Les dauphins ‘’constitutionnels’’ qui s’impatientent du passage du témoin au Parti démocratique de Côte d’Ivoire doivent encore attendre. Selon toute vraisemblance, Henri Konan Bédié, le sphinx de Daoukro, est à la tête du parti pour quelques mois encore. Exit ceux qui agitent l’argument de la limite d’âge de l’ancien homme d’Etat. Car quoiqu’ils disent, c’est bien Henri Konan Bédié qui a évité que le parti ne sombre davantage lors des scrutins passés. Sans doute assommés par les résultats du premier tour de la présidentielle, de nombreux cadre se sont demandé s’il fallait ou non appeler à voter Alassane Ouattara. Prenant ses responsabilités devant l’histoire, c’est bien Henri Konan Bédié qui, dans l’entre deux-tours de la présidentielle, a appelé les militants du Pdci à reporter leurs suffrages sur le leader du Rassemblement des républicains (Rdr). Et, si ceux-ci ont, dans leur grande majorité, suivi cette consigne de vote, c’est sur la base de la confiance qu’inspire Henri Konan Bédié. Cet appel historique a eu pour mérite de raffermir les relations entre MM. Ouattara et Bédié qui forment un bon tandem. Or, pour que le tandem continue, il faudrait bien qu’Henri Konan Bédié continue de contrôler le Pdci aussi bien pour continuer de bénéficier des retombées de la victoire de son ‘’jeune frère’’ que pour assurer à celui-ci les bons conseils de l’aîné qu’il est. Mais, en dehors de ces raisons, il y a que les potentiels successeurs dont on cite régulièrement les noms n’ont pas l’aura et la surface financière que revendique le sphinx de Daoukro. En attendant de dénicher l’oiseau rare, M. Bédié peut vivre sa retraite politique à la tête de son parti. Surtout qu’au nom de la survie du parti, au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), il tient à bien passer le témoin. Il pourrait rester à la présidence du Pdci jusqu’à la fin du quinquennat d’Alassane Ouattara. Et, tout en préparant son départ, il apportera sa sagesse à la consolidation du Rhdp.
M. D.
M. D.