. Une ville où les forces de l’ordre remplacent la majorité autochtone, en fuite, pour cause d’affrontements interethniques, avec les allogènes malinkés. Par son annonce, le ministre-délégué à la Défense passe incontestablement pour le héros de « la mini-crise » qui a secoué la localité, dimanche et lundi derniers. Des jeunes issus des deux communautés en guerre - il n’est pas excessif de le résumer ainsi - ont commis de graves manquements. Les uns ont foulé aux pieds l’autorité de l’Etat, en prenant en otage trois soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et tenté de les déloger. Au motif qu’elles sont une milice. Les autres ont incendié l’une des résidences de sa majesté Téhoua II, roi de la cité, que des soldats ont enlevé et sur le point de le faire prisonnier. Des attributs du trône dont la pierre sacrée ont été profanés aussi. Le souverain qui « a eu la vie sauve grâce, dit-il, à un officier onusien », a dû s’éloigner de son trône, en trouvant refuge à Abidjan. La menace étant très persistante. Jamais de tels faits graves n’étaient survenus en 68 ans de vie commune du couple agni-malinké. Et pourtant, depuis 1944, la toute première furia collective a fait trois morts civils et une quarantaine de blessés dont neuf graves. Mais tout cela devrait être relégué au rang des tristes souvenirs. Car, la vie a repris son cours normal suite à la médiation menée par la délégation gouvernementale qu’a conduite le ministre-délégué. Il a fallu de la manière pour ramener la paix. Paul Koffi Koffi avait pour mission de re-« affirmer» l’Etat de droit mais d’imposer aussi l’autorité villageoise. C’est certainement la raison pour laquelle il a dû ramener - malgré la tension encore perceptible - celui en qui Arrah se reconnaît en premier au plan local. Le faisant, le ministre-délégué rendait leur dignité aux autochtones et levait la condition sine qua non qu’ils auraient posée avant toute négociation. Le retour du roi, par le cortège du ministre-délégué, sous haute escorte militaire, est la demande express des autorités ivoiriennes, a-t-il expliqué. Car, le président de la République, Alassane Ouattara, l’a «exonéré » du conseil du gouvernement de mardi et «l’a mandaté pour constater, faire l’état des lieux et trouver une solution» à la situation qui prévalait à Arrah. Reconnaissant, nanan Téhoua II a publiquement remercié l’autorité pour son intervention, précisé que l’armée face preuve d’ «esprit d’impartialité» en invitant les Malinké à «revenir à l’entente» d’avant. D’où la main qu’il a tendue à Sanogo Adama, chef de la communauté malinkée. Pour obtenir ce dialogue, l’émissaire du gouvernement a dû aussi rencontrer séparément les communautés à qui il a tenu un langage de vérité. «Je ne suis pas venu distribuer des cartons rouges, jaunes ou verts à qui que ce soit», leur a-t-il dit. Puis, il a jugé « inacceptable » que l’on viole l’autorité, quelle soit coutumière ou étatique. Paul Koffi Koffi a aussi dit non au recours aux Frci pour régler des problèmes civils. En somme, tout le monde doit respecter l’Etat de droit.
Bidi Ignace,
envoyé spécial à Arrah
«Je vous ai ramené votre roi », triomphe, mardi, Paul Koffi Koffi devant les Agni d’Arrah. Il est un peu plus de 12h, et il vient d’entrer dans cette ville presque déserte. Une ville où les forces de l’ordre remplacent la majorité autochtone, en fuite, pour cause d’affrontements interethniques, avec les allogènes malinkés. Par son annonce, le ministre-délégué à la Défense passe incontestablement pour le héros de « la mini-crise » qui a secoué la localité, dimanche et lundi derniers. Des jeunes issus des deux communautés en guerre - il n’est pas excessif de le résumer ainsi - ont commis de graves manquements. Les uns ont foulé aux pieds l’autorité de l’Etat, en prenant en otage trois soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et tenté de les déloger. Au motif qu’elles sont une milice. Les autres ont incendié l’une des résidences de sa majesté Téhoua II, roi de la cité, que des soldats ont enlevé et sur le point de le faire prisonnier. Des attributs du trône dont la pierre sacrée ont été profanés aussi. Le souverain qui « a eu la vie sauve grâce, dit-il, à un officier onusien », a dû s’éloigner de son trône, en trouvant refuge à Abidjan. La menace étant très persistante. Jamais de tels faits graves n’étaient survenus en 68 ans de vie commune du couple agni-malinké. Et pourtant, depuis 1944, la toute première furia collective a fait trois morts civils et une quarantaine de blessés dont neuf graves. Mais tout cela devrait être relégué au rang des tristes souvenirs. Car, la vie a repris son cours normal suite à la médiation menée par la délégation gouvernementale qu’a conduite le ministre-délégué. Il a fallu de la manière pour ramener la paix. Paul Koffi Koffi avait pour mission de re-« affirmer» l’Etat de droit mais d’imposer aussi l’autorité villageoise. C’est certainement la raison pour laquelle il a dû ramener - malgré la tension encore perceptible - celui en qui Arrah se reconnaît en premier au plan local. Le faisant, le ministre-délégué rendait leur dignité aux autochtones et levait la condition sine qua non qu’ils auraient posée avant toute négociation. Le retour du roi, par le cortège du ministre-délégué, sous haute escorte militaire, est la demande express des autorités ivoiriennes, a-t-il expliqué. Car, le président de la République, Alassane Ouattara, l’a «exonéré » du conseil du gouvernement de mardi et «l’a mandaté pour constater, faire l’état des lieux et trouver une solution» à la situation qui prévalait à Arrah. Reconnaissant, nanan Téhoua II a publiquement remercié l’autorité pour son intervention, précisé que l’armée face preuve d’ «esprit d’impartialité» en invitant les Malinké à «revenir à l’entente» d’avant. D’où la main qu’il a tendue à Sanogo Adama, chef de la communauté malinkée. Pour obtenir ce dialogue, l’émissaire du gouvernement a dû aussi rencontrer séparément les communautés à qui il a tenu un langage de vérité. «Je ne suis pas venu distribuer des cartons rouges, jaunes ou verts à qui que ce soit», leur a-t-il dit. Puis, il a jugé « inacceptable » que l’on viole l’autorité, quelle soit coutumière ou étatique. Paul Koffi Koffi a aussi dit non au recours aux Frci pour régler des problèmes civils. En somme, tout le monde doit respecter l’Etat de droit.
Bidi Ignace,
envoyé spécial à Arrah