C’est une autre douche froide que les pro-Gbagbo viennent de prendre. Patients, ils espéraient que le patron de l’Onuci, Bert Koenders, dans sa certification des législatives du 11 décembre 2011, leur donnerait des armes contre le régime Ouattara. Arguant notamment que le scrutin ne sera pas transparent, ils ont décrété son boycott. Finalement, ils n’y sont pas allés. Ce qui ne les a pas empêchés de tenter une récupération sur la base du taux de participation et des quelques actes de violences qui ont émaillé la campagne de ces législatives. En certifiant que le scrutin législatif de la fin 2011 s’est déroulé dans les règles de l’art démocratique, Bert Koenders laisse implicitement entendre aux partisans de Laurent Gbagbo qu’ils auraient dû aller à ces élections. Bien plus, en marchant dans la droite ligne de la certification des deux tours de la présidentielle de 2010, faite par son prédécesseur, Yong-Jin Choi, le nouveau représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, désavoue les Paul Yao-N’Dré et autres pseudo-juristes du clan Gbagbo. Estimant qu’il y a eu des actes d’intimidation et de la fraude lors de l’élection présidentielle de 2010, l’ancien président du Conseil constitutionnel n’a eu comme solution que d’annuler le vote dans les zones ‘’incriminées’’. Une solution injuste qui frise la facilité et qui a plongé le pays dans l’abîme. 300.000 morts en ont résulté. Francis Wodié et Bert Koenders viennent de donner un autre cours magistral et pratique aux ‘’frontistes’’. Au lieu d’annuler des voix pour faire plaisir à Laurent Gbagbo, M. Yao-N’Dré aurait pu, dans le pire des cas, proposer une reprise du vote. Cela aurait sans doute évité à son mentor de se retrouver dans les geôles de la Cour pénale internationale.
Marc Dossa
Marc Dossa